mardi 9 décembre 2014

Une pilule, une petite granule...mais encore?



L’attente se fait de plus en plus longue lorsqu’il est question de services de santé au Québec, mais dans un article paru le 11 octobre 2014 dans Le Devoir, Émilie Corriveau [1] nous relate les demandes de l’Ordre des Infirmières et Infirmiers du Québec (OIIQ) par rapport à un éventuel élargissement des tâches infirmières. La division du travail dans le milieu hospitalier a longtemps été teintée de sexisme, bien que la majorité de leur effectif soit des femmes. L’OIIQ revendique aujourd’hui plus de droits pour le personnel infirmier dans l’application des soins de première ligne pour alléger l’attente qui ne fait qu’augmenter. Il faut bien comprendre que les protocoles de soins en cours ne répondent plus à la grande demande en soins de maladies chroniques qui sont aujourd’hui les plus grandes causes de fréquentation du système de santé québécois accumulant 67% des coûts directs en santé au Québec. Qu’en est-il de la hiérarchie sociale qui persiste dans ce milieu et qui ne semble pas vouloir donner place à une répartition plus juste des tâches? Il faudra donc voir comment l’OIIQ abordera ce grand projet de décentralisation des tâches [3] si commun dans l’idéal néo-libérales.  


Il y a donc un discourt fort de la part de nombreux groups œuvrant dans la santé pour changer de rapport de force dans la répartition des soins [4]. Ici donc cet article se concentre spécifiquement sur les infirmières et infirmiers, mais ce genre de propos est aussi mené par le corps des infirmiers et infirmières auxiliaires et des préposés aux bénéficiaires à travers la province. L’OIIQ présente de nombreux avantage comme la réduction du temps d’attente pour différents soins, ou tout simplement  l’accès à certaines prescriptions et examens plus facilement par le biais de super infirmières et infirmiers qui auraient le droit de prescrire. Il n’en reste que ces démarches sont encore en cours et qu’il semble y avoir une résistance de la part du collège des médecin par rapport à cette nouvelle organisation sociale du travail hospitalier qui tend vers la décentralisation des actes autrefois réservés aux corps des médecins [3].  Il est donc nécessaire de questionner les enjeux qui pourrons survenir dans un éventuel changement de l’organisation et de la répartition des soins si nous nous conformons à l‘inévitable individualisation du travail que propose L’OIIQ. 


De plus, bien qu’un nombre important de l’effectif des médecins de la province soit des femmes, nous ne devons pas minimiser la violence du milieu hospitalier envers celles-ci. Il est souvent question de charge de travail trop lourd due à la nature de l’emploi et sa naturalisation à des tâches domestique ou dites du care qui minimise leur difficulté et rend la reconnaissance des gens qui les exécute plus pénible. Il serait donc intéressant que le nouveau modèle de soins prenne conscience de ces discriminations et ne les reproduisent pas, peu importe le groupe de travailleur concerné; donc ici il faudrait faire attention à ne pas les  déléguer à d’autres corps hospitalier jugé plus bas [4]. L’actualisation de la profession infirmière peut être bénéfique pour toute la société; si l'état [2] fait tout les effort possible pour mener à bien cette nouvelle dynamique dans le marché de la santé qui grandi et prend une important place dans la secteur tertiaire il ne reste qu’à élaborer un plan pour bien adapter les différent groups du personnel médical autour des changements à venir.   

Par : Falina Esther Polynice
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[2]Bourdieu, Pierre. Mars 1998. « L’essence du néolibéralisme », Le Monde diplomatique, Paris.[En ligne]

[3]Dardot, Pierre et Christian Laval. 2009. La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale , La Découverte, Paris. Pp. 299 - 306; 309 - 313

[4]Marguerite Cognet et Sylvie Fortin . Printemps 2003. « Le poids du genre et de l’ethnicité dans la division du travail en santé » , Lien social et politique – RIAC , n° 49. Pp. 155 - 172 .




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