lundi 30 septembre 2013

Une autre pression au travail : la surveillance accrue des employé par leurs patron



À la lecture du 24 h la semaine dernière, j'étais sidère de voir en première page les méthodes de plus en plus poussées qu'en entreprenait désormais les partons afin de mieux surveiller leurs employées. On va même d’après un témoignage a engagé un détective pour surveiller un employé qui se plaignait de maux de dos afin de surveiller que tout cela était bien vrai. C’est une chose de surveiller son employé au travail afin de s’assurer qu'il exécute bien ses tâches bien que je trouve aussi ce denier fait inacceptable du  point de vue de liberté individuelle, mais de là à aller jusqu'à surveiller son employé en dehors du travail et qui plus est dans sa vie privée alors là c'est de plus en plus effrayant.

Certes, la concurrence est rude et la situation économique en est la cause. De ce fait nombreuses entreprises se trouvent sous pression, mais cette pression en réalité c'est les employés qui la vivent, exigence de productivité de plus en plus élevée, obligation des résultats, etc. Il reste que certains patrons dérapent complètement et dérogent aux lois avec l’espionnage, fichage et bien d'autres.

Il reste que tout est possible aujourd'hui avec l'avancement des nouvelles technologies, un patron maintenant à la possibilité de mesurer précisément et en temps réel la productivité de leurs employés, mais travailler dans un climat de méfiance n'est guère productive. Tout cela montre que l'on n'est pas sorti du totalitarisme. Le système libéral n'est en fait que la liberté de certains « les dominant » d'agir à leur guise sur les autres « dominés ».

Comme je l’ai mentionné plus tôt, non seulement la surveillance des employés fait en sorte de créer un certain malaise dans l’ambiance au travail, mais brise le lien qui est à mon avis essentiel entre un employé et son employeur. Cela portera atteinte à la santé psychique et mentale de l’employé et par conséquent nuira à son travail.

 

La surveillance au travail limite nos comportements, l’employé qui est sous surveillance doit constamment surveiller ses mouvements, car la peur de commettre une erreur lui pend au nez, on peut en faire une vraie psychose.

L’argument de certains sera de  prétendre « n’avoir rien à cacher », je suis tout à fait d’accord avec W. Sofsky que « celui qui croit qu’il n’a rien à cacher a déjà renoncé à sa liberté ».

Pour ce qui est du côté juridique, la loi est catégorique sur ce sujet, en effet « L’employeur est tenu de protéger et de respecter la santé et la personnalité du travailleur (Art. 328 du code des obligations Co). En se basant sur le point de vue de la loi, les caméras doivent être conçues et utilisées de sorte à ne pas porter atteinte à la santé ou à la liberté de mouvement du travailleur (Art. 26 de l’ordonnance 3 relative à la loi sur le travail).

C'est clair qu’avoir une caméra au-dessus de soi pour travailler met une pression de plus sur l'employé. Prenons l’exemple que j’ai mentionné un peu plus haut de l'employeur qui est allé espionner son employé en dehors du travail Ce dernier voulait vérifier que son employé avait réellement mal au dos, et bien combien même il aurait réussi à filmer son employé afin de prouver qu’il n’avait pas l'air de souffrir et bien la preuve serait irrecevable devant un tribunal . Son employé par la suite pourrait même le poursuivre pour atteinte à la vie privée.

Mais ce facteur de stress supplémentaire nous le devon en premier aux avancées technologiques ,c'est par leur intermédiaire que le moindre gadget électronique est devenu un moyen de surveillance .Dès lors espionner ses employés est devenue un jeu d’enfant pour les patrons , les cameras se sont peu à peu introduit dans notre milieu de travail et c'est devenu un outil redoutable pour les patrons qui utilisent ces moyens afin de recueillir et utiliser des renseignements personnels comme moyen de pression sur les employés et tout ça dans le but de satisfaire des besoins liés à l’emploi et d’amélioration de productivité et afin de s’adapter à une nouvelle économie de marché exigeant toujours plus de réactivité. Nombreux d’entre nous ont était content et on applaudit l'introduction des nouvelles technologies et les changements dans l'organisation du travail jusqu’ à maintenant où on commence peu à peu à s’apercevoir que finalement il y’a beaucoup de trous noirs. Tous ces nouveaux changements ont engendré la pression. La pression détériore aujourd'hui les conditions de travail, l'absentéisme montant en flèche en est bien la preuve.

 


 

Par Lamia Bendris

 

dimanche 29 septembre 2013

L’intermittence au travail: la possibilité d’un statut pour la précarité ?

