samedi 30 septembre 2017

Agence de placement: un vol de salaire




Depuis la crise économique de 2008, le secteur de l'emplois au Québec a connu un ralentissement très important (OCDE, 2009) les nombres d'intention d'embauche par les entreprises ont reculé et ce à cause de la baisse de production qu'a connu ces dernières (OCDE, 2009). Pour contourner cette situation et pour ne pas tomber dans le chômage  certain  individus utilisent les services des bureaux de placement temporaire, car selon eux,  c'est la méthode la plus rapide pour dénicher un boulot, nombreux entre eux  se sentent déçus quand ils constatent que l'agence de placement se permet de garder pour elle une bonne partie de leur salaire comme frais de service. 40% dans le cas de Acsana Fernando.


Au début la mission des bureaux de placement était d'aider les individus sans emplois à s'insérer dans le marché du travail (Paquet, Beemen, Asselin, 2007), cette mission a changé au fil du temps et les agences de placement sont devenus une industrie qui considère les êtres humains comme des produits et des marchandises qu'elle peut louer ou vendre sur le marché afin de réaliser des profits considérables (Paquet, Beeman, Asselin, 2007). En ce qui concerne, l'entreprise cliente, elle préfère recourir aux services des bureaux de placements plutôt que d'embaucher  sur le marché du travail car cela lui permet de réduire les coûts associés aux salaires et aux avantages sociaux, également c'est une stratégie efficace pour éviter la syndicalisation (Paquet, Beeman, Asselin, 2007).


L'exploitation de la main d'oeuvre pour les entreprises capitalistes  est considéré comme une condition sin qua non pour la réalisation des profits et l'accumulation de richesse (Tinel, 2006). Dans le cas des travailleurs embauchés par les bureaux de placement, ils sont exploités de deux manières d'abord par le vol d'une partie considérable de leur salaire et ensuite en les privant de leurs avantages sociaux (Paquet, Beeman, Asselin, 2007). Pourtant, malgré cette exploitation financière une majorité de ces travailleurs vulnérables continuent toujours à utiliser les services des agences de placement, ils n'ont pas d'autre choix que de travailler à leur service puisque c'est la seule façon de s'insérer dans le marché de l'emploi (Paquet, Beeman, Asselin, 2007).


le travail est une condition essentielle pour tous les êtres humains, il structure et donne une signification et un sens à leur vie (Sol-2015-A-A17). Friedman nous dit que le travail est une activité volontaire, spécifique aux être humains et un moyen de subsistance, de socialisation et de réalisation de soi (Sol-2015-A-A17). Cependant il peut devenir créateur d'aliénation lorsqu'il devient source de mal-être et d'inconfort et lorsque le travailleur ne ressent aucun sentiment du plaisir et de réussite en effectuant son travail ou lorsqu'il se sent exploité par son employeur (Sol-2015-A-A17). Friedman explique que  la qualité du climat relationnel au sein du groupe du travail doit être motivant pour que le travailleur peut éprouver une satisfaction qui va lui permettre de performer et de produire (Sol-2015-A-A17) par contre les atteintes au climat du travail ou la perception d'exploitation peuvent avoir des conséquences négatives sur la santé physique et mentale des travailleurs et peuvent également être une source de démotivation (Sol-2015-A-A17).


L'absence d'encadrement légal des bureaux de placement  leur laisse beaucoup de liberté et donc ils créent eux-même  leur propre système de fonctionnement sans tenir compte si ce dernier respecte les normes de travail exigé par la loi. Ce système de fonctionnement  leur sert comme un instrument de richesse et d'accumulation du capital  (Bernier, 2012), la difficulté d'identification de l'employeur véritable du salarié de l'agence ainsi que la disparité de traitement sont des conséquences  de ce manque de réglementation de ce secteur  (Bernier, 2012).

Imane essarhir


Source  bibliographique


OECD (2009), employment outlook 2009: tackling the jobs crisis (summary in french), OECD publishing, Paris.


Bruno Tinel. Karl Marx: l'organisation et l'exploitation du travail. J.  Allouche. Encyclopédie des ressources humaines (2ème éditions), vuibert, pp. 1557-1564. 2006.


Cours Sociologie du travail (Sol-2015-A-A17) par Yanick Noiseux. séance 2.


ici.radio-canada.ca//nouvelle/725887/travailleurs-temporaires-agence-placement-canada


Jean Bernier“la location de personnel temporaire au Québec: un état de situation.” relation industrielle de l'université laval, 2012


Paquet, e. Beeman, J. Asselin, M: “Rapport sur les pratiques contractuelles de l'industrie du placement temporaire” Montréal, 2012.








Les robots, nouveaux bourreaux des droits de l'homme ?


