lundi 30 novembre 2015

Le revenu de base inconditionnel - la Suisse, l’Allemagne, les États-Unis

C’est la Suisse qui sera, en 2016, le premier pays à voter sur l’introduction d’un revenu de base inconditionnel. La frontière entre partisans et adversaires ne se déroule pas sur les fronts habituels. Les capitalistes et les socialistes, les libéraux et les conservateurs, les entrepreneurs et les syndicalistes - ils sont enthousiastes à propos de la proposition et en même temps ils le combattent. Ils créent des nouvelles alliances et ils brisent les vielles. Pour Daniel Häni et Philip Kovce la raison est évidente: le revenu de base pose les questions correctes. (2015)

Selon Hani et Kovce (2015), le revenu de base inconditionnel demande deux choses. Tout d’abord, qu’est-ce que je veux vraiment? Qu’est-ce que je ferais si j’avais pris soin de mon revenu? À quoi je m’engagerais si je pouvais décider librement? Telle est la question que l’individu jette sur lui-même. Elle parle de lui comme un individu autodéterminé.

La deuxième question est la suivante: Suis-je prêt à accorder à l’autre les moyens d’existence sans condition ? Est-ce que je peux imaginer qu’ils recevront un revenu de base sans dépenser les exigences ou fournir des services avant ? Suis-je prêt à laisser déterminer les autres leurs propres vies? Cette question concerne les autres, elle concerne l’image que chacun a de l’autre. (Häni & Kovce, 2015)

Les gens des différents pays discutent différemment sur le revenu de base inconditionnel. En Suisse, le revenu de base ne couvre pas les besoins matériels, qui applique à l’atténuer. Il n’est pas la solution d’un problème, mais une innovation. Le revenu de base est discuté parce qu’on peut se permettre d’en discuter en Suisse. (Hani & Kovce, 2015)

Ce débat moralement chargé, qui se nourrit des peurs et espoirs, est radicalisé en Allemagne. Il y a environ 10 ans, la justice sociale et pénale aient forgée une alliance avec les lois Hartz IV[1] qui se moque de la loi fondamentale. Cette réforme ne seulement touche les bénéficiaires de prestations Hartz IV, mais aussi tous ceux qui sont en cause de ces prestations à l’avenir et ceux qui gèrent les autorités par jour. Tous ceux qui considèrent l’Allemagne comme un paradis parasitaire et fainéant souhaitent la bienvenue de ces lois, car, dans leurs yeux, ils avancent contre le pillage de l’État-Providence. (Henning, 2015)

Cette situation signifie que le débat allemand sur le revenu de base, avant même qu’il puisse s’amorcer, est bloqué par deux préjugés: que personne ne travaillera et que cela est impossible à financer. Ce débat doit entrer dans une conversation concernant ce que pourrait causer le revenu de base inconditionnel - comme un droit fondamental que beaucoup de personnes souhaitent vivement, parce que dans leurs yeux, il confronte la misère du travail factuel obligatoire. (Henning, 2015)

Aux États-Unis, la détresse sociale est encore plus grande qu’en Allemagne - et pourtant le revenu de base est-il moins envisagé palliatif, mais plutôt comme en Suisse - comme une innovation. Que chaque Américain veut réaliser son American Dream, qui est de faire ce qu'il répond, semble difficilement être remis en question.

Aux États-Unis, le revenu de base est considéré comme la promesse libérale qui permet à chacun de faire ce qu’il veut. En même temps, le revenu de base aux États-Unis est dans la conversation comme un moyen de lutte contre la pauvreté. Parce que, contrairement qu’en Allemagne, où le défaut est généré artificiellement, moralement délibérée, aux États-Unis il manque, jusqu’à toujours, les prestations sociales adéquates. (Hamilton, 2015)

En tout cas, le revenu de base inconditionnel  ne demande rien. Cela ne concerne pas plus les uns et moins les autres. L’objectif est de garantir ce qui garantit tous. (The objective is to secure what secures everyone) (Häni & Kovce, 2015)