Le titre de l’article du Devoir, « Les journalistes précaires », annonce l’idée en filigrane de la présentation du portrait des journalistes indépendants québécois en 2013. Exposée aux états généraux de l’Association des journalistes indépendants du Québec (l’AJIQ) le 28 septembre, l’enquête a été effectuée auprès de plus de 100 professionnels, représentant 16% des journalistes non affiliés. Si l’échantillon n’est pas représentatif, il donne une notion de la situation actuelle de nombreux journalistes et soulève des questionnements sur les conditions de travail, le statut, et plus largement la précarisation de l’emploi, pour une série de métiers que Le Devoir catalogue « d’intellos précaires », comme celui de chercheurs, d’écrivains ou de traducteurs. Ajoutons à cette liste les intermittents du spectacle, qui sont les seuls, du moins en France, à avoir gagné un véritable statut sous cette dénomination (et donc des droits), au contraire des journalistes « pigistes » qui ne sont qu’indépendants ou freelance, comme le montre la pratique. La jurisprudence française a signifié qu’ils étaient pourtant salariés de fait, mais dans ces conditions, sans les droits, puisque leur activité est marquée par le saut de piges en piges, pour le dire en un mot, par l’imprévisibilité. Visibilité de l’avenir, c’est justement ce qu’il leur fait défaut et qui marque la condition du travailleur précaire.

Olivier Pilmis[1] propose en ce sens une comparaison entre le métier de journaliste pigiste et celui de comédien, en montrant que, au-delà de l'imprévisibilité, les deux professions partagent une forme de personnalisation du travail, où l’individu est engagé professionnellement et moralement. Ces deux emplois, qui pourraient représenter de plus en plus le travail d’aujourd’hui, flexible et individualisé, ne pourraient-ils pas nous offrir des clés pour comprendre ce que sera le monde de demain ? Plus encore, le statut spécifique donné aux intermittents du spectacle ne serait-il pas un laboratoire d’un nouveau modèle pour l’emploi et le travail face au délitement de la société salariale, comme l’interroge Michel Menger[2] ? Sans s’aventurer sur la question épineuse de l’adaptation de la régulation et de l’encadrement étatique, notons que les journalistes voient dans le statut d’intermittents du spectacle une opportunité de palier au caractère précaire de leur emploi. Et ironiquement, les employeurs y sont également favorables, puisque ce statut s’appliquerait à merveille au mode projet, fort en vogue face à la nécessité de compétitivité et de flexibilité, et ce, par exemple dans l’industrie !

L’AJIC propose quant à elle la négociation collective, une solution reprise d’autres expériences comme celle de l’Union des artistes, qui garantit un minimum pour tous, tout en laissant au plus talentueux la marge de négocier un salaire plus élevé. La rémunération est finalement la préoccupation principale soulevée par l’article. Or cette problématique fait entrer le marché en scène. Les journalistes, comme les comédiens, en sont bien conscients de manière pratique, lorsqu’ils affirment « qu’il faut savoir se vendre ». Pour Olivier Pilmis, le marché devrait assurer des droits aux individus qui y participent. En cela, le journaliste pigiste participe-t-il au marché du travail (avec différents types de contrats), au marché des biens et services (en vendant une pige) ou au marché des droits d’auteur ? Et, s’il est sur le premier marché énoncé, comment par exemple mesurer son temps de travail, nombre de mots, qualité des recherches (…)? L’AJIC parait y répondre en proposant « un montant minimum du feuillet pour une pige dans un magazine ». Comme le suggère individuellement certains journalistes français, il semble que l’association demande un statut similaire à celui des artistes, afin de s’armer de moyens tels que la négociation collective, qui est apparue un modèle efficace pour défendre les droits des travailleurs dans la société salariale.
Anne-Gaëlle Kroll




[1] Olivier Pilmis, L'intermittence au travail. Une sociologie des marchés de la pige et de l'art dramatique, Paris, Economica, coll. « Etudes sociologiques », 2013, 193 p., ISBN : 9782717865912.
[2] Pierre-Michel Menger, Les intermittents du spectacle. Sociologie d´une exception, Ed. de l’EHESS, 2005, 286p.

mercredi 25 septembre 2013

Un marché compétitif et fragmenté



Le progrès des techniques est sans nul doute un puissant moteur de changement social, qui depuis les dernières années, pousse les individus dans de nouveaux besoins. Toujours plus communiqué, toujours plus d’efficacité. Ces nouveaux besoins se traduisent en changement des habitudes de consommations, dans ce qui nous intéresse ici, le marché des téléphones.

La compétition y est féroce, particulièrement entre les principaux géants de l’industrie : Apple, Samsung et BlackBerry. Et c’est justement la lente agonie de ce dernier que j’aimerais souligner cette semaine.