  « L’essayer, c’est l’adopter » : si ce slogan que l’inconscient collectif s’était habitué à lire dans les campagnes publicitaires ultra-sexistes pour les robots ménagers des années 50, il est aujourd’hui utilisé pour parler de robots « humains », destinés à remplacer nos mains d’œuvre dans les usines.  En effet, selon une étude de la Fédération internationale de la robotique, on prévoit d’ici 2020 une arrivée de plus de 1,7 millions de robots dans tous les secteurs industriels confondus à travers le monde. Mais cette avancée fulgurante pose plusieurs problèmes, notamment sur les plans éthiques et entrepreneuriaux : que vont devenir les salariés remplacés par les nouveaux « joujoux » des chefs d’entreprises ? Comment le monde de l’industrie va-t-il évoluer alors qu’il semble déjà être plus rapide et efficace que jamais ?

  Si l’on prend le point de vue d’un directeur d’usine français interviewé par le Monde, l’investissement de ce robot profite non seulement au rendement économique de l’entreprise, mais aussi à faciliter la vie des employés : en effet, il déclare que les ouvriers remplacés par les bras artificiels sont affectés à d’autres activités, et qu’ils n’ont plus à fournir d’efforts spectaculaires pouvant nuire à leur santé. Pour autant, les détails ne sont pas donnés sur la nature des postes qu’ils occupent dorénavant, et on peut donc comprendre, si on lie entre les lignes, que cette « révolution des robots » est surtout intéressante pour les gains de productivité, mais sans doute beaucoup moins sur le plan social. Des ouvriers ayant été habitués toute leur vie à un certain cadre de travail doivent, du jour au lendemain, abandonner leur poste et apprendre de nouvelles techniques. On suppose que le salarié doit être stable psychologiquement : tous les efforts fournis pendant des dizaines d’années pour le bien de l’entreprise sont remplacés par des « êtres supérieurs », plus forts, plus rapides et jamais malades. Comment garder une reconnaissance de soi positive et se sentir utile et méritant ? Le salarié doit en effet se trouver dans une position d’aliénation totale face à l’entreprise : un changement de poste engendre de gros efforts d’apprentissage, mais dans le cadre d’une affectation comme celle-ci, le salarié doit se demander si son nouveau poste ne sera pas à son tour remplacé par une nouvelle machine. On peut donc en déduire que cela doit être une réelle source de stress : combien de temps va-t-il lui rester jusqu’à ce que tout soit robotisé et donc jusqu’au licenciement ?

  L’autre aspect important de l’industrie robotique est celui du rôle de la Chine. En effet, « avec l’installation d’environ 87 000 robots industriels en 2016 », les fournisseurs de robots chinois explosent les ventes à l’international et placent leur pays dans les premiers du marché mondial de la robotique. La main d’œuvre chinoise étant devenue moins intéressante que la main d’œuvre vietnamienne ou sri-lankaise, on la remplace par des robots en tout genre afin de réacquérir une compétitivité indétrônable à l’international. Ici se pose le problème des licenciements de masse dans les entreprises chinoises : environ 100 millions d’ouvriers chinois sous-payés risquent de se retrouver au chômage dans les 10 prochaines années. « Notre but est que 80% des emplois dans les usines soient remplacés par des robots » déclare une employée de la ville de Foshan. La situation politique de la Chine ne permet pas aux citoyens de réclamer une sécurité sociale et salariale descente, comme ça a été le cas dès le début du 20e siècle en Europe, et notamment en France. On place en second plan la question de ce qu’il adviendra des salariés après l’installation de robots dans les usines ou les restaurants. Si l’on ne parle que de l’aspect sociologique de cette « révolution des robots » en Chine, on remarque qu’elle représente la souffrance et l’insécurité dans laquelle des milliers d’ouvriers chinois vivent chaque jour. On peut prendre l’exemple troublant de l’entreprise Foxconn, un fournisseur d’Apple qui a « supprimé 60 000 emplois dans une de ses usines », au profit des robots. De plus, cette entreprise est réputée pour offrir à ses salariés des conditions déplorables de travail.
Pour conclure, on fait face à de réels enjeux sociaux et psychologiques chez les employés de ce genre d’entreprises, chez qui les taux de suicide étaient déjà importants avant que s’ajoute le stress du licenciement dû à l’arrivée fulgurante des robots. On peut plaider en faveur de la robotisation des entreprises en préférant le chômage aux conditions de travail déplorables, mais là aussi on met les individus dans des situations précaires, ainsi que le développement économique des pays. « L'utilisation des robots dans le secteur industriel vise à enrichir la Chine, soit. Mais il pourrait aussi créer l'effet inverse pour les 100 millions d'ouvriers qui travaillent dans les usines du pays. »

Margaux FARY
SOL2015

Références :  
 

Cosnard, Denis. 2017. « La « révolution des robots » s’impose dans les usines », Le Monde, en ligne :

VIPress. 2017. « 1,7 million de nouveaux robots pour transformer les usines dans le monde d’ici 2020 », VIPress.net l’électronique au quotidien, en ligne : http://www.vipress.net/17-million-de-nouveaux-robots-transformer-usines-monde-dici-2020/ (consulté le 30.07.2017)