 (Rahel Ruether) 

Connexion Emploi. (n.d.). Connexion-Emploi | Allocation chômage en Allemagne : Comment calculer le montant de Hartz IV. Repéré à http://www.connexion-emploi.com/fr/a/allocation-chomage-en-allemagne-comment-calculer-le-montant-de-hartz-iv

Hamilton, A. (2015, January 14). Tech Disruption — Thoughts on the Universal Basic Income — Basic income — Medium. Repéré à https://medium.com/basic-income/tech-disruption-thoughts-on-the-universal-basic-income-3ef61b0c48#.sl8eoqmod

Henning, D. (2015, January 6). Germany: Ten years of Hartz IV welfare cuts - World Socialist Web Site. Repéré à  https://www.wsws.org/en/articles/2015/01/06/teny-j06.html

Häni, D., & Kovce, P. (2015, October 12). Unconditional Basic Income Raises the Right Questions : Indybay. Repéré à  https://www.indybay.org/newsitems/2015/10/12/18778736.php

Jourdan, S. (2012, September 15). Revenu de base: utopie d'hier, révolution aujourd'hui, réalité demain? Repéré à http://revenudebase.info/2012/09/15/revenu-base-utopie-revolution-realite/




[1] Les « lois Hartz » ont été mises en place entre 2003 et 2005 en Allemagne dans le cadre du vaste programme de réforme de l'État social Agenda 2010, lancé par le chancelier Gerhard Schröder devant le Bundestag le 14 mars 2003. Elles doivent leur nom à l'ancien chef du personnel de Volkswagen, Peter Hartz. Ce dernier présidait la commission qui les a inspirées. (Connexion Emploi, n d.) 

Conditions de travail, salaires et sécurité au Bangladesh : quelles sont les priorités ?

Ce n’est un secret pour personne que plusieurs vêtements en vente dans les boutiques canadiennes proviennent des pays étrangers qui sont pour la plus grande partie défavorisés. Plus précisément, le Viêtnam, le Cambodge, le Bangladesh ou plusieurs autres pays de l’Afrique exportent leurs marchandises au Canada, sans dépenser des frais douaniers afin d’avoir la chance de se développer et prendre davantage d’expansion. Ainsi, ayant cet avantage en main, le minimum serait d’offrir aux ouvriers des conditions de travail sécuritaires dans les usines, tout comme un salaire décent.  Ceci n’étant toujours pas le cas, il n’y qu’une seule question à se poser : pourquoi ?

Concentrons nous sur le cas du Bangladesh : en 2013, l’effondrement de l’immeuble de confection de vêtements destinés aux pays occidentaux, Rana Plaza, causait la mort de près de 1200 ouvriers. Cette catastrophe met de l’avant les conditions quotidiennes vécues, ce qui intensifient la motivation quant à apporter les changements nécessaires. Non seulement ces ouvriers travaillent dans des conditions misérables et à très bas salaire, mais ils sont constamment dans l’insécurité face à l’environnement où ils travaillent : machineries trop lourdes pour des planchers trop fragiles, absence d’issues de secours ou d’alarmes en cas d’incendie etc. Ainsi, les consommateurs canadiens vont dans leurs boutiques favorites, trouvés des vêtements à bas prix, ceux pour lesquels les ouvriers étrangers doivent travailler pour une vulgaire bouchée de pain dans un environnement dangereux, aux frais des entreprises multimillionnaires.