En 2009, RIM (Research in Motion, aujourd’hui BlackBerry) possédait 51% du marché des téléphones portable, principalement chez les gens d’affaires auprès de qui la compagnie avait la réputation d’être la plus fiable et sécuritaire. D’ailleurs, la version personnalité du BlackBerry pour le président Barrak Obama aura surement aidé à bâtir cette réputation. La dégringolade commença en 2011 lorsque l’entreprise licencia 2000 employés, puis en 2012 elle remercia 5000 employés pour terminer la semaine dernière en renvoyant quelque 4500 employés, cette fois-ci issus de son quartier général à Waterloo. Depuis son sommet, la compagnie est passée de 20 000 à 7500 employés. La situation s’explique par la forte compétition et principalement la montée graduelle de ses principaux concurrents Apple et Samsung dans le marché international.

Le marché des téléphones subissant une forte concurrence, BlackBerry  s’est graduellement érodé de sa périphérie vers son cœur, pour en arriver tout dernièrement à la possibilité de vendre ses actifs à Fairfax Financial Holding qui détient déjà 10% des actions de l’entreprise.

Dans le dernier quart, BlackBerry annonce un bilan négatif de 1 milliard et son action s’évalue aujourd’hui autour de 9$. Le rachat de l’entreprise s’estime à 4.7 milliards, Fairfax espère avoir l’appui financier de banque pour le rachat de l’entreprise qu’il espère sauver de la faillite.
Il est intéressant d’analyser comment une grande entreprise avec une forte empreinte sur le marché international peut, au fil des avancés techniques et de la concurrence, dégringoler au rang de «has been». La fluidité des marchés rend le contexte encore plus imprévisible pour les travailleurs, même pour les plus proches du cœur.

D’un autre côté, la pression actionnariale aura poussé les restructurations et les nombreux licenciements qui au final n’ont pas sauvé l’entreprise, mais au moins auront fait dégringoler sa valeur en bourse pour un éventuel rachat.


 Durand, Jean-Pierre. 2004. «Fragmentation des marchés du travail et mobilisation des salariés»

Ali Romdhani
25 sept 2013

Comment orchestrer la dualité du marché du travail, par le gouvernement fédéral


Flexibilité et précarisation semblent être les principes directeurs de la réorganisation de la structure de l’emploi depuis les années 80. La globalisation des marchés et l’évolution technologique sont présentées comme deux phénomènes naturels qui entrent inéluctablement en conflit avec la protection sociale et la sécurité d’emploi dont jouissent un nombre toujours plus réduit de travailleurs. Or, de nombreux chercheurs en sciences sociales insistent sur les choix politiques et administratifs essentiels à la généralisation de cette flexibilité, qui touche de manière beaucoup plus importante les femmes et les minorités visibles.
Pour le commun des mortels, il est difficile de se représenter le travail à l’œuvre pour orchestrer la segmentation et la polarisation du marché du travail [1]. Les modifications apportées au Programme de contrats fédéraux (PCF) le 27 juin 2013 sont un exemple éloquent de la part active du gouvernement dans le sabotage de programmes visant à favoriser l’équité en emploi, politiques qu’il a lui-même instaurées en 1986. Partant du constat que certains groupes (les femmes, les personnes handicapées, les Autochtones et les minorités visibles) subissent de la discrimination sur le marché du travail, la création du PCF « vise à amener les organisations [entrepreneurs de compétence provinciale] qui font affaire avec le gouvernement du Canada à se doter d’un effectif représentatif de la main-d’œuvre canadienne. » voir site du PCF. Nous ne pouvons que saluer de telles initiatives, mais l'heure est plutôt dénoncer un ensemble de changements apportés au programme, les derniers en date du 27 juin 2013.
Il faut noter l’augmentation du seuil du contrat (entre l’entreprise et le gouvernement) de 200 000 $ à un million de dollars, mesure qui aurait pour effet de réduire de moitié le nombre d’entreprises touchées par le programme selon Action Travail des Femmes (ATF), un organisme de défense des droits des femmes au travail voir article. Un des critères du programme cible déjà les structures de 100 employés et plus, ce qui permet d’exempter les petites et moyennes entreprises qui comptent pour 98 % de l’ensemble des entreprises canadiennes en 2012, toujours selon ATF. Aussi, une quinzaine d’organismes communautaires de défense des droits des travailleurs, principalement des groupes de femmes et des immigrants, ont uni leur voix pour dénoncer les modifications amenées au PCF par le gouvernement fédéral. Il faut y avoir une « atteinte directe à l’égalité des chances de groupes traditionnellement discriminés ». voir article 




[1] Castels, Manuel, 1998, « La transformation du travail et de l'emploi, Travail en réseau, chômage et travail flexible », dans La société en réseaux. L'ère de l'information, Fayard, Paris. 

