vendredi 25 octobre 2013

Restructuration organisationnelle en milieu de travail : l’employeur se croit tout permis




Une restructuration organisationnelle est une opération de plus en plus utilisée au sein d’entreprises privées et d’organisations gouvernementales comme le système de la santé. De quoi s’agit-il réellement? 
 
Une restructuration organisationnelle au sein d’un établissement ne sonne pas  l’alarme de se défaire des employés qui ne sont pas aimés. Au contraire, il s’agit plutôt d’un authentique plan de restructuration qui vise une véritable amélioration au sein de l’entreprise. Malheureusement, lors de restructurations organisationnelles, les employeurs ont souvent de la difficulté à faire une différence entre un licenciement et un congédiement. En résultat, certains employeurs en profitent pour restructurer à leurs goûts personnels et non professionnels, c’est-à-dire que les changements générés par les employeurs ne sont pas toujours à l’avantage de l’entreprise. Patrick Trent, avocat spécialisé en droit du travail et de l'emploi chez Borden Ladner Gervais (BLG), mentionne aux employeurs qu’il y a des règles strictes à suivre. Par exemple, s’il s’agit d’employés syndiqués, il y a une convention collective à respecter. «Toutefois, un critère peut avoir l'air impartial, comme le rendement, mais peut ne pas l'être si le contexte de travail est très différent entre les employés, explique Me Trent. Il faut en tenir compte.»[1] Puis, il ne faut pas oublier qu’un employé peut revenir contre son employeur avec l’aide des normes du travail s’il croit avoir été victime d’une injustice lors d’une restructuration organisationnelle. Il faut donc être prudent lorsqu’un employeur annonce une restructuration organisationnelle, afin de ne pas être victime d’injustice et veiller sur ses droits comme travailleur. 

Il est important d’informer la société des difformités de ces multiples restructurations organisationnelles, non seulement pour que les employés puissent se défendre en cas de besoin, mais pour informer les employeurs qu’ils n’ont pas tous les droits. Le respect entre travailleurs et employeurs est un critère important en entreprise pour son bon fonctionnement. Toutefois, il n’est pas toujours honoré si des restructurations organisationnelles ne sont pas réalisées de bonne foi par l’entreprise. Ces multiples réorganisations en entreprises influencent grandement le milieu du travail et encouragent une précarité sur le marché du travail. Ce qui est à craindre est que la précarité peut devenir, paradoxalement, un état permanent.[2] En conséquence, un état de précarité n’engendre pas de l’incertitude qu’en milieu de travail, mais également au sein des foyers familiaux. Donc, cela n’atteint pas une personne, mais l’ensemble de sa famille. Sous un toit, la perte d’un salaire engendre la plupart du temps des problèmes financiers, ainsi « se serrer la ceinture » n’est plus qu’une simple expression, mais devient une réalité. Cela peut créer des crises à l’intérieur des familles et parfois mener à des cas de séparations. D’autres conséquences peuvent se faire sentir. Par exemple, y a-t-il une perte de cette protection sociale que l'on croyait bien imprégnée avant les années 1980. On peut bien croire que oui. Le développement d’un chômage de masse et d’une précarisation des relations de travail est sans doute les deux caractéristiques nouvelles par rapport à la situation qui prévalait à la fin du capitalisme industriel.[3] Puis, une augmentation du chômage n’est certainement pas une conséquence à laquelle nous aspirons en tant que société. On peut comprendre que le milieu du travail change énormément depuis plusieurs années. Il serait impératif que le gouvernement intervienne et construise des balises que les employeurs devraient respecter. Par exemple, le gouvernement pourrait exiger aux employeurs une lettre de motivation expliquant si leur désir de restructuration organisationnelle au sein de leur entreprise est valable ou non. Il est clair que plusieurs solutions pourraient être apportées pour contrer ses changements en milieu de travail.         