Côté, Yvan. 2016. « La révolution des robots arrive en Chine », Radio-Canada, en ligne :

vendredi 29 septembre 2017

Apple : l'exploration d'un atelier de misère, de Foxconn

Dans cet article tiré de l’agence médiatique, The Guardian, nous trouvons un aperçu des conditions de travail, dans les usines de Foxconn, en Chine, l’entreprise chargée du rassemblement des produits d’Apple, la géante corporative technologique des États-Unis. À l’intérieur de ces établissements, les travailleurs sont chargés d’assembler les dernières innovations d’Apple, comme l’iPhone, Mac et iPad. Malheureusement, l’employeur offre, en retour, aux employés des rémunérations pitoyables, des conditions de travail inhumaines et des conditions de vie misérables. D’ailleurs, Foxconn a été sous l’eau chaude depuis quelques années, à cause des suicides, liés aux conditions de travail misérables, et des nouvelles détaillées sur les conditions dans leurs « factories » en Chine. Après le compte final, plus d'une dizaine de suicides se sont passés dans les ateliers de Foxconn. Ces tragédies ont poussé les autres ouvriers à demander de meilleures conditions, pour éviter d'autres scandales. Par exemple, en 2012, 150 employés ont menacé de sauter d’un immeuble, s’ils n’avaient pas de meilleures de conditions de travail (salaire) et de conditions de vie. Le groupe performera le même acte en 2016, pour améliorer leurs conditions.[1]
Pour cet article, le rédacteur décrit la situation des ouvriers de Foxconn, dans leur plus grosse usine du pays, à Longhua. Nous sommes présentés à plusieurs témoignages des travaillants de l’entreprise, notamment Xu, une employée. Nous apprenons, d'après les descriptions des interviewés, que les employés travaillent dans des conditions pitoyables. Ces derniers et dernières gagnent à peine quelques dollars américains, par heure, malgré les 12 longues heures de travail, à chaque jour, et les dangers des lieux de travail. De plus, ils sont plusieurs à vivre dans les habitations de l'entreprise, encombrer dans de petites pièces. Parfois, d'après une ouvrière, il est même possible qu'il y ait plus d'une dizaine de travailleurs dans une chambre!
Au courant de l’éditorial, l’auteur passe à travers tous les pavillons, de l'usine de Foxconn, pour observer et analyser les états des lieux. Dans la description des lieux, nous sommes exposés à diverses infractions, surtout de la négligence, au niveau de la sécurité des employés, dans un lieu de travail, avec les supports de l'usine qui commençaient à rouer ou à décomposer, puis les ouvriers peuvent entrer en contact avec des produits chimiques dangereux. Cependant, Brian Merchant, l’auteur, de cet écrit, admet que l’usine n’était pas comme les stéréotypes des usines à l'étranger, car elle n’avait pas l’image typique des usines à faibles rémunérations. Aussi, il n'y avait pas des enfants qui travaillaient dans l'usine (Au moins!). Néanmoins, Merchant persiste à dénoncer l'endroit, où les photos ne monteraient aucune personne joyeuse sur les lieux. Il n'y avait même pas un simple sourire. Enfin, pour terminer, nous sommes laissés avec une citation qui décrit parfaitement la situation du « sweatshop », à Longhua, « Ce n’est pas une bonne place pour les êtres humains. »
Suite à cette lecture, je me suis posé la question suivante. Qu'est-ce que le travail représente pour ces employés exploités dans l'usine de Foxconn ? Il est vrai qu'il s'agit d'un moyen pour subventionner les besoins des ouvriers, mais ces derniers sont exploités pour les profits massifs, d'une géante corporation, et pour les plaisirs personnels des consommateurs. En plus, les rémunérations sont trop faibles pour supporter les besoins d'une famille. De fait, il est possible de comparer le travail des travailleurs, dans les « ateliers de misère », comme une essence à l'humain, à cause de la dépendance pour survivre. Parallèlement, je dirais que les ouvriers de Foxconn ressemblent énormément au prolétariat, de l'époque industrielle, durant les années 1800-1900, car ils travaillent de longues heures quotidiennement, ils sont souvent exploités, ils sont remplaçables et ils gagnent un salaire en bas du seuil de pauvreté. [2]En plus, ils produisent des produits d'Apple, qui coûtent très cher, alors que les ouvriers ne gagnent rien. De plus, avec les protestations des ouvriers et les menaces de suicides, il est facile de les associer à des actes de résistance envers leurs exploiteurs, un peu comme la résistance des prolétaires envers la bourgeoisie.
Toutefois, cette pratique de travail dure depuis plusieurs années, malgré la frustration des ouvriers exploités et les critiques mondiales, puis elle continuera à exister jusqu'à ce que le gouvernement impose des sanctions. Depuis le début des années 2000, la Chine, où l'article a eu lieu, crée ces ateliers d'exploitations (sweatshops), qui exploitent les ouvriers, en refusant de leur donner des conditions raisonnables de travail et de vie. Parfois, les ouvriers n'atteignaient pas 1$ ou 2$ USD par heure[3]. De plus, certaines entreprises éviteront d'offrir de meilleures conditions, car elles peuvent remplacer tous leurs ouvriers pour des machines. Par ailleurs, Foxconn fait partie de ces compagnies, qui tenteront d'automatiser la totalité de leurs productions. Cette dernière a déjà remplacé 60 000 employés pour des robots, puis elle compte automatiser 30% de leurs usines, d'ici 2020. [4]À la fin, le travail des ouvriers des ateliers de misère représente uniquement un facteur de production aux yeux de ces multinationales, qui profitent sur le dos des travailleurs, en négligeant leurs droits et leurs conditions.
Au final, les ouvriers exploités voient le travail comme une nécessité pour leurs besoins et les multinationales considèrent un emploi comme un facteur production. Il m'y est personnellement impossible de comprendre la situation de ces employés exploités, puisque je n'ai jamais vécu une telle injustice. Cependant, je crois qu'il est nécessaire de sensibiliser les lecteurs, que ce type de travail existe toujours en 2017, dans le but de combattre collectivement ces compagnies qui négligent des droits individuels et des conditions de vie. Ensemble, il est possible de changer le monde.