La nécessaire sortie du capitalisme


Un récent article du journal Le Devoir parlant de la démission du journaliste Hervé Kempf faisait état de l’ampleur des crises environnementales et de l’urgence de réagir rapidement face à cette menace. Cet article s’inscrit dans la lignée de la conférence du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) présentement tenue à Stockholm où la problématique a également été soulevée lors de la conférence d’ouverture. L’article rapporte les propos de Kempf selon lesquels on doit sortir du capitalisme pour remédier à ces crises environnementales. En fait, il voit comme seule issue pour la survie de la planète, la sortie impérative de ce système économique dominant.
Le capitalisme, bien ancré dans nos sociétés occidentales, ne s’est pas instauré du jour au lendemain et ne s’envolera certainement pas aussi facilement non plus. L’argument environnemental n’est pas le seul qui pousse en ce sens, l’appauvrissement des plus démunis, l’enrichissement sans fin des propriétaires d’entreprises, la limitation des ressources que l’on exploite sans bornes font aussi monter une colère sociale qui n’est certainement pas favorable au système actuel. En effet, les raisons de critiquer ce mode d’organisation économique ne manquent pas, mais l’argument environnemental est poignant puisqu’il y est question de la survie de la planète.
Le questionnement qui m’apparait central dans ce débat revient inévitablement à savoir comment on peut sortir du capitalisme dans lequel on est si bien ancré. Un tel changement, à l’instar de toutes les réformes qui ont forgé l’organisation de nos sociétés, bien que possible, ne se fera pas aisément. En effet, l’instauration même d’une société capitaliste a été le fruit de l’évolution de la société salariale. L’arrivée du salariat comme forme de récompense a, tout d’abord, permis aux gens de survivre même s’ils ne cultivaient pas la terre eux-mêmes. Par la suite, les travailleurs sont passés de simples producteurs pour l’industrie à des consommateurs avec la venue du fordisme. La société de consommation telle qu’on la connait aujourd’hui dans les pays occidentaux a ainsi fleurie, basée sur la possibilité pour les gens d’être des producteurs ainsi que des consommateurs de produits.
Par contre, je veux également attirer l’attention sur un autre aspect, c’est-à-dire la volonté d’en sortir. En effet, ceux qui détiennent le pouvoir d’initier un changement de paradigme économique n’ont pas d’intérêt à le faire, l’argument environnemental ne suffit généralement pas à les effrayer. Historiquement, ces changements dans la société ont été initiés par des luttes populaires puisque les propriétaires d’entreprises n’avaient pas intérêt à donner un meilleur salaire, moins d’heures dans la journée de travail ou des jours de congé. La pression populaire et de l’État les a forcé à revoir les conditions de travail de leurs employés, ce n’est que plus tard qu’ils se sont rendu compte que c’était également bénéfique pour eux, notamment lorsqu’Henry Ford a instauré sa fameuse journée à cinq dollars. Les grands patrons ont compris entre autres que la diminution du nombre d’heures travaillées augmentait la productivité des travailleurs et que l’augmentation de leurs salaires leur permettait de devenir des consommateurs faisant rouler le système. Au final, cette évolution sociale leur était également bénéfique.
Maintenant que la menace vient de la planète elle-même quelle pression sera nécessaire pour faire bouger les grands propriétaires de ce monde puisqu’il serait dans l’intérêt de toute la planète de modifier le système économique qui nous tue à petit feu. Selon Kempf, il s’agit de la seule issue possible, mais le défi reste immense à relever, ceux qui ont le pouvoir d’initier le changement n’ont visiblement pas d’intérêts économiques immédiats à le faire. Il faudra trouver des moyens de pressions persuasifs qui combineront intérêts et nécessité d’agir.

Reportage sur la réforme de l'assurance-emploi

À voir... et surtout à écouter, un reportage sur les effets de la réforme de l'assurance-emploi en Gaspésie.

Par Yanick Noiseux

mardi 24 septembre 2013

Et si l’on repensait à la justice sociale face à la crise de l’égalité?


« QuelleFrance dans dix ans ? », voilà un titre fort aguicheur  pour ses habitants qui « estiment vivre moins bien qu’hier ». C’est en cherchant à dépasser ce « malheur collectif » que le Commissariat général à la stratégie et à la prospective a commencé à plancher et à nous partager ses conclusions préliminaires, au séminaire gouvernemental français d’août dernier, pour nous proposer de vraies perspectives d’avenir, volontaristes et réalistes, selon les dires d’Alternatives Economiques. La tâche est colossale. Impossible d’affronter la bête en quelques lignes, cantonnons-nous aux intitulés de deux sous-titres : « Quel modèle d’égalité ? » et « quelle vision du progrès ? ». La question sous-jacente ne serait-elle pas l’évolution de notre conception de la justice sociale dans un contexte d’aggravation des inégalités et de remise en cause de notre croyance infaillible (pas tant que ça finalement) en un « progrès économique débouchant mécaniquement sur un progrès social bénéficiant à tous » ? 