[1] LETARTE, Martine. Réorganiser une entreprise n'est pas «faire le ménage». La Presse, 23 octobre 2013. Consulté en ligne le 23 octobre 2013 : URL : http://affaires.lapresse.ca/cv/201310/23/01-4702624-reorganiser-une-entreprise-nest-pas-faire-le-menage.php
[2] CASTEL, Robert. « Grand résumé de La Montée des incertitudes. Travail, protections, statut de l’individu, Paris, Éditions du Seuil, La couleur des idées 2009 », SociologieS, p.4.
[3] Idem, p.3.

mercredi 23 octobre 2013

Du changement dans l’industrie textile au Bangladesh ?



Plusieurs mois après l’effondrement de l’usine Rana Plaza, les ouvriers du textile du Bangladesh sont en voie de réaliser un gain dans leur lutte pour l’obtention de meilleures conditions de travail, en effet une hausse des salaires minimums est attendu d’ici un mois au Bangladesh1. Deuxième exportateur de produits textiles après la Chine, le Bangladesh est reconnu pour le faible coûts de sa main-d’œuvre et ce même par rapport aux autres pays asiatiques, il est en effet deux fois moins élevés qu’au Vietnam et quatre fois moins qu’en Chine. Ces faibles coûts de production se font cependant au détriment du bien-être des travailleurs de cette industrie qui gagnent actuellement aux alentours de 40$ par mois. L’effondrement de l’usine de textile Rana Plaza au mois d’avril qui avait fait plus de milles morts avait justement révélé au monde les conditions de travail misérables de ces travailleurs forcés à travailler malgré les apparentes fissures dans le bâtiment. Cette tragédie terrible a entraîné alors la grogne des travailleurs qui ont entrepris une série de manifestations et de grèves qui secouent le pays depuis. Des manifestations importantes réunissant plusieurs milliers de travailleurs avaient notamment eu lieu à la fin du mois de Septembre suite au refus des propriétaires d’usine d’augmenter les salaires de plus de 20 %2. Les ouvriers réclamaient plutôt une augmentation du salaire minimum afin qu’il atteigne environ 108 dollars par mois soit plus du double du montant actuel affirmant du même coup qu’ils n’arrêteront pas leur mouvement de grève et de protestation si le salaire minimum n’atteint pas au moins 80$ par mois. Le gouvernement pourrait cependant décider de trancher le litige en imposant aux patrons un salaire minimum de 60 à 73$ soit une augmentation de 50 à 80 % par rapport à aujourd’hui.


Les patrons de l’industrie textile mettent en garde contre une augmentation des salaires trop rapide qui diminueraient leur compétitivité face aux autres exportateurs de textile en ces temps de récession mondiale surtout que le textile représente 80 % des exportations du pays, les ouvriers profitent cependant d’un rapport de force qui leur est plus favorable depuis les derniers mois. En effet, l’attention internationale portée aux conditions de travail des ouvriers du textile depuis l’effondrement de l’usine de textile du Rana Plaza qui fabriquait des vêtement pour entre autre les compagnies Wal-Mart et Joe Fresh, place le gouvernement et les multinationales dans une situation délicate auprès de l’opinion publique nationale, mais aussi internationale. Ce facteur pourrait être un élément déterminant pour le mouvement ouvrier au Bangladesh et pourrait mené à des gains plus substantiels que ceux réalisés en 2010, malgré des années de mobilisations. Des mouvements de mobilisation semblables avaient aussi émergés dans d’autres pays exportateurs de textile comme en Chine, mais aussi au Vietnam et au Cambodge où les grèves et manifestations de grandes ampleurs se sont multiplier3. Cette conjoncture dans la mobilisation des travailleurs du textile asiatique combinée à une attention internationale plus grande sur le sort des travailleurs de cette industrie pourrait peut-être changer la donne dans l’industrie du textile en mettant une pression pour l’amélioration des conditions de travail de ces ouvriers qui viendrait compenser la pression qu’exercent les multinationales pour constamment faire baisser leur coût de production.