Il ne faut pas oublier que malgré les victimes ou les blessés, il y a de nombreuses familles qui vivent avec les conséquences, soit la perte de leurs principales sources de revenus et qui n’ont par la suite aucune ressources ou options. Certains diront qu’il y a le versement des compensations, certes, mais il y a toujours le risque que ces dernières ne soient pas suffisantes sur une longue période, ou étant donné que cela dépend aussi du vouloir des marques, ceci peut s’avérer être une évolution délicate et longue car elles n’ont aucune obligation légale. Autrement dit, ces personnes sont condamnées à vivre dans le milieu de la pauvreté et dans un pays où les victimes ou les blessés d’accidents du travail ne sont pratiquement pas indemnisés. Il faut également mentionner que certaines de ces familles attendent toujours cette compensation soit disant promise. En d’autres mots, il s’agit de l’absence de cadre législatif qui assure les compensations en cas d’accident du travail. Au Bangladesh, en cas de décès ou blessure au travail, la compensation maximale versée à un ouvrier ou à sa famille est de 1000$ US, soit une sentence à la misère. Et pourtant, encore à ce jours, des milliers de travailleurs demeurent exposés à des conditions de travail les unes plus dangereuses que les autres, et cela dans divers secteurs ou pays confondus. La sensibilisation face à ces risques s’avère ne pas être si présente ni efficace auprès des gens, puisque ce phénomène est un fait encore toujours aussi présent.

Liens vers les sources :




- - Angella Said 

Une femme devrait-elle cacher sa grossesse pour s’assurer de gravir les échelons? (sol2105)

                             Une femme devrait-elle cacher sa grossesse
                                  pour s’assurer de gravir les échelons?

            Selon le journal Metro de Montréal, 70 % des agences de recrutement se font demander par leurs clients d’évité d’embaucher des femmes enceintes, 80% des employés des ressources humaines y réfléchissent deux fois avant d’engager une jeune femme mariée dans la vingtaine. En plus, 45 % des femmes enceintes de ce groupe affirme avoir subi une de la discrimination. Même si la Charte des droits et libertés de la personne certifie le contraire plusieurs employeurs pratiquent la discrimination envers les grosses ou futur femmes enceintes. Plusieurs plaintes ont été allouées à ce sujet au cours des dernières années, selon les chiffres du journal Métro, 14 en 2010 à 36 en 2014-2015. Quant à la commission des normes du travail, elle compte 362 plaintes basées sur le motif des salariés enceintes. Une jeune femme du nom d’isabelle vécu une discrimination au travail lors d’une application pour un poste hiérarchiquement plus élevé. Elle juge avoir les compétences nécessaire pour le poste demandé, mais se sent disqualifié des projets familiaux tant désiré. Elle mentionne que le poste lui a été refusé en raison de son sexe. Cela dit malgré la loi, certain prennent décision de faire participation contraire. Les hommes et les femmes ont le droit d’avoir le même nombre de temps de congé parentaux mais les faits sont contradictoires. Une femme ayant les mêmes compétences qu’un homme devrait elle se sentir automatiquement discrédité? En 2015, ne serais pas le temps que ses actions changes? Une jeune femme (dans la vingtaine) devrait-elle être a risque d’obtenir une position en raison de son sexe, peur quelle tomberas un jour enceinte? Devraient-elles cacher leurs grosses afin de remporter la position rêvée?


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dimanche 29 novembre 2015

Pour réinvestir dans le logement communautaire


L’article parle sur  l’initiative de l’AGRTQ( Association des groupes de ressources techniques du Québec), qui est un réseau d’entreprises d’économie sociale.  L’AGRTQ propose que le gouvernement provincial ait comme priorité la création d’au moins 3000 nouveaux logements communautaires par année. Et pour appuyer leur demande, ils ont utilisé les médias ainsi quune lettre d’opinion. Cette initiative a été appuyé par plusieurs organisation et certaines personnalités, donc les principales centrales syndicales du Québec, ainsi que le directeur général  de l’économie sociale.
Cette initiative a comme but de passer le message que si le gouvernement provincial accepte la construction de ces logements communautaires, celle-ci pourra créer de nombreux emplois et possiblement stimuler l’activité économique de la province. De plus, ce projet pourra permettre aux personnes les plus démunies, les aînés, des familles monoparentales ou même ceux qui ont un handicap soit physique ou psychologique d’avoir accès a un logements. Selon l’AGRTQ, ces facteurs doivent êtres considérés comme prioritaires puisqu’il y a de plus en plus de gens qui ont besoin ce types de logements et le gouvernement doit  réagir a ce propos. D’autre part, ceci porte un autre fait bénéfique pour la société comme nous l’avons mentionné plus haut, la création d’emplois.