L’égalité est un terme que l’on retrouve de manière récurrente dans le débat public français et un objet d’étude intéressant pour les sciences sociales. Pierre Rosanvallon explique notamment que la France est sortie des inégalités au XXème siècle grâce à trois ruptures : le réformisme de la peur avec des politiques redistributives, les épreuves fortes vécues en commun lors de la première guerre mondiale et de la Résistance, l’avènement d’une société collectivité contre l’individualisme. La lutte contre les inégalités a donc prévalu jusqu’aux années 1980, période à partir de laquelle la transformation du capitalisme s’est accompagnée d’une tolérance sociale envers certains types d’inégalités.  Or, cette forme d’acceptation et de résignation ne se fait pas sans encombre, dans une société où l’idéal de solidarité reste sous-jacent, garanti par une croissance qui allait de pair avec l’amélioration des satisfactions collectives et individuelles. Notre conception du « vivre ensemble » est donc bien amochée.  Pendant les 30 Glorieuses, elle était reliée à une aspiration à l’autonomie appréhendée comme indépendance, liberté de choisir, selon Alain Ehrenberg. Or, au tournant des années 1980, l’autonomie s’est transformée en autonomie de compétition, « qui divise la société française, car elle équivaut pour nous à l’abandon des individus aux forces du marché ». Le malaise social que décrit Ehrenberg s’explique donc par une « crise de l’égalité » que doit affronter le pays. 

Ainsi, l’égalité et la solidarité, si chères à la France, balbutiantes lors de la révolution française et renforcées pendant une grande partie du XXème siècle, ne seraient-elles plus adaptées aux nouveaux enjeux ? C’est au moment où ces deux idées entrent en crise, où leur fonctionnalité pour garantir le lien social est remise en cause, que les débats autour de la justice sociale se ravivent, cherchant un compromis difficile pour éviter l’éclatement de la société. La question centrale reste finalement de trouver une alternative à une société salariale en voie de désagrégation dans de nombreux pays européens, France incluse. Comme l’affirme Pierre Strobel, si la société n’est plus fondée sur le travail mais « sur la seule distribution des droits civils,  politiques et sociaux »  aux citoyens d’une nation, le rôle de l’Etat doit être réinventé.

Anne-Gaelle Kroll

"Des efforts qui portent fruit"

Le journal Métro collabore chaque semaine avec le projet Alliés Montréal de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ) dans le but de dresser un portrait positif de Québécois issus de l’immigration. On y présentait cette semaine le cas de Bruno Ferreira, ingénieur électrique et immigrant québécois d’origine brésilienne [1]. Monsieur Ferreira a complété une formation en ingénierie dans son pays natal et y a travaillé dans son domaine pendant deux ans, avant que lui et son épouse n’envoient une demande d’immigration au Québec, puisqu'ils désiraient voyager depuis longtemps. Le couple a donc entamé immédiatement une formation en français ainsi que des recherches afin de s’informer au sujet de la nouvelle culture à laquelle ils devraient éventuellement s’intégrer. C’est onze mois après la soumission de leur dossier qu’ils ont pu s’installer au Québec. Monsieur Ferreira a mis trois ans pour trouver un emploi dans son domaine, à Val-d’Or. Le couple a ensuite vécu dans la métropole pendant un an, pour finalement élire domicile de façon permanente et fonder une famille en Abitibi-Témiscamingue. Monsieur Ferreira conclut son bref récit en rappelant l’importance de travailler à sa migration avant même son départ et conseille une bonne planification, de l’organisation et surtout, beaucoup de persévérance.

L’initiative du journal Métro soulève en elle-même la question de la pertinence de présenter hebdomadairement des portraits d’immigrants dont le passage d’une culture à une autre a été un succès, et tout particulièrement sur la question de l’emploi. Pourquoi une telle initiative? La réponse réside sans doute dans les nombreuses critiques des programmes offerts aux immigrants canadiens et québécois, que l’on retrouve régulièrement dans le discours populaire : la barrière de la langue qui semble parfois infranchissable, le manque de soutien financier et professionnel de la part des gouvernements et des communautés, la question délicate de la reconnaissance des diplômes, la discrimination, etc. En effet, il s’agit selon toute vraisemblance d’encourager la population immigrante du Québec devant les nombreux obstacles que représente l’adaptation à un nouveau milieu de vie.