Michael Cheng
SOL2015





[1] MERCHANT, Brian. « Life and death in Apple's forbidden city ». The Guardian. 18 juin 2017. En ligne : https://www.theguardian.com/technology/2017/jun/18/foxconn-life-death-forbidden-city-longhua-suicide-apple-iphone-brian-merchant-one-device-extract#img-2. Consulté le 20 septembre 2017.
[2]  NOISEUX, Yanick. 18 septembre 2017. « Cours 2 : l'évolution industrielle et essor du « rapport salarial » ; le taylorisme et ses prolongements ». Sociologie du Travail. Université de Montréal.
[3] POWELL, Benjamin et SKARBEK, David B. « Sweatshops and Third World Living Standards: Are the Jobs Worth the Sweat? ». Independent institute. 27 septembre 2004. En ligne : http://www.independent.org/publications/article.asp?id=1369 Consulté le 20 septembre 2017.
[4]  STATT, Nick. « iPhone manufacturer Foxconn plans to replace almost every human worker with robots ». The Verge. 30 décembre 2016. En ligne : https://www.theverge.com/2016/12/30/14128870/foxconn-robots-automation-apple-iphone-china-manufacturing. Consulté le 21 septembre 2017

mercredi 27 septembre 2017

Le racisme « systémique »

À un an des élections, le gouvernement libéral a confié à la commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) un mandant de consultation sur le racisme systémique, afin d'éliminer les barrières à la pleine participation des Québécois de toutes origines, a déclaré la ministre de l'immigration Mme Kathleen Weil dans un courriel. L’idée qui a été condamné par le parti Québécois (PQ) et la coalition avenir Québec (CAQ). Mme Nathalie, porte parole caquiste comme beaucoup d'autres analystes et leaders d'opinion, trouvent que c'est une stratégie  de M. Couillard qui va exacerber les divisions et les tensions à un an des élections.

Personnellement, bien que le racisme soit un sujet délicat et qu'on peut créer des liens entre cette consultation et les élections prévue l'année prochaine. Le racisme institutionnel reste un sujet pertinent qui mérite un débat social. Et d'ailleurs ce n'est pas la préoccupation du Québec seulement, selon La Presse Canadienne (July 4, 2016), Le gouvernement de l'Ontario a annonce la tenue d'une série de consultations  publiques dans le cadre de la lutte qu'il souhaitait entreprendre contre le racisme systemique.ils travaillaient pour mettre sur pied une Direction générale de l'action contre le racisme. Même en France, selon l'auteur Véronique De Rudder et  François Vourc’h (2008), les auteurs précisent que même si la question des discriminations est généralement dénié ou ignoré, il existe toujours un racisme systémique, notable dans différents domaines, qui désavantage tendanciellement immigrants et descendants d’immigrants en matière d’emploi, de salaire, etc.
Nathalie Roy, porte-parole caquiste en matière d'immigration, nie que le racisme systémique existe «On ne croit pas que ça existe». Effectivement, c'est pour cette raison que la consultions publique est nécessaire, il y a un bon pourcentage des citoyens surtout les groupes racisés qui croient que cette discrimination  existe ou qui l’ont déjà vécu. Moi et toi, on peut ne pas le savoir, mais on ne connaît pas ce que chaque personne vit dans son milieu de travail ou comment il a été traité pendant l'embauche, etc. on a déjà attendu que, quand on a certains des familles, on a moins de chance d'être convoqué à l'entrevu par rapport à d'autre noms, si cela n'est pas une discrimination, comment vous le qualifierai vous ? J’ai déjà entendu les mêmes histoires dans les locations des logements, cela me pousse à croire qu'il y a beaucoup des gens qui ont des témoignages à partager pour lutter contre les traitements discriminatoires dans notre société

La commission des droits de la personne a annoncé qu'il tiendra les premières consultations locales à huis clos auprès des personnes racisées. J’aurais aimé que ces consultations soient publique, même si la ministre de l'immigration, Kathleen Weil a précisé que la consultation sera à la fois publique et privée. Mais moi entant que citoyen ordinaire, je trouve que si le but de cette consultation est de dénoncer les employeurs, les  entreprises, les organisations et les instituions qui traitent certains groupes des personnes d'une façon discriminatoire, les consultations devraient se faire publiquement pour le bien de tout le monde. On a vu l'exemple de la commission Charbonneau, qui se délurait publiquement, ça passait à la TV et tout le monde entendait les témoignages. Je comprends que les deux commissions ne se préoccupent de la même chose, la commission Charbonneau, travaillait sur la corruption, tandis que cette commission des droits de la personne s'occupe de la question du racisme systémique. Mais la meilleur façon d'interpeller la population et de passer le message aux employeurs et aux autres personnes occupant les postes de prise des décisions dans des institutions gouvernementales, est de mener une consultation publique, amener en justice les coupables et encourager les personnes racisées à briser le silence et dénoncer le mauvais traitement partout ou ils y vivent afin que tous les québécois de toutes les origines soient traitent de la même façon, en fonction publique comme en privée.

