lundi 8 décembre 2014

MEDECINS, DENTISTES, VETERINAIRES, AVOCATS… : Trop diplômés pour travailler au Canada


A cause du vieillissement de la population, le Québec voit une diminution de son nombre de travailleurs disponibles. Voulant à tout prix palier à ce problème touchant l’économie et la politique de sa province, le Canada dont le Québec ouvre ses portes aux immigrants lesquels sont triés sur le volet sous le vocable de travailleurs qualifiés. Malgré une venue accrue des immigrants au Canada et spécialement dans la province du Québec, l’intégration de ces derniers dans le marché de l’emploi reste à désirer. C’est dans ce contexte que parait le texte d’Abdou Karim DIARRA intitulé: « MEDECINS, DENTISTES, VETERINAIRES, AVOCATS… : Trop diplômés pour travailler au Canada » paru en 2013. Malgré un texte datant d’une année, le sujet de la recherche d’emploi des immigrants à la mesure de leur compétence ne s’essouffle nullement vu que le problème reste d’actualité.    

Surqualifié est le mot qui revient souvent pour l’immigrant débarquant au Canada surtout au Québec. Lorsque ces derniers commencent la dure épreuve de recherche d’emplois, ils se confrontent à un mur et se rendent compte que la réalité est tout à fait différente de celle imaginée et promise lors de la demande d’immigration. Sur nombre d’immigrants débarquant dans la belle Province, la quasi-totalité ne travaille pas dans leurs domaines de compétence. Le médecin, le dentiste, le vétérinaire frapperont à toutes les portes des hôpitaux ou cliniques pour finalement se retrouver dans les rues de Montréal comme … chauffeur de taxi ou dans des épiceries, restaurants, entrepôts, champs de cueillette, télémarketing dans le but de faire vivre leurs familles et surtout parce qu’ils sont confrontés à des questions de survie après avoir tout abandonné derrière. Ces immigrants sont obligés de travailler dans des domaines en totale rupture avec leurs études et compétences professionnelles car ne peuvent pas trouver un emploi dans la mesure de leurs connaissances et leurs possibilités.

Lorsque les immigrants arrivent, ils sont orientés vers des structures d’accueil d’immigrants pour être formater sur la connaissance du marché québécois. On  leur apprend à faire un Cv au standard de la province, ce qui ne laisse présager rien de bien bon. Cet exercice assez inutile dans l’ensemble n’ouvre guère les portes de l’emploi à cause de la discrimination et surtout du manque de «l’expérience québécoise». Mais c’est surtout au niveau des ordres professionnels que le blocage se situe. Au Québec, tout  est régi par de puissants ordres qui sont tellement autonomes que les autorités ont de la peine à infléchir leurs positions. Le gouvernement du Québec  n’a donc aucun moyen de redresser la situation malgré un accueil chaque année de près de 50 000 immigrants qui seront confrontés aux affres du chômage.

Malgré les conclusions de la commission Bouchard-Taylor disponible depuis plus de 5 ans, il n’y a jamais de mesures réelles sur la question. La commission avait recommandé l’intensification des mesures pour reconnaître les compétences acquises pour les immigrants dans leur pays d’origine. En dépit de cela, les immigrants restent les derniers à recevoir un emploi dans leur domaine d’étude si  jamais cela arrive. Sachant que l’économie du Québec est en déficit et que la pénurie dans les différents domaines est bien réelle, il devient impératif d’adresser ce sujet de manière plus ferme.

Plusieurs études montrent que le Québec peine à intégrer les immigrants dans le marché du travail concernant leur domaine d’étude.  Lorsque comparé à l'Ontario et à la Colombie-Britannique, deux provinces où le taux d'immigration est élevé, le Québec semble prendre la dernière place selon statistique Canada. Est-ce une simple question de discrimination? C’est ce que semblent penser plusieurs immigrants confrontés a ce problème d’emploi lors de la recherche mais il semblerait que le problème soit plus complexe que ce que voudrait faire croire les différentes parties c’est-à-dire le gouvernement, les immigrants, les ordres professionnels, les syndicats, etc…

Le Québec est la province où l'écart entre les taux d'emploi des immigrants arrivés à l'âge adulte et ceux des Canadiens de naissance est le plus grand en comparaison avec la Colombie-Britannique dont l’écart n'est que de 2,4 points. En dehors des raisons diverses avancées par l’un ou l’autre, beaucoup de contraintes font en sorte que des immigrants médecins ou ingénieurs ne sont pas capables de pratiquer leur métier au Québec. Ce n’est ni le manque d’expérience du système québécois, ni la barrière de la langue française, ni la discrimination, ni le manque d’ouverture des ordres ou encore l’impuissance du gouvernement québécois etc… en prenant chaque variable seule, mais un peu de tout qui rend l’intégration et l’accès à l’emploi correspondant à leur connaissance difficile voir impossible.
L’intégration des  immigrants québécois risque de continuer à être difficile au cours des prochaines années car détiennent une formation universitaire. Or, le Québec a surtout besoin de nouveaux travailleurs dans les secteurs techniques. Selon les prévisions d'Emploi-Québec, le Québec formera suffisamment de diplômés universitaires afin de combler les emplois universitaires disponibles sans l'apport de l'immigration. On se demande y aurait-il un décalage dans les attentes et prévisions du gouvernement québécois en ce qui concerne le choix des candidats ou aurait-il simplement oublié de s’occuper de ceux qui sont déjà installé au Québec ?   





http://www.seneweb.com/news/Immigration/medecins-dentistes-veterinaires-avocats-hellip-trop-diplomes-pour-travailler-au-canada_n_89413.html
 
  

1 commentaire:

  1. Le sujet concernant les travailleurs immigrants qualifiés est très intéressant et est toujours d'actualité. Étant moi même fille d'immigrants et ou mon père était un enseignant durant plus de 20 ans à notre arrivée au Canada, il a été disons plus chanceux puisqu'il avait décroché un poste d'enseignant au cégep, tout en étant sur rappel. Une session il pouvait travailler, et celle d’après, ce n'est pas certain. Donc, le stress que cela génère, sachant que ces personnes sont souvent en famille, donc il faut un revenu, un toit, en plus de devoir s'adapter à la vie quotidien loin des leurs, c'est une situation plutôt difficile.
    Est ce que la promesse d'une vie meilleure au Québec est trop grande ou bien les attentes des personnes immigrantes est immense aussi? Je ne sais pas, chose certaine, est que ces immigrants sont plus que qualifiés, médecins, avocats, professeurs et ainsi de suite, et ont une expérience de travail solide mais se voient obligés de recommencer à 0, dans des domaines qui ne sont nullement dans leur champs d’expérience, que ce soit dans la restauration ou comme chauffeur de taxi. Et je trouve cela, triste, puisque ces gens ont des rêves, d'une vie meilleure oui mais ils se heurtent à une réalité bien différente.
    Ce qui est d'autant plus paradoxale est, par exemple, qu'il y a un manque de personnel médical dans le domaine de la santé mais que ces personnes ne peuvent pratiquer puisqu'ils ne font pas partie d'un Ordre des médecins ou des infirmiers et ainsi de suite. Et que fait-on pour régler la chose?
    Merci pour cet article, c'est très intéressant.

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