De plus, l’Association des groupes de ressources techniques du Québec  font la remarque que «Dans la province, on parle d'à peu près un demi-million de ménages qui dépensent plus de 30 % de leurs revenus pour se logerDe ce nombre, il y en a 250 000 qui consacrent plus de la moitié de leur budget à ça» ainsi étant donné que la province accueille nombreux immigrants il faut leur venir en aide en leur donnant des logements accessibles  comme les logements communautaires.

Lorsqu’on parle des plus démunis, on se réfère évidemment à ceux qui n’ont aucune ressource monétaire mais aussi ceux qui ont un travail qui est mal rémunéré, autrement dit les travailleurs pauvres. Si on considère le cas de Montréal 40% des travailleurs montréalais gagnent moins de 20 000$ par année, ainsi que de 1979 à 1998, le salaire minimum a augmenté de 98% alors que le coût de la vie a crû de 127 %. Les travailleurs  à très bas salaire augmente de plus en plus au cours des années et ceux qui sont la cause majeure de pauvreté économique ou de risque de pauvreté (Yerochewski, 2014). Une grande partie de ces travailleurs pauvres est composé de femmes, les jeunes recommencent à travailler massivement pendant les études, ainsi que les personnes âgées doivent prendre leur retraite et un travail à temps partiel pour combler leurs besoins. La majorité de ces personnes consacrent plus de 50% de leur salaire seulement pour payer un logement, donc le gouvernement peut les aider en leur offrant des logements communautaires qui sont d’un coût plus bas.

 Il serait d’un grand intérêt de la part du gouvernement d’approuver la construction de ces logements communautaires. La création importante d’emploi est un enjeux important pour l’économie de la province, car elle augmentera parallèlement . Par ailleurs, le support offert par les principaux centrales syndicales du Québec est important, car c’est de leur intérêt d’unir toute la classe ouvrière et ainsi suivre leur approche morale comme un agent de régulation social. Donc, voici pourquoi ils appuient la construction des ces logements qui permettrons un petit soulagement monétaire pour les plus bas salariés. De plus, ceci leur permettra de combler leur besoins primaires, comme la sécurité davoir un toit où habiter et ainsi créer une petite égalité avec le reste de la société dans ce niveau. Bref, le projet de l’AGRTQ serait un bon moyen d’améliorer les conditions de vie des plus démunis et aussi pour augmenter l’économie interne grâce à la création des emplois. 

-Pierre-Joseph, U. (2006)Quand le travail n’empêche plus d’être pauvre (2006)
-C. Yerochewski, (2014) quand travailler enferme dans la pauvreté et la précarité
-Noisaux, Y. La transformation du travail et la transformation du syndicalisme

Nelly Margarita Vargas
P1072228

vendredi 27 novembre 2015

Les infirmières au fond du gouffre


 

                Dans les alentours de la mi-mars, une vingtaine d’infirmières, de l’Hôpital du Haut-Richelieu en Montérégie, ont refusé de rentrer sur leur quart de travail, pour protester contre le manque de personnels. Chaque année, la situation empire, aujourd’hui, les infirmières n’en peuvent plus. Il y a une accumulation des heures supplémentaires, voir même des horaires obligatoires très chargés de la part de leur employeur. Il manque des effectifs dans les troupes. Il y a même une infirmière qui a déposé sa démission, vu le nombre d’heures exigées. Selon la présidente de la fédération Régine Laurent, si le gouvernement ne met pas en place de nouvelles solutions, il est fort possible qu’il y ait une augmentation de manifestations de ce genre. Le problème lorsque les infirmières de soirs et de nuits ne rentrent pas, ce sont les infirmières de jours qui doivent écoper sur le surplus de charges de travail. Selon madame Laurent, il est évident qu’il faut créer des postes à temps plein pour stabiliser les équipes de travail ainsi que trouver des moyens pour attirer les nouvelles recrues fraichement diplômées. Par exemple, elle mentionne que les primes de travail de fin de semaine n’ont pas été indexées depuis 1989. Or, ceci peut être interprété comme étant un manque de reconnaissance envers la profession, ce qui peut engendrer un manque de valorisation chez les employés.