Références
2. La Presse Canadienne, (Jul 4, 2016), Racisme systémique: l'Ontario tiendra des consultations.

3. Véronique De Rudder et  François Vourc’h (2008), Assignation et discrimination racistes : enquêtes dans le monde du travail en France.

Le "droit" à la déconnexion

Est-on au travail si on n’est pas au bureau? [1]
La question que pose l’auteure de l’article est clairement inscrite dans une réalité du 21e siècle où d’une part les technologies permettent la mise en distance de plusieurs tâches entre l’employé-e et le lieu de travail traditionnel de l’entreprise, mais d’autre part met en relief les changements dans l’organisation du travail qui se retrouve de plus en plus parcellisée et où la flexibilité exigée aux employé-es est en hausse. Alors que la technologie permet une plus grande flexibilité qui ne doit pas être considérée d’emblée comme néfaste – suivant notamment l’argument de l’auteure d’une économie de temps permettant une meilleure conciliation travail-famille – cette flexibilité se conjugue à la fragilisation de la protection sociale liée à l’emploi, mais permet aussi des dérives dans ce qu’un employeur peut exiger à ses employé-es hors des heures de bureau. Cela a pour effet de complexifier la comptabilité des heures étant rémunérées ainsi que l’intrusion insidieuse du travail dans chaque secondes de la vie privée.

L’auteure de l’article propose de répondre au problème de la délimitation du travail réalisé à l’extérieur à la fois de l’espace et du temps accordées au travail en modernisant la Loi sur les normes du travail (LNT), s’inspirant de la France qui a intégré dans son code du travail un « droit à la déconnexion », qui se veut un droit pour les salariés et un devoir pour les entreprises. Suivant cette idée, les entreprises pourraient par exemple fermer leurs serveurs informatiques et les employé-es pourraient refuser de répondre aux courriels, appels ou messages textes de leur employeur. Bien que cette volonté de moderniser la LNT vise à combler un besoin qui permet l’exploitation des forces de travail dans chaque parcelle de l’existence, je vois difficilement comment elle peut lutter réellement contre l’intrusion des employeurs dans la vie privée dans le contexte néolibéral, caractérisé par la mise en concurrence des travailleurs et travailleuses[2]. Ainsi, dans une atmosphère de « lutte des places »[3] tout est permis pour ressortir vainqueur – incluant faire plaisir à son employeur en renonçant à son droit à la déconnexion. Dans cette optique, la loi me paraît absurde dans son asymétrie : d’une part le travailleur a le droit de refuser de répondre aux courriels, mais peut bien le faire s’il a envie de se démarquer par rapport à ses collègues, face à l’employeur et d’autre part, la loi n’empêche pas aux entreprises de contacter ses employé-es en dehors du temps ou de l’espace de travail, mais bien d’en faire un devoir. L’utilisation du terme « devoir » me semble problématique dans la mesure où il fait appel à la bonne volonté, au devoir moral de l’employeur de bien traiter ses employés alors que l’existence même du modèle d’entreprise capitaliste est de maximiser les profits et réduire les coûts (salaires). Sur l’éthique morale de l’entreprise, on repassera.

En somme, une loi de ce genre peut être saluée, car elle répond à un besoin spécifique des employé-es qui se font contacter, harceler et dont on exige de répondre rapidement aux courriels ou au téléphone dans de courts délais qui pousse les salarié-es à devenir disponibles en tout temps dans une concurrence exacerbée si l’on veut garder son emploi ou espérer obtenir une promotion. Cela dit, je vois difficilement comment une loi de ce genre qui repose à la fois sur le droit de refuser qui appartient au travailleur-se ainsi que le devoir moral de l’entreprise peut empêcher le « sujet néolibéral »[4] qui prendra tous les moyens pour se distinguer sur le marché de l’emploi qui gagne en souplesse et en flexibilité du capitalisme avancé.





[1] Tremblay, Sophie (2017) « Est-on au travail si on n’est pas au bureau? » Journal Métro En ligne : http://journalmetro.com/plus/carrieres/1203159/est-on-au-travail-si-on-nest-pas-au-bureau/ (Mis à jour le 25/09/17)
[2] Dardot, Pierre et Christian Laval (2009) La nouvelle raison du monde : essai sur la société néolibérale, La Découverte, Paris.
[3] De Gaulejac, Vincent, Blondel, Frédéric et Isabel Taboada-Leonetti, La lutte des places, Desclée De Brouwer, Paris, 1994
[4] Dardot, Pierre et Christian Laval, Op. cit. 

