lundi 22 décembre 2014

DÉCOURAGER LE TRAVAIL AU QUÉBEC.


Un article fort intéressant traitant de l'évasion fiscale, paru dans La Presse, m'a interpellé. Semblerait-il qu'il y a de plus en plus de millionnaires au Québec, même si les données fiscales ne disent pas la même chose. En effet, on s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de voitures de qualités sur la route et les gens possèdent beaucoup plus de biens matériels de grande valeur.  Les statistiques démontrent qu'il y a entre 9,5 et 16 milliards de revenus qui échappent au regard de l'État chaque année. L'évasion fiscale n'est plus un concept qui concerne seulement les milliardaires de ce monde. De plus en plus de travailleurs québécois, gagnant un revenu moyen, entrent dans la danse.
En ne cessant d'augmenter les impôts, le gouvernement décourage le travail au Québec et contribue à l'augmentation du travail au noir, à l'évasion fiscale. Il existe effectivement beaucoup plus de désavantages que d'avantages à déclarer 100% de nos revenus au Québec.
Théoriquement, plus une personne travaille, plus elle gagne de l'argent. Cette affirmation n'est malheureusement pas toujours vraie au Québec. En fait, les Québécois n'ont pas toujours avantage à faire du temps supplémentaire au travail puisqu'un ''gros'' revenu est beaucoup trop imposé. Ici, lorsque nous mentionnons ''gros'' revenu, nous parlons plutôt de revenu moyennement élevé, qui entre dans une barquette des revenus plus aisés. Par exemple, au niveau de l'imposition fédérale, la barquette est : Plus de 87 123 $, sans dépasser 135 054 $, la personne est imposé à 26 % sur son revenu. Au niveau du provincial: Plus de 82 190 $, sans dépasser 100 000 $, la personne est imposé à 24% sur son revenu.
Cela a également un impact sur la productivité, étant donné que des impôts très élevés risquent de faire renoncer des travailleurs à accepter un poste plus élevé, qui demande plus de travail, et dont la différence salariale est presque inexistante avec l'ancien poste, moins demandant. Cela représente une sorte de stagnation au niveau du développement professionnel. Bien évidemment, ce ralentissement professionnel n'est pas idéal, autant pour l'économie que pour le bien-être des travailleurs.
La vice-présidente de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), Martine Hébert, déplore que «vouloir taxer davantage la création de richesse, on trouve que ce n'est pas une approche qui est très entrepreneuriale. Ça décourage l'investissement, la productivité, le travail. Déjà, le Québec est assez pauvre en riches.» (Hébert, 2012, cité dans La presse)

Mais décourager le travail n'est pas la seule conséquence d'un lourd fardeau fiscal. Cela décourage également le fait d'épargner, ce qui engendre nécessairement une baisse du nombre d'investissements. De toute évidence, ce processus a un impact majeur sur l'économie. Augmenter de plus en plus les impôts pousse les travailleurs à considérer un travail à l'étranger, du moins pour ceux qui ont la possibilité de quitter le Québec. Plusieurs nouveaux diplômés décident de traverser les lignes canadiennes pour aller s'installer chez nos voisins américains, chez qui le taux d'imposition est définitivement plus faible qu'au Québec. « Les États-Unis, en plus d'avoir un taux d'imposition beaucoup plus faible que le Québec, sont une économie plus grande et moins ouverte que celle du Québec. Les travailleurs qualifiés sont mobiles d'un état à l'autre, mais ne sont pas aussi enclins à quitter le pays » explique Bernard Fortin, professeur d'économie à l'université Laval (Fortin, 2011, cité dans La Presse). En plus de perdre des professionnels qui auraient pu travailler au Québec et contribuer à la création de richesse, nous perdons également de l'argent, étant donné que les études accomplies par les Québécois ont été financées par le gouvernement du Québec, et donc les contribuables.


Il existe tout de même certains avantages à avoir un taux d'imposition très élevé comme province. Le Québec est beaucoup plus égalitaire que les États-Unis, ce qui est dû à ce fardeau fiscal élevé. Les inégalités sociales aux États-Unis causent un énorme fléau de pauvreté. Ils sont en fait le pays industrialisé où le niveau d'inégalité est le plus élevé. Les États-Unis sont aujourd'hui lourdement endettés puisqu'ils ont réduit leurs impôts et augmenté leur dépenses. Il est évident qu'après plusieurs guerres (l'une en Irak et l'autre en Afghanistan), les coffres de l'État se sont appauvris. Néanmoins, en ce qui me concerne, je crois que le taux d'imposition au Québec est beaucoup trop élevé, pour ce que le gouvernement fait de cet argent. Pensons à la piètre qualité de nos routes, l'inefficacité de notre système de santé ainsi que l'argent dépensé pour le programme d'aide social, nécessairement mal géré, étant donné qu'une grande partie des bénéficiaires ont la capacité de travailler, et donc tire avantage de ce système déficient.

Stéphanie Babin-Paré

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