Reste maintenant à voir si les augmentations de salaire qui seront annoncés prochainement seront une simple mesure pour tenter de diminuer les pressions internes et externes ou s’ils annonceront le début d’un réel changement pour les ouvriers du textile du Bangladesh. L’amélioration des conditions de travail des ouvriers du textile doit aussi passer par une meilleure règlementation de ce secteur par le gouvernement. En effet, les mesures de sécurité devraient être mieux appliquées afin d’éviter de nouvelles catastrophes comme celle du Rana Plaza. Ce ne sera toutefois pas facile puisque le réseau étendu de sous-traitance rend difficile la reddition de comptes et l’imputabilité des grandes compagnies du textile4. Même avec ces changements et les augmentations de salaires proposées, les salaires au Bangladesh resteront dans les plus bas en Asie et les conditions de travail très difficiles. Les ouvriers du Bangladesh comme ceux des autres pays asiatiques n’ont donc pas fini de lutter pour s’assurer des conditions de travail décentes et dignes.

Dominic Durocher

mardi 22 octobre 2013

La précarité des nouveaux diplômés: Désillusion ou choix de vie?


Historiquement, la crise économique de la fin des Trente Glorieuses amène son lot de précarité, touchant fortement les diplômés collégiaux et universitaires, en proie à une difficulté importante d’insertion sur le marché du travail. Effectivement, la stabilité d’emploi tel qu’elle était connu chez la génération précédente était en voie de disparition, laissant place aux contrats à durée déterminée et à l’accumulation d’emplois sans réelle stabilité financière, laissant ainsi les jeunes étudiants postsecondaire et les nouveaux diplômés dans une situation incertaine et précaire. Depuis cette époque, la situation a peu changée, prônant l’acquisition de diplôme d’études supérieures sans toutefois offrir de meilleurs débouchés, bien qu’il existe des domaines dits « de valeur sur ».  Il n’est pas rare de voir les médias écrire sur ce sujet sans pour autant identifier clairement pour quelles raisons cette précarité est toujours d’actualité.

Le Journal Metro, par exemple, raffole des chroniques « conseils » pour les étudiants/diplômés, essayant de donner des trucs pour les aider dans l’insertion du marché du travail suite à l’obtention de leur diplôme. Toutefois, les articles sont contradictoires, présentant à la fois des résultats de la précarité et des avantages de ces emplois contractuels ou à temps partiel (ou occasionnel). Par exemple, le chroniqueur Mario Charette traite dans deux articles différents de ces sujets. Il mentionne dans l’un de ceux-ci que « […] 35 % obtiennent [des étudiants universitaires] leur diplôme de programmes universitaires présentant de pauvres débouchés. Bien des nouveaux diplômés devront donc faire face à une recherche d’emploi fort difficile. »[1] Dans un autre article, il traite de la satisfaction qu’ont les employeurs à employer des diplômés de l’enseignement supérieur : « 76 % d’entre eux [employeurs] pensent que les diplômés de l’enseignement supérieur fournissent un travail de meilleure qualité, et 45 % d’entre eux ont noté une augmentation de la productivité. »[2]  La conclusion de ces deux articles jumelés ensemble mène à comprendre que plus les étudiants obtiennent des diplômes universitaires, plus les employeurs augmentent les exigences par rapport à la scolarité de leurs futurs employés, plaçant ainsi les étudiants dans une boucle sans fin de recherche de qualification par leurs diplômes, situation paradoxale puisque plus ils seront diplômés, plus les critères d’embauches seront élevés. M. Charette ajoute que « ce n’est pas la première fois qu’on observe ce phénomène, qu’on appelle l’inflation des diplômes. »[3]