Réforme du code du travail : les mécontents vont-ils parvenir à s’additionner ?

Les manifestations contre la réforme du code du travail français soulèvent de nouvelles questions concernant le syndicalisme et, plus généralement, la mobilisation des travailleurs. Cette réforme s’inscrit dans un mouvement de flexibilisation du travail à travers le désengagement de l’État d’auprès des travailleurs, mouvement dont on peut situer l’origine aux années 1980. À l’heure où l’ubérisation devient la nouvelle tendance, envahissant un nombre croissant de professions [1], comment rassembler des personnes aux profils divers contre des « réformes » qui ne leur promettent comme avenir que le précariat ? Le « rassemblement » est donc une thématique d’actualité pour tous les leaders syndicaux et autres porte-paroles de travailleurs mécontents. Avant de parler des enjeux de la mobilisation, plantons le décor des dernières manifestations, à savoir ladite réforme du code du travail.

Cette réforme est composée de cinq ordonnances (signées par le président Macron vendredi dernier, le 22 septembre) qui visent à donner davantage de liberté aux entreprises : plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, réduction du délai de recours après un licenciement, possibilité de négocier directement avec les salariées dans les entreprises de moins de 20 personnes, fusion des instances représentatives du personnel… [2]. Le gouvernement signe donc un pacte avec le monde des affaires (sans garantie de contrepartie, toutefois, et cette clause est importante), en assouplissant la législation du travail au détriment des travailleurs. On dirait bien que le gouvernement français ait été convaincu par le patron du MEDEF, Pierre Gattaz, lorsque celui-ci clame que : « Seule l’entreprise crée de l’emploi » [3]. Les ordonnances mettent de l’avant la négociation : « c'est désormais la négociation qui fixera les règles de fonctionnement dans l'entreprise et dans la branche » [4]. Mais dans quelle mesure cette « négociation » peut-elle se faire de façon équitable, sachant que l’une des parties détient les moyens de la survie de l’autre ? En effet, mettre l’emphase sur la « négociation » à petite échelle, c’est oublier le fait que le rapport salarial est tout sauf un rapport d’égal à égal. Au contraire, c’est un rapport de domination :

 « Si le premier sens de la domination est la nécessité pour un agent d’en passer par un autre pour accéder à son objet de désir, alors à l’évidence le rapport salarial est un rapport de domination. (…) Dans l’économie monétaire à travail divisé du capitalisme, il n’y a pas plus impérieux que le désir d’argent, par conséquent pas de plus puissante emprise que celle de l’enrôlement salarial.» (Lordon, 2010, 30)
Le désengagement de l’État d’auprès des travailleurs rend ce rapport d’autant plus visible, puisqu’il consiste en l’effacement de son rôle d’intermédiaire entre employeurs et salariés. Dans ce contexte, la mobilisation des travailleurs est une absolue nécessité.

En opposition à la réforme du code du travail, plusieurs manifestations ont eu lieu. Celle qui nous intéresse s’est réalisée le 12 octobre à l’initiative de la CGT (Confédération générale du travail). A l’intérieur même de la contestation, il existe des divisions qui sont les traces des transformations des marchés du travail des dernières décennies : au profil du traditionnel syndicaliste CGT salarié de longue date (travailleur « typique »), s’ajoute le profil du jeune auto entrepreneur précarisé (travailleur « atypique »). Tout semble séparer ces deux types de travailleurs : leur génération d’appartenance, leur statut d’emploi, leur engagement politique… Si la catégorie de « travailleurs atypiques » ne se réduit pas aux autoentrepreneurs, ceux-ci sont toutefois des exemples parfaits de ces travailleurs dont les situations d’emploi rendent difficile l’accès à la négociation collective. La condition salariale aujourd’hui est donc loin d’être unique. Au contraire, il existe une multiplicité de situations de travail qui ne se laissent être appréhendées dans une vision traditionnelle des syndicats comme représentant une classe homogène (Noiseux, 2014, 87).

Les syndicats vieillissent, tandis que de nouvelles formes d’organisation collective voient le jour. Le CLAP est l’une d’entre elles : il s’agit d’un collectif parisien se donnant pour mission de défendre les droits et les conditions de travail des livreurs « autoentrepreneurs » (Deliveroo, Foodora, Stuart, Uber, etc.) [5], avec l’ambition ultime de créer des plateformes autogérées. Une initiative « par le bas » à saluer, qui pose la question de la pertinence des actions syndicales aujourd’hui : le syndicalisme traditionnel peut-il évoluer pour s’adapter aux nouvelles réalités socioéconomiques ? Les termes « évoluer » et « adapter » sont les maîtres mots du discours politique dominant – puisque There Is No Alternative, le virage néolibéral est une fatalité qui ne laisse d’autre choix que l’adaptation individuelle – et il convient donc de les utiliser avec précaution. Toutefois la question se pose. Le fondateur du CLAP affirme que l’ambition des autoentrepreneurs qu’il défend n’est pas de se stabiliser dans une forme salariale classique, mais serait plutôt de créer une nouvelle forme d’emploi de style coopératif [6]. Impossible donc de considérer la situation du travail présente comme une parenthèse néolibérale qui doit éventuellement se refermer pour laisser de nouveau place à une classe sociale homogène. La diversité des situations de travail est acquise. Par conséquent, doit-on œuvrer pour une rénovation du syndicalisme, ou bien pour une institutionnalisation des nouvelles organisations de travailleurs?  La question reste ouverte. Mais une chose est certaine : quelle que soit leur forme, ces organisations ont du pain sur la planche.



