mardi 9 décembre 2014

Un casse tete Chinois pour les Algeriens

Après 15 ans de violence, de vide et d’instabilité politique qui ont ébranlé l’économie Algérienne. L’Algérie regagne de plus en plus sa position sur la place internationale.

En lançant de grands projets économiques, l’Algérie a su regagner sa position sur les marchés internationaux et retrouver ses repères sur le plan national. Une bonne partie de la rente pétrolière a été réinvestie dans les projets de développement économique.

Les décideurs algériens ont été lucides et ont tiré leçons des échecs précédents. Cependant, pour donner un grand coup de pouces à l’économie, ils ont décidé de maintenir la stratégie lancée en 2003, qui consiste à importer des travailleurs étrangers pour exécuter ces grands programmes économiques, principalement dans le secteur de la construction. La main-d’œuvre locale n’est pas formée pour concrétiser ces projets, alors pas le choix que de faire appel à une main-d’œuvre étrangère, sans oublier des pratiques imposées par le gouvernement algérien, surtout à l’égard du salaire minimal qui demeure insoutenable et problématique dans le contexte économique actuel du pays qui cherche à se reconstruire.

L’Algérie connait deux flux d’immigrants, i) les africains clandestins en transit dans ce pays méditerranéen, porte vers l’Europe. Les africains subsahariens ne sont que des travailleurs ponctuels à la recherche de petits revenus de survis, le temps d’un embarquement dans une barque en direction de l’Europe ; et ii) la main-d’œuvre Chinoise légale, structurée et représentée par des entreprises de sous-traitances Chinoises ou bien Algériennes.

La main-d’œuvre Chinoise s’est avérée une belle aubaine pour l’employeur Algérien de par qu’elle est:
I. une main-d’œuvre compétente, structurée et qualifiée pour les projets d’envergure;
II. à très bon marché;
III. disciplinée, respectueuse de la hiérarchie; et
IV. ponctuelle, disponible et résidante sur les sites.
V. Travailleuse, officiellement six jours par semaine avec un nombre d’heures dépassant les 70 heures.

Les employés Chinois sont appréciés par les responsables de service algériens, le rendement est d’une qualité supérieure, les délais de livraison des projets sont respectés, alors toute une aubaine pour ces entrepreneurs, et ce malgré la barrière de la langue, l’éloignement familial. Ils sont motivés par le gain et déterminés.

L’immigration Chinoise reste tout de même sujet de tension. Le nombre de chinois vivant en Algérie ne cesse d’augmenter. En réalité, les chinois profitent plus de cette émigration plutôt que l’inverse. Ils s’installent à l’écart de la société Algérienne, s’enferment dans les campements d’ouvriers Chinois, dorment dans des (mobil homes) à plusieurs. Les conditions de vie son sommaire et une organisation quasi-militaire. Ils ne consomment pas de produits Algériens et ils ne mangent que Chinois. Ils cultivent même leurs potages sur leur milieu de travail. Pour eux sortir à l’extérieur des sites signifie dépenser de l’argent, donc moins d’économie pour leurs familles en Chine. Dans les chantiers, les chinois ne se mêlent jamais aux Algériens que ce soit pour manger ou pour les loisirs.
Cependant, l’exode de la main-d’œuvre Chinoise a fortement fragilisé l’emploi algérien, car il faut admettre que la main-d’œuvre Chinoise est une main-d’œuvre acharnée. Culturellement, pour un chinois, compter ses heures de travail reste toujours tabou et confidentiel. À savoir que la seule journée de congés qu’il leur est offert dans leurs conditions contrats, serait le nouvel an chinois. De loin cette main-d’œuvre est compétitive.

Il est sans dire que cette situation exaspère le peu d’ouvriers Algériens sur les chantiers. Ils sont souvent embauchés à la journée ou parfois à la semaine pour des postes mineurs. Ils se plaignent d’être délaissés et que les chinois causent davantage de chômage dans la population locale.
Il n’y a pas que dans le bâtiment que la présence Chinoise agace, car en effet, une fois les chantiers terminés beaucoup parmi eux, soutenus par leur gouvernement, restent et ouvrent des commerces, écoulant ainsi des produits bon marché de Chine ou de haute technologie. De plus en plus de commerçants Algériens se voient obligés de s’aligner à leurs prix de ventes pour survivre, nombreux d’entre eux ont déjà fermé.

Ceci dit qu’il n’y a pas que la population Algérienne qui subit les conséquences de cette immigration Chinoise, les pays avoisinant l’Algérie aussi ressentent les répercutions sur leurs échanges économiques. Les accords signés entre les gouvernements Algériens et Chinois ne sont pas sans conséquences sur les pays voisins de l’Algérie, notamment la France, même si cette dernière reste le premier fournisseur et partenaire majeur de l’Algérie.

La Chine prend de plus en plus de places sur la scène algérienne. Les entreprises Chinoises sont présentes en Algérie dans tous les secteurs d’activités, des fois en exécutant des projets phares, touchant les secteurs pétroliers, énergies ou la construction, ou tout simplement en appliquant leur politique de compensations connue en Afrique, en établissant la politique d'aide au développement et de prêts à taux privilégiés ou en construisant des écoles, des hôpitaux ou en offrant des produits alimentaires tel que le riz ou le thé.

En effet, à la lumière de cette analyse, l’immigration Chinoise en Algérie ou en Afrique profite pour une poignée d’entrepreneurs, mais non pas pour les populations locales.

Pékin déploie les grands moyens en Afrique, tisse des liens stratégiques surtout dans les pays africains producteurs de Gaz et de pétrole. Néanmoins, elle réussie là ou les occidentaux ne voyaient que misères et pauvretés.

KARAM
SOULYMANE

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