Le portrait ici dressé peut néanmoins sembler quelque peu idéalisé, voire carrément déconnecté de la réalité pour plusieurs. En effet, Ferreira et son épouse représentent une petite partie de la population immigrante et, qui plus est, l’une des plus privilégiées. Il va sans dire que les efforts déployés par monsieur et madame Ferreira sont louables et reflètent certainement le parcours d’autres immigrants ; notons dans le lot les recherches d’informations sur la culture québécoise, les cours de francisation suivis avant leur départ et la complétion d’un certificat pour les immigrants afin de les préparer convenablement aux divers examens. Il est toutefois important de préciser que monsieur Ferreira provient d’une famille aisée, a eu accès à une éducation universitaire qui a selon toutes attentes favorisé à la fois une adaptation fluide, un apprentissage plus facile du français ainsi qu’une perspective d’emploi prometteuse hors des frontières brésiliennes. Nous sommes loin du réfugié politique analphabète et étranger aux technologies informatiques, pour qui la question des obstacles à l’emploi est toujours sans réponse. Compte tenu des statistiques voulant que 53,2% des immigrants soient sur le marché du travail en 2009, que 33,2% des immigrants soient détenteurs d’un diplôme postsecondaire en 2006 et que le domaine de la fabrication constitue le secteur d’emploi le plus prometteur pour les immigrants au Québec [2], le récit de monsieur Ferreira s’éloigne malheureusement de certaines réalités de l’immigration et risque, au contraire, de narguer ceux n’ayant pas eu de tels privilèges quant à leurs difficultés en les responsabilisant devant leur condition, plutôt que de souligner le chemin qui est encore à parcourir de la part de nos gouvernements fédéral et provincial. Surtout considérant le titre de l'article : « Des efforts qui portent fruit »…

[1] Roy, Julie. Des efforts qui portent fruit. Journal Métro, 19 septembre 2013, Montréal.

[2] Arcand, Sébastien et Najari, Maher. (2010). Situation des immigrants au marché du travail québécois : bref portrait statistique. Commission des partenaires du marché du travail Québec. Document consulté en ligne, le 24 septembre 2013 : http://www.camo-pi.qc.ca/pdf/pdf_site/CAMO_rapport-synthese_vf2LR.pdf.

La réduction de l'absentéisme : ajustement au vieillissement démographique ou instauration de dispositifs d'exploitation et de contrôle au nom du rendement ?



Dans son plus récent communiqué, le Conference Board of Canada[1] soutient que l’absentéisme des travailleurs canadiens a causé des pertes directes à l’économie canadienne de plus 16,6 milliards de dollars ce qui représente près de 2,4 %  de la masse salariale annuelle brute. La perte est, selon eux, moins importante lorsque les travailleurs rattrapent gratuitement le temps de travail manqué. En effet, c’est qu’il s’agit des coûts occasionnés par les congés payés. Cela ne comprend pas les coûts indirects (remplacement, temps de travail administratif pour le remplacement, baisse de productivité et surcharge de travail pour les autres travailleurs). Le Conférence Board conclut qu’il est déplorable que moins de la moitié des entreprises canadiennes fassent le suivi des « absences et de leurs motifs ». L’organisation affirme qu’il faudra que la situation change afin de réduire la croissance de l’absentéisme qu’ils attribuent principalement au vieillissement de la population.  Ils ont donc comme objectifs, dans une série de trois rapports, de prescrire la bonne pratique à adopter afin de réduire l’absentéisme et mieux gérer l’invalidité dans les entreprises. Soulignons que ces conclusions sont tirées d’une étude dont le taux de réponse était de 27 % seulement. De plus, elle ne comprend pas les travailleurs autonomes, les travailleurs à temps partiel et les travailleurs familiaux non rémunérés, considérant que ceux-ci ne posent pas de problème de gestion puisque leur horaire personnel est déjà flexible. Leur vie personnelle n’est pas reconnue comme posant problème à l’entreprise. Cela n’est toutefois pas notre propos. J'expliciterai plutôt dans quelle mesure le diagnostic et le pronostique du Conference Board est inscrit dans une logique de disciplinarisation de la main-d’œuvre au profit du délitement du rapport salarial sur la base de la compétitivité et de la performance d’entreprise.  
Rappelons que le Conference Board[2] est un organisme indépendant et non partisan, un think tank de droite, qui a pour mission d’effectuer des études de prévision économique et de rendement organisationnel pour des organismes publics et des entreprises privées. Son objectif est donc de maximiser les profits en améliorant les logiques organisationnelles des entreprises. Au sein de cet organisme, ils sont préoccupés par « la perte de productivité et de revenu » des entreprises. Accéder à leur rapport sur l’absentéisme[3] pour le travailleur ou la travailleuse moyen n’est pratiquement pas possible considérant son coût exorbitant de 299, 00$. En ce sens, on peut affirmer que les recommandations faites ne s’adressent pas à ceux-ci, mais bien aux gestionnaires. La politique proposée par le think tank, si on se fie à ses principales comparaisons, s’oriente dans le sens du workfare à l’américaine. D’ailleurs, dans son rapport, on y souligne que les Américains prennent en moyenne moins de congés occasionnels non prévus que les Canadiens (5 contre 9). Rappelons que nos voisins du sud sont aussi les travailleurs avec le moins de congés payés[4] des pays de l’OCDE.  Ils soulignent aussi le rendement en matière d’absentéisme au Royaume-Uni qui est de près de 7 jours de congé occasionnel payés.
Selon le think tank, les travailleurs et travailleuses à temps plein, surtout syndiqués, et ce dans la plupart des provinces hormis l’Alberta et l’Ontario, prennent trop de congés de maladie ou de responsabilités familiales (11 jours en moyenne contre 8). Les chiffres comprennent les congés de paternité sauf pour le Québec. On constate donc que les auteurs du rapport favorisent un comportement des travailleurs en matière de congés occasionnel qui serait de moins de 10 jours par années, ce qui favoriserait le rendement en réduisant l’impact sur la masse salariale au détriment de la qualité de vie. Il me semble que l’étude produite par le Conference Board souhaite répondre au postulat de la théorie économique qui veut  que la variabilité de la production réduise le rendement[5]