Sources

Article de départ: Marteau, S. (2017, 11 septembre). Réforme du code du travail: les mécontents vont-ils parvenir à s'additionner? Le Monde. Repéré à : 
http://abonnes.lemonde.fr/m-actu/article/2017/09/11/le-12-septembre-tous-ensemble-tous-ensemble_5183786_4497186.html





[6] https://www.franceculture.fr/emissions/itineraire-bis/ces-livreurs-velo-qui-veulent-saffranchir-des-plateformes

Bibliographie

Lordon, F. Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza, La Fabrique, 2010, 213 p.

Noiseux, Y. Transformations des marchés du travail et innovations syndicales au Québec, Presses de l'université du Québec, 2014, 276 p.

De Montréal à Toronto en 39 minutes ? Le projet de l’hyperloop

Seul candidat parmi les dix propositions retenues par la firme américaine Hyperloop One qui exploitera sa viabilité au niveau économique, le trajet hyperloop Montréal Toronto devient une réalité potentielle. En partance de Montréal, il permettrait d’atteindre Toronto en 39 minutes, Ottawa en 12 minutes et  de parcourir Toronto jusqu’à Ottawa en 27 minutes. Développé en 2013 par le français canadien Elon Musk qui est également à l’origine des voitures électriques de Tesla et des fusées de SpaceX, cette technologie permettrait d’égaler la vitesse d’un avion de ligne grâce à une propulsion par électricité et par magnétisme des capsules qui peuvent atteindre une vitesse de plus de 1200 km/h.
 
Économiquement parlant, plusieurs facteurs jouent en faveur du déploiement du projet. Rob Lloyd, chef de la direction d’Hyperloop One, invoque notamment les « centaines de milliards de dollars des grands fonds de pension au Québec et en Ontario qui investissent dans les infrastructures » et le fait que le Canada est « le leader des partenariats public-privé ». Rob Lloyd promet également au pays qui accueillera le premier système hyperloop « tout un écosystème d’infrastructures et de recherche et développement », bénéfique à la création d’emploi. Enfin, la ligne Toronto-Ottawa-Montréal est très viable, puisqu’elle pourrait accueillir 15 millions de passagers et plus par année.

En assurant une liaison rapide entre Toronto et Montréal, les citoyens auraient la possibilité de choisir un emploi dans une ville tout en vivant dans l’autre. Ce projet pourrait donc résoudre la problématique du transport interurbain. Denis Gingras, directeur du Laboratoire d’intelligence véhiculaire affirme que « Souvent, les gens veulent vivre à proximité de leur travail. Si on peut faire de grandes distances en si peu de temps, ça encouragera à vivre loin de son travail sans problème. ». Néanmoins, bien que ce type de programme favorise la création d’emploi, il est nécessaire de rappeler que le travail se concentre dans l’espace urbain, et non dans les régions. « Pourquoi une entreprise aurait-elle des bureaux dans une autre ville si on peut se déplacer si vite et si facilement d’un endroit à l’autre ? » reconnait M. Saunier, professeur à Polytechnique Montréal.

Tel que l’a fait internet avec l’information, l’idée de l’hyperloop est de rapprocher les gens en diminuant les distances. Ce projet aurait ainsi de réelles conséquences sur le développement urbain et sur la structure du travail au niveau géographique. Plus que de simplement proposer une alternative au train ou à l’avion, il incite les travailleurs et les entreprises à se regrouper en ville. Car si le programme est un succès, les projets de liaisons futures concerneront uniquement les grandes villes. En réduisant le temps de trajet entre métropoles, l’hyperloop étendrait également la concurrence entre les travailleurs à l’échelle régionale, puisqu’un billet simple coûterait environ le même prix qu’un ticket de métro. Pour autant, les capsules permettent de faire rentrer seulement 28 passagers et même en multipliant les rotations, ce chiffre limité ne permettra pas de concurrencer le transport de masse. De plus, la saturation de l’espace urbain pose la problématique du lieu où positionner ces gares d’hyperloop. Car si le temps gagné entre chaque métropole n’évite pas le temps d’embouteillage de la gare au centre-ville, il faudra considérer ce facteur dans chaque trajet effectué.


Ce programme ambitieux laisse donc apparaître des failles inévitables, il doit prouver sa viabilité tant au niveau sécuritaire qu’à celui de l’espace urbain. Pourtant, nombreux sont ceux qui voient dans le projet hyperloop une technologie révolutionnaire, allant même jusqu’à l’appeler « le train du futur ». Il faudra atteindre 2020 pour formuler des réponses sur ces spéculations.