                Nous pouvons voir, par cet enjeu, à quel point il y a une souffrance au travail. Selon Paul Ricœur, la souffrance est : «sentiment qu’ont les individus d’être impuissant face à leur vie, de ne pas pouvoir se réaliser, c’est une diminution de la puissance d’agir.»[1] De nos jours, via les technologies, les patrons peuvent demander à ses employés, directement, sans préavis, de faire des heures supplémentaires. Il y a une demande urgente d’entrée au travail n’importe quand, c'est-à-dire une flexibilité temporelle. Il pourrait être difficile de refuser, vu un sentiment de devoir d’engendrer des soins à des malades, ou tout simplement de ne pas pouvoir dire non à son patron. Cette pression, c’est ce qu’on peut appeler un risque professionnel lié à l’organisation du temps de travail ou à l’organisation par elle-même.[2]

Toutes ces mauvaises pratiques de gestion du personnel peuvent mener à un stress et de l’anxiété excessive dans la vie d’un individu. Nous pourrions, ici, faire un lien avec la perte de sens des tâches effectuées ainsi que la déshumanisation du modèle productiviste.[3] Autrement dit, la pauvre infirmière pourrait se sentir perdue et non soutenue dans ce système de santé désuet. La performance serait le critère numéro un, au détriment du bien-être des employés. De plus, cette mauvaise gestion a un impact sur l’intensification du travail, c’est-à-dire une demande de plus en plus alarmante de tâches à faire dans un temps donné raccourci. Nous pourrions donc comprendre pourquoi les infirmières auraient une perte d’épanouissement personnel sur leur milieu de travail, ainsi que comprendre leurs motivations à faire la grève. Ce moyen de pression doit être géré par le syndicat, qui fait valoir les intérêts des infirmières, auprès de l'employeur. Comme il est mentionné dans l'article, les infirmières ont accepté de retourner au travail vers 21 heures, mais elles sont au bout du gouffre. Selon Sylvie Jovin, la présidente du syndicat des professionnelles de la santé du Haut-Richelieu, la limite n’est pas très loin d'être atteinte. Il y a une demande pressante de changement sur l'achalandage à l'urgence santé. [4]

C’est l’exemple d’un nouveau management qui serait : «On ne demande plus seulement aux travailleurs de faire leur travail, on leur demande aussi de se donner à fond dans leur travail, en les assurant qu’ainsi ils s’épanouiront, alors qu’en réalité c’est pour maximiser la rentabilité de leur travail. De plus des systèmes d’évaluation personnalisée les mettent en concurrence les uns avec les autres.»[5] Cette phrase de Gaujelac m’amène à penser à  des pistes de solutions. Argenson propose de «se frayer un chemin vers la prise de conscience collective».[6] Chaque administration devrait regarder les réels coûts engendrés par la surcharge de travail. En considérant ces coûts, les patrons pourraient donc s’enligner sur un management dit «plus humain».
 

 
Alexia Senécal
Matricule: 20016561

 




[1] Ricœur Paul (1994). « La souffrance n’est pas la douleur », dans J.-M. Von Kaenel et B. Ajchbaum-Boffety, Souffrances, corps et âme, épreuves partagées, Paris, éditions autrement, p. 58-70.
 