Conciliation travail-famille, transformation des habitus et rendement de l’entreprise

L’enjeu, affirment-ils, est donc de créer des politiques organisationnelles flexibles permettant aux travailleurs et travailleuses de réduire leur taux d’absence, mais surtout le coût en masse salariale, tout en leur permettant d’assumer leurs responsabilités « hors entreprise ». On argumente d’ailleurs qu’avec le vieillissement de la population il est nécessaire de trouver des « aménagements flexibles » pour alléger les travailleurs du poids de leurs responsabilités familiales ou pour accommoder leur situation de santé, tout en assurant la performance de l’entreprise. Cependant, il est important de noter qu’assurer le rendement signifie réduire les « importantes pertes » improductives en salaires et autres dépenses dues à l’absentéisme lié à maladie ou à des raisons personnelles tant  pour le Canada que pour ses entreprises. « Trouver des aménagements flexibles » signifie donc trouver les moyens de libérer les travailleurs de leurs temps de travail au moment opportun, tout en réduisant les dépenses de l’entreprise. Ceci signifie d’un point de vue salarial de couper dans les congés de maladie payés ou obtenir des heures bénévoles de la part des travailleurs et travailleuses.
            Ainsi, le Conference Board propose l’implantation, au sein des organisations, de « politiques de contrôle et de suivis des absences et de leurs motifs ». Cela implique de contourner, en dépit de ne pas pouvoir les éliminer, les politiques qui protègent le droit à la vie privée, dans le but d’obtenir plus d’informations sur les raisons des absences. Pour se faire, on suggère tout un processus de surveillance et de disciplinarisation. L'organisme fait aussi la promotion de la culture d’entreprise, suivant l’idée que les relations employeurs-employés positives et les petits milieux de travail réduisent l’absentéisme et améliore la production.
De plus, afin de limiter les influences sociales négatives et les mauvaises habitudes de vie, on y suggère d’aménager des conditions d’ « épanouissement » au sein de l’organisation. Cela aurait pour effet de réduire la dépendance envers l'extérieur de l'entreprise. Notamment, en vue de prévenir la maladie,  l'organisme propose de développer des programmes d’«hygiène de vie», de « programme de santé et de mieux-être » afin d’induire des pratiques corporelle adéquate au bon fonctionnement de l’entreprise. C’est-à-dire réduire le stress ou les accidents de travail par la formation et les activités d’équipe. Dans ces deux prochains rapports, le think tank, proposera ses solutions pour gérer l’invalidité et l’absentéisme au travail.  On pourrait voir ici un plaidoyer pour la désyndicalisation de la fonction publique lorsqu’on remarque que les principaux secteurs visés s’y retrouvent. L’idée est d’y introduire la culture d’entreprise.
C’est donc au nom de la productivité et de la croissance économique qu’on souhaite réduire le temps de congés payés en contrôlant « à la source » les causes d’absence, plutôt qu’en aménageant le travail de sorte qu’il prenne en compte les besoins en temps de repos et de loisir. On argumentera sans doute que déjà la population canadienne est suffisamment fainéante comparativement à la main-d’œuvre étrangère en sol canadien ou à l'extérieur. Faut-il alors aspirer collectivement à l'exploitation par le travail ou plutôt à l'émancipation vis-à-vis du temps de travail ?

