mardi 9 décembre 2014

La discrimination au travail

L'article « Trois actifs sur dix français victimes de discrimination au travail » parue le 3 février 2014 dans Le Figaro.fr économie traite des principaux critères de discrimination.

Trois actifs sur dix affirment avoir déjà été victimes de discrimination au travail et cette proportion n'a pas vraiment régressé depuis ces derniers années selon le baromètre Ifop. L'enquête, réalisée pour le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail OIT révèle que 31% des agents de la fonction publique et 29% des salariés du privé estiment avoir été victime de discriminations. Seul un actif sur deux n'a pas été témoin de discrimination au travail (51% dans le public et 56% dans le privé).
Pour environ huit actifs sur dix, le contexte de crise économique avec le chômage est un facteur susceptible de favoriser les discriminations surtout pour les salariés du privé.

Les principaux critères de discrimination évoqués par les victimes sont liés au genre, à la grossesse et à la maternité. Les femmes sont donc naturellement plus touchées que les hommes.
Ensuite, les salariés du privé évoquent le plus souvent des discriminations liées à l'origine ethnique ou à la nationalité alors que ceux du public mettent plutôt en avant l'apparence physique.
Par ailleurs, l'étude montre aussi que beaucoup ne réagisse pas face à ce phénomène. En effet, prés de quatre sur dix disent n'avoir pas réagi, ils sont 37% dans le public et 65% dans le privé. Beaucoup disent avoir peur des représailles, surtout dans le privé.

Puisque le genre est la principale cause de discrimination évoquée par les victimes, je vais me pencher un peu plus sur ce phénomène.
Beaucoup de qualificatifs sexistes sont employés chaque jour en entreprise et ceci dans tous les secteurs et hiérarchies confondues. « Ma chérie, « ma cocotte » ou « ma poulette » en sont des exemples parfaits. Ces petites remarques sexistes sont le fruits des « traditions » et stéréotypes de genre assimilées aux femmes. Un sondage de LH2 montre que sur 8063 salariés interrogées ; 69% affirment qu'elles ont déjà eu affaire à « ne fait pas ta blonde ! » ou encore, 59% déclarent avoir été confronté à un « elle est de mauvaise humeur, elle doit avoir ses règles ». Vanessa SARAGAGLIA, directrice du cabinet Diane Executives, explique que ces habitudes ne s'arrêtent pas aux frontières de la France «Toutes les études témoignent des mêmes résultats ce qui prouve bien que ce ne sont pas des habitudes franco-françaises... Seuls les pays nordiques sont un peu épargnés.» Les start-up ne sont pas confrontées à ce genre de problème dans la mesure où elles sont représentées par une population très jeune, plus sensibilisée sur l'égalité des sexes. Les secteurs les plus exposés sont dans le bâtiment, dans les secteurs hyper féminisés et selon Vanessa, l'industrie est « sans aucun doute le pire car il regorge de profil ayant fait Polytechnique, les Mines ou n'importe quelle école d'ingénieurs, qui sont sous-féminisés ». Selon elle, ces profils ont été habitués à une quasi absence de mixité et donc ont tendance à avoir des préjugés sur les compétences féminines.

Ainsi, ces types de déclaration entraînent souvent un jugement sur leur intelligence, leurs comportements et leurs aptitudes au travail.  
Près de 9 femmes sur dix (selon l'article « c'est quoi cette barbie qui vient d'arriver dans le service », figaro.fr madame) se retrouvent, un jour ou l'autre, confrontées au plafond de verre et pensent qu’il est plus facile pour un homme « de faire carrière ». Alors que seulement un homme sur sept a déjà éprouvé ce sentiment.

Par conséquent, les femmes reconnaissent que leur sexe a déjà été un frein professionnel et lorsque le simple fait d'être une femme n'est pas un défaut, c'est leur grossesse qui en devient un !
Des politiques se mettent en place pour tenter d'évacuer les stéréotypes et les discriminations de ce genre.
Cependant, seules 30 % des femmes estiment que l’État s’implique suffisamment pour faire reculer les inégalités professionnelles entre les deux sexes.
Dix-neuf critères de discrimination sont prohibés par la loi dont l'âge, l’apparence physique, l'orientation sexuelle, le handicap ou encore l'origine.
Il est très compliqué d'arriver à donner des limites sur ce qui est ou n'est pas discriminant. Aussi, l'un dés plus grand problème lorsqu'une personne en est victime est de réussir à donner des preuves concrètes. Des méthodes pour remédier à ce problème ont vu le jour comme le testing qui permet de déceler une situation discriminante en comparant le comportement d'un tiers envers deux personnes ayant le même profil à l'exception de celle que nous soupçonnons de donner lieu à de la discrimination. C'est donc une sorte de mise en scène « contre » une personne soupçonnée d'agir de manière discriminante pour révéler au grand jour ses comportements illégaux.
Cependant, c'est avant tous les mentalités qu'il faut changer et même si la méthode du testing peut se révéler être l'une dés seule façon de punir à juste titre les actes discriminants, elle ne les fera pas disparaître pour autant. Ainsi, grand nombre de salariés souhaiteraient « avoir un message fort de la part de la direction de l'entreprise condamnant les remarques racistes » (44%) et « éduquer les managers et salariés aux stéréotypes et aux manifestations de sexisme » (43 %). Des chiffres sérieux qui feront enfin, espérons-le, évoluer les mentalités. 


http://www.lefigaro.fr/vie-bureau/2014/02/03/09008-20140203ARTFIG00029-trois-actifs-sur-dix-francais-victimes-de-discrimination-au-travail.php

Laura TARTAS. 

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