[2] BUÉ Jennifer, COUTROT Thomas, GUIGNON Nicole, SANDRET Nicolas (2008) « Les facteurs de risques psychosociaux au travail. Une approche quantitative par l'enquête Sumer », Revue française des affaires sociales, 2-3, p. 45-70
[3] D’Argenson, P-H.2010. «Souffrance au Travail : ce qui a changé». Le Débat, no.161, p.105-115
[4] Cameron, Daphnée. «D'autres infirmières pourraient refuser d'entrer au travail». La Presse, En ligne, http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201003/12/01-4260274-dautres-infirmieres-pourraient-refuser-dentrer-au-travail.php, (13 mars 2010)
[5] De Gaulejac Vicent (2010) « La NGP Nouvelle gestion paradoxante », Nouvelles pratiques sociales, 22 (2), p. 83-98 et De Gaulejac V. (2011), Travail, les raisons de la colère, Seuil, Paris, 336 p. 
[6] D’Argenson, P-H.2010. «Souffrance au Travail : ce qui a changé». Le Débat, no.161, p.105-115
 

mercredi 25 novembre 2015

Êtes-vous satisfait de vos soins?

            Parmi les nombreuses problématiques affligeant le monde du travail au XXIe siècle, l’inversion de la pyramide des âges représente une réalité démographique dont la gestion comporte des répercussions politiques majeures.  Alors que les baby-boomers amorcent massivement leur retraite au sein de plusieurs pays occidentaux, plusieurs commentateurs se questionnent quant à la capacité de la population active à épancher les coûts associés aux soins de santé associés à une strate vulnérable aux afflictions biologiques.  La situation revêt une gravité particulière au Japon où la proportion d’individus âgés de 65 ans et plus atteint les 20%, un vieillissement qui ne montre pas de signe de ralentissement.  Outre les coûts médicaux, le gouvernement nippon doit composer avec une pénurie de main-d’œuvre pour assurer leur soin à domicile : le Business Insider nous informe qu’un déficit d’un million de préposés-es est à prévoir d’ici 2025. 


            Pour faire face à la crise anticipée, on mise principalement sur l’utilisation toujours plus généralisée de robots pour opérer des tâches simples comme le déplacement de personnes âgées entre le lit, le fauteuil roulant et même le bain.  D’autres modèles seraient aptes à transporter des repas et à gérer la luminosité des espaces de vie.  L’ensemble de la flotte robotique du soin devrait dépasser les 12 000 unités d’ici 2018, un développement intensifié par les besoins criants de la population.  Cette tendance représente cependant un précédent inquiétant pour l’avenir des travailleurs et travailleuses assignés-es aux services à la population, jusqu’à présent épargnés des sévices de l’automatisation.  La chaleur humaine semblait nécessaire à la tenue de soins de santé et un atout considérable lors de transactions commerciales avec le public.  Alors que certains considéraient la quantité titanesque de services à octroyer dans le tiers secteur comme planche de salut face à la précarité fréquemment constatée au sein de la génération Y, le Japon y étend la proportion d’emplois automatisés.  C’est là une nouvelle inquiétante pour plusieurs travailleurs et travailleuses peu quailifiés-es, car avant même que puissent prendre racine les tentatives de syndicalisation du milieu des services leurs tâches sont déplacées et réduites vers la création et l’entretien d’automates. Il apparait que l’asynchronisme détecté par Keynes dès 1930 entre la progression des moyens techniques et la création de nouveaux débouchés d’emplois ne soit pas résolu, car outre la pression démographique imminente, l’exportation de ces technologies pourrait se révéler fatale pour des individus ne jouissant pas d’une économie locale aussi favorable à l’employabilité.  Il convient de noter à cet effet que le taux de chômage chez les Japonais et Japonaises de moins de 25 ans est actuellement à 5% selon les données de l’OCDE, une anomalie pour cette tranche de la population souvent victime de chômage cyclique entre deux emplois atypiques.