Un autre article, paru en 2012 dans La Presse traite de l’aspect plutôt intentionnel des étudiants à occuper des emplois moins stables et en plus grand nombre. En effet, Jacques Hamel, professeur titulaire de sociologie à l’Université de Montréal, estime qu’ « on doit être actif, [qu’] on redoute l’ennui et la routine. On ne veut pas rester toute sa vie dans la même entreprise avec le même emploi. La vie sociale change continuellement et la multiplication des activités est devenue une valeur […] »[4]. Autrement dit, ce serait un choix pour les étudiants d’avoir des emplois moins stables, plutôt occasionnels, pour pouvoir ainsi pratiquer d’autres activités sociales qui les mènent à un épanouissement personnel que le travail ne leur offrirait pas. M. Hamel qualifie ces personnes comme faisant partie de la génération slash[5]. Il semblerait donc que la nouvelle génération préfèrerait les McJobs, les emplois flexibles et instables pour pouvoir mieux s’adonner à leurs activités personnelles ou encore pour expérimenter le plus de types d’emplois possibles, accordant moins d’importance à leur sécurité financière. Toutefois, un autre article plus récent du Journal Metro démontre que les étudiants continuent à croire qu’ils recevront un salaire plutôt élevé (le sondage effectué illustre une attente moyenne de 50 668$)[6] alors qu’en réalité, « […] la moyenne nationale se situerait à 45 000$ après deux années sur le marché du travail. »[7]

De manière plus théorique, c’est ce que Robert Castel nomme comme étant « les dérégulations du travail »[8] dans le contexte français. Pour sa part, il décrit comment, suite aux Trente Glorieuses, « l’importance du développement d’activité en deçà de l’emploi » devient de plus en plus fréquente. En effet, « […] environ 73% des nouvelles embauches se font sous des formes dites « atypiques » d’emploi comme les CCD et l’intérim. »[9] Voici quelques exemples de ces emplois atypiques, que nous pouvons retrouver aussi au Québec : « Contrats aidés, stages plus ou moins rémunérés, services à la personne qui se réduisent souvent à quelques heures par semaine, différents types de travail à temps partiel, contrats courts y compris dans le service public, etc. […] ».[10]

Suite à cette brève revue des paradoxes entourant la précarité des diplômés ainsi que celle de la population en générale, une seule question me vient à l’esprit : quelle est la réalité entourant la vie des post-diplômés universitaires? S’agit-il réellement d’un choix de vie, ou sont-ils les victimes d’un système inégalitaire de travail? Pour ma part, je ne considère pas que la précarité constitue le choix qu’un individu pourrait prendre. Rien n’oblige un individu à prendre des emplois plus flexibles/instables pour s’adonner à des activités personnelles. Un emploi stable et sécure n’empêche pas, selon moi, d’avoir des loisirs hors travail. La précarité n’est pas la solution à une vie sociale active et satisfaisante, à mon humble avis. 


[1] CHARETTE, Mario. Des conseils pour les diplômés, Journal Métro, 7 mai 2013. Consulté en ligne le 21 octobre 2013 : URL : http://journalmetro.com/opinions/de-bon-conseil/305936/des-conseils-pour-les-diplomes/
[2] CHARETTE, Mario. L’inflation des diplômes, Journal Métro, 9 avril 2013.  Consulté en ligne le 21 octobre 2013: URL : http://journalmetro.com/opinions/de-bon-conseil/289372/linflation-des-diplomes/
[3] Idem.
[4] ROUGERIE, Marielle. Les 25-45 ans qui cumulent les jobs et les occupations, La Presse, publié le 12 décembre 2012. Consulté en ligne le 21 octobre 2013
[5] Idem.
[6] Désillusions estudiantines, Journal Métro, 19 septembre 2013, p.40.
[7] Idem.
[8] CASTEL, Robert. « Grands résumé de La Montée des incertitudes. Travail, protections, statut de l’individu, Paris, Éditions du Seuil, La couleur des idées 2009 », SociologieS, p.3.
[9] Idem.
[10]Idem.



lundi 21 octobre 2013

L’économiste syndical confronté à son pire cauchemar : admettre qu’il s’est fait prendre dans une lutte de classe…