Mélissa Moriceau

lundi 25 septembre 2017

Chômage: Controverse des droits des travailleurs américains.

Il semblerait que les Etats-Unis soient champions de la baisse du taux de chômage, si bien que l’exploit de la chute constante s’est fait remarqué par différents journaux dans le monde entre Décembre 2016 et Avril 2017 avec un taux de 4,5% [1]. Ce qui a impressionné relève d’une analyse experte locale américaine démentie, la chute réelle était bien plus impressionnante que celle anticipée qui vient battre des records de palier de chômage, notamment ceux de 2007 [1]. Il y a de quoi être étonné à vrai dire, car non seulement il est toujours invraisemblable de constater que la courbe continue de diminuer progressivement sous la présidence de Trump (bien que cela relève du sentiment personnel de l’évolution de la condition des travailleurs locaux), mais en plus elle vient battre toutes les espérances permettant d’offrir au peuple américain une situation de chômage naturel [1], situation optimale où le taux affiché représente le battement naturel de la main d’oeuvre d’un emploi à un autre.

Les explications sont variées sans être décisives. Les conditions météo d’hiver doux ont permis des créations alors que d’autres courts épisodes ont été de natures plus dévastatrices à l’opposé [1]. Cette tendance tient en réalité principalement d’une faible création d’emploi sur le marché général américain.

L’une des remarques qu’il nous faut préciser, nous publics et travailleurs dans nos pays respectifs est l’utilisation du « taux de chômage » en lui même et de sa fausse conception qui y est associée. Mathématiquement, ce taux représente le nombre de personnes cherchant activement un emploi, sur la population active. On peut convenir qu’aux États-Unis d’Amérique, ce taux est plus fidèle à une population motivée par de grands avantages à faire usage d’un emploi par son salaire mais également par les droits des travailleurs qui en découlent (quoique cet argument devient réfutable sur le plan médical des travailleurs sous la présidence actuelle) en comparaison d’un pays, dans ses formes de développement plus rudimentaires, voyant ses travailleurs poussés dans des charges extrêmes défiant parfois la norme du droit humain. Le problème se situe ici sur un plan micro-économique et social où le gain est en réalité relativement minime sur le bonheur d’une population totale, car comme dit précédemment, la création est faible tout comme le chômage mais le peu de création observable vient principalement du secteur secondaire [1]. Ces créations de postes néanmoins solides [1] mènent à divers questionnements quand au bonheur de l’individu, à la stabilité du marché, à l’impact environnemental et à la solidarité envers les groupes minoritaires ou discriminés, malgré des arguments contraires aberrants comme celui du retrait de l’Accord de Paris [2].

Les politiques de l’emploi sous la charge de Donald Trump ont visé le secteur secondaire des manufactures [1], la transformation des biens. Nous parlons ici d’individus affectés en usines dans une société fonctionnant toujours sur un marché à l’infrastructure tertiaire. Ce qui découle de cette politique est l’observation court-termiste et instable de l’emploi américain, malgré les prédictions inverses. Il faut aussi comprendre l’opportunité que cette création représente auprès des travailleurs, qui permet une entrée sur le marché du travail plus aisée et une facilité à pouvoir chercher la reconversion grâce à l’expérience acquise, argument valide jusqu’à un certain point, notamment dans l’optique promotionnelle. L’effet pull est assez présent dans cette création, tout en considérant la médiocrité du milieu du travail et du droit des travailleurs.
C’est ce qui rend l’emploi instable selon moi sur le plan micro, ce genre de travaux capable de créer quelques emplois à temps plein relativement solides sur le temps sont également une excellente porte d’entrée pour les chômeurs à la recherche d’un premier emploi ou d’un emploi à temps partiel pour un jeune homme. Je dis bien « jeune homme » et pas jeune tout court car, s’il y a bien un point sur lequel ne s’avance pas l’article, c’est de considérer le pourcentage de femmes travaillant en usine qui reste encore très inégal pour différentes raisons d’ordre éthiques, sociales et d’éducations (la photo de l’article, même si prise de façon innocente et sans intention est symbolique de l’image du manufacturier [1]), sans compter les tensions diplomatiques devenant électrique suite aux multiples menaces de briser l’ALENA qui n’avantagerait pas le travail des non-américains [3].

En fait, l’un des comble de cette constatation du chômage en baisse est l’implication du bonheur du travailleur. Si en général la descente du taux de chômage est synonyme de l’amélioration du bonheur général, ici, la satisfaction devient une question préoccupante sur différents plans, notamment sur la question du droit de ces ouvriers et de leur santé, déjà compromettante par des droits limités en termes de liberté d’expression [4], qui continue à se détériorer . On retombe dans des questionnements typés Tayloristes où la recherche du gain économique est la priorité, où le désir de production est supérieur au sentiment de l’humain comme travailleur. Certes cette décision politique engrange des profits colossaux auprès des entreprises et du gouvernement mais à un prix qui semble déshumaniser l’ouvrier américain et compromettant la place des anciens employés.


Sources citées: