Dans un article
intitulé « Pourquoi tant d’employés quittent-ils Google ? » du
Magazine web Les affaires, nous apprenons que le « géant » Google a
un très fort taux de roulement du
personnel[1].
Pourtant Google fait rêver beaucoup de jeunes diplômés et fut nommé par le
magazine Fortune comme l’un des « employeurs de rêve »(1). L’entreprise est connue pour aménager des infrastructures pour augmenter le
bien être des employés avec, entre autres l’accès à des gyms , et des repas
bios(1).
Alors pourquoi Google a t-il un si grand « turnover »(6) d’employés ? Pour le journaliste Olivier Schoucker la réponse est
dans l’âge des employés de la firme(1). L’âge
médian des salariés est de 29 ans, donc pour la moitié des employés, Google est
donc l’un de leurs premiers employeurs car certains d’entre eux sortent tout
juste de l’université avec peu d’expérience de travail(1).
Mais qui sont ces jeunes salariés ? Ces employés font
partie de la « génération Y »(1).
Elle comprend les personnes nées entre 1978 et 1994(2). Elle est souvent désignée par l’expression
« digital native »[2].
Dans le monde du travail, cette génération se caractérise par le fait que ses
membres ne développent pas d’attachement particulier à leur patron ou pour leur
hiérarchie(1) .L’une des raisons en serait
la « disparition de la famille patriarcale »(1) et le fait qu’ils tissent peu de lien
envers l’entreprise(1).
Cette génération Y fonctionne différemment des autres générations. Les générations
antérieures, sous la coupe managériale tayloriste travaillaient avec la peur
d’être mises au chômage si elles ne
respectaient pas les délais de productions[3].
Dans le cas de l’entreprise Google, cette
peur semble beaucoup moins prégnante puisque ce sont les salariés qui décident de partir d’eux même
si les conditions de travail ne leur plaisent pas(1).
Chez Google le
roulement des employés est aussi important du fait que ses salariés sont diplômés
de grandes universités voire même surqualifiés[4],
ce qui entraîne une perte de productivité[5],
mais aussi une perte de motivation puisqu’il est difficile de progresser(4).
Cette surqualification aurait pour conséquence
de ne pas leur permettre de juger leur valeur au travail au sein de
l’entreprise : « difficile ensuite de mesurer sa valeur quand tout le
monde est le meilleur »(4).Les
salariés dénoncent aussi une omniprésence de l’entreprise dans leur vie avec
des mails envoyés tard dans la nuit(4). Une
autre donnée est mise en valeur dans l’article du magazine les affaires , c’est
l’augmentation du nombre d’employés de Google qui est passé entre 2007 et 2013
de 9 500 employés à 28 000, ce qui signifie que la firme est en perpétuel
recrutement(1).
Au total, un
laisser-aller dans le management des équipes, une omniprésence de l’entreprise
dans la vie des employés et une surqualification des salariés… À long terme, j’ai
le sentiment que le risque pour Google est de perdre des
« talents »(1), mais aussi de
voir sa productivité et la qualité de ses produits diminuer. Car la génération
Y est réputée pour « papillonner »(1)
d’entreprise en entreprise. La question cruciale devient donc : pourquoi la
politique managériale de Google ne prend pas assez en compte les besoins de la nouvelle génération ? La division verticale(3) du travail, présent dans le management fordiste(3), tend à diminuer fortement car
les employés ne sont pas attachés aux liens hiérarchiques(1). Sans
oublier que les membres de cette nouvelle génération n’hésitent pas à changer
d’entreprise si les conditions de travail ne les satisfont pas(1). D’autant, et je pense que c’est peut-être
le plus important, que l’idéal des membres de cette génération Y est surtout de créer leur propre entreprise(1). Je pense que l’ironie du sort est qu’en laissant
partir des « génies » Google crée ses propres concurrents qui n’hésiteront
pas a lancer des projets les plus novateurs possibles. Chaque salarié qui quitte
l’entreprise est une menace pour le « géant américain »(4).
Mathilde Cros
Mathilde Cros
[1]
Schmouker, O. (30/07/2013).
Pourquoi tant d’employé quittent-ils Google?. Les affaires blogue. Repéré à http://www.lesaffaires.com/blogues/olivier-schmouker/pourquoi-tant-d-employes-quittent-ils-google/560050/4/
[2]
Pouget, J. (11/10/2008).
Définition génération Y. La génération Y.
Repéré à http://lagenerationy.com/generation-y-definition/
[3]
Noiseux, Y. (Automne 2016). SOL2015- Notes de cours 3. Les sociologies du travail de l’après-guerre. Repéré sur studium.
[4]
Thuillier, T. (02/10/2015).
Quand les salarier de Google balancent. L’express
Entreprise. Repéré à http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/management/travailler-chez-google-n-a-pas-que-des-avantages_1721795.html
[5]
Granger, S. (08/04/2014). La
surqualification est-elle un problème ?. Site internet Jobboom. Repéré à :
http://www.jobboom.com/carriere/la-surqualification-est-elle-un-probleme/
(6) Turnover, Larousse,http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/turnover/80298
(6) Turnover, Larousse,http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/turnover/80298