On ne peut comprendre l’évolution du syndicalisme et ses défis actuels sans s’attarder à l’évolution du contexte politico-institutionnel et économique dans lequel il évolue. C’est la contribution que le sociologue et économiste Éric Pineault a voulu apporter lors du Colloque sur le travail décent et le rôle des syndicats, qui s’est tenu à Québec le 7 octobre dernier lien. Pineault  a en effet tenté de cerner le contexte d’économie politique nord-américain actuel, en revenant sur son évolution durant le XXe siècle. Jusqu’à il y a 5 ou 6 ans, on pouvait toujours invoquer le néolibéralisme comme pour tenter d’expliquer les mécanismes d’action de l’économie globalisée. Depuis les mouvements Occupy, il est difficile de faire abstraction de cette élite, le 1%, qui a connu une trajectoire très différente de l’ensemble de la population mondiale ces dernières années. Pour Pineault, il faut aller au-delà du constat de la croissance des inégalités sociales et admettre que nous nous sommes fait prendre dans une lutte de classe… En effet, on ne peut saisir les difficultés que connait le syndicalisme depuis une vingtaine d’années si on ne comprend pas qu’une classe est en lutte contre celle des salariés, dans un rapport de force qui lui est très favorable.

Il utilise la notion de modération salariale comme angle d’attaque pour comprendre le contexte d’économie politique de nos économies avancées et pour insister sur la nouvelle lutte des classes qui s’y joue. L’idée de modération salariale renvoie au fait que nos salaires et revenus stagnent en contexte de stagnation économique, alors que les très hauts salaires explosent, réalité qui s’est graduellement mise en place depuis une vingtaine d’années. Le fameux 1% forme une classe sociale distincte, en ce qu’elle a réussi à imposer une norme de revenu radicalement différente de celle qui vaut pour le reste de la population. Alors que les salaires sont normalement rattachés à la croissance - ce qui est problématique dans la mesure où nos économies sont en décroissance depuis les années 70, phénomène séculier et non pas temporaire – cette élite a su arrimer son système de rémunération à la profitabilité des entreprises, dont très peu de gens profitent au final. Les salaires des dirigeants d’entreprises sont en effet directement arrimés aux profits des entreprises.

Ce qui est particulièrement problématique pour le syndicaliste, c’est que les grandes entreprises continuent à engranger des profits records malgré le contexte de ralentissement des taux de croissance… C’est désormais le syndicaliste qui doit réclamer une croissance économique forte s’il veut que les salaires augmentent, position pour le moins inédite. Il se trouve devant un vrai casse-tête : comment comprendre que les grandes entreprises continuent à réaliser des profits record en contexte de ralentissement des taux de croissance et de leur taux d’investissement dans l’économie (réelle), ce qui se traduit par une surépargne pour les grandes entreprises ? Comment expliquer les profits engendrés sans accumulation industrielle ?

Pineault est un spécialiste de la financiarisation de l’économie. Je vous laisse écouter comment il explique l’action de cette nouvelle sphère économique, intimement liée à l’économie réelle, au coeur de la pratique syndicale, sur les trois rapports sur lesquels reposent toute économie capitaliste, le rapport d’entreprise, le rapport salarial et le rapport de consommation. L’intérêt de la présentation de Pineault tient notamment à ce qu’il insiste sur la nature politique des différents modes de rémunération. Les salaires n’ont pas toujours été rattachés à la croissance économique. Avant les luttes des syndicats et l’intervention de l’État pour arriver en arriver à des salaires décents, puis de consommation, il y avait les salaires de subsistance, de simple reproduction de la force de travail. Le mouvement syndical doit aujourd’hui se demander s’il veut toujours relancer le tandem salaire et croissance économique, sans oublier que cette norme est liée à une période très spécifique de l’histoire du mouvement syndical où il existait effectivement un lien direct entre l’accroissement de niveau de vie des salariés et la croissance économique. À garder en tête, le salaire dans les sociétés capitalistes est une grandeur politique, il n’y a aucun lien naturel entre la productivité d’un travailleur et sa rémunération.

Je vous invite à jeter un coup d’œil aux autres présentations du colloque, toutes disponibles en ligne sur le site de webtv.coop.

Malaka Rached-d’Astous