Surmenage et congés occasionnels des travailleurs permanents et temporaires

Alors que le rapport est tout en nuance sur les raisons qui peuvent causer les absences selon les  milieux de travail et leurs exigences propres, le communiqué ne fait que ressortir le haut taux d’absentéisme dans les secteurs publics et syndiqués; le manque de surveillance et d’évaluation des coûts dans les secteurs privés et les enjeux liés au vieillissement. Il n’y est pas mention des enjeux de surmenage causé par les responsabilités et la pression au travail non plus des enjeux de conciliation travail-famille. Plutôt, on préfère mettre l’accent sur l’absentéisme au travail des personnes plus âgées et de parler de vieillissement de la population afin de chercher des moyens de contrôler ce phénomène avant qu’il ne s’amplifie. Le rapport n’aborde pas le fait que l’âge de la retraite ait été repoussé par le gouvernement ni le processus de désyndicalisation entamé dans la fonction publique canadienne depuis 2012, puisque les données sont de 2011.
 Il semble que l’emphase soit mise sur l’absentéisme dû au vieillissement, sur l’importance de l’absentéisme des syndiqués ou des employé-es de la fonction publique, ainsi que sur les pertes en capitaux occasionnés pour les entreprises et le PIB canadien. Notons qu’à aucun moment on ne considère que les salaires versés ont tout de même été réinjectés en consommation sur le marché canadien par les travailleurs. Dans tous les cas, les dimensions retenues par le communiqué éclipsent le surmenage existant dans certains secteurs de travail comme dans les soins de santé. On renvoie plutôt  symboliquement ce phénomène à une « mentalité de droit acquis » en dénonçant la surreprésentation de la fonction publique syndiquée. La mentalité de « droit acquis » est soulignée dans le rapport et est considérée pathologique. Cela dit je crois beaucoup plus problématique de ne pas prioriser les enjeux de surmenage que peuvent engendrer les exigences d’un milieu comme celui des soins de santé, comme dans tout autre secteur pouvant causer du stress ou l’éreintement physique. Faut-il rappeler les nombreuses études et les nombreux cas qui illustrent les effets du travail excessif ? Cela touche plusieurs types d’activité, dans les soins de santé. Ce sont les emplois les plus difficiles psychologiquement et physiquement qui présentent le plus haut taux de congé. Le rapport précise que ce sont les infirmières et les aides aux bénéficiaires qui prennent davantage de congés dans la fonction publique. Il est aussi signalé que plusieurs mentionnent avoir subi des agressions physiques à caractère sexuel ou des agressions verbales à plusieurs reprises. Dans un autre registre d’emploi, je pense aussi au jeune stagiaire à la City Bank qui est mort au bout de trois jours de travail consécutifs afin de satisfaire les clients[6]. La vie vaut plus que le rendement d’une entreprise et la satisfaction « just-on-time » de tous les clients, sortir de l’attitude collective « client ». Cesser de réduire les effectifs peut être une autre solution intéressante à envisager s’il n’est pas possible de réduire le caractère immédiat des besoins « clients ».
En outre, il est remarquable que le Conference Board souligne dans son rapport la différence du taux d’absentéisme entre l’Alberta et l’Ontario et le reste des provinces afin de les citer comme un exemple, sauf la Colombie-Britannique et le Manitoba dont il n’est pas question dans le rapport. Ces deux provinces ont, selon les auteurs, un taux de syndicalisation plus bas que les autres. J’ajouterais qu’ils présentent aussi, avec la Colombie-Britannique, les taux d’emploi de travailleurs étrangers temporaires peu spécialisés les plus élevés d’entre les provinces. Ceux-ci ont des conditions de travail très strictes et ils n’ont pas le droit d’être malades, du moins de prendre congé en cas de maladie. Si tel est le cas, ils risquent le renvoi arbitraire dans leur pays avant la fin de leurs contrats, et parfois même avant de pouvoir obtenir les soins qui leur seraient dus.  Ceux-ci ne sont sans doute pas épargnés par le surmenage. Il ne refuserait pas un salaire décent, des heures de travail raisonnables et un équilibre raisonnable entre les jours de congé et les jours ouvrables. Cela dit, il n’y aucun moyen de savoir quelles sont les entreprises qui ont accepté de répondre et si elles emploient des travailleurs étrangers temporaires. Je  crois toutefois qu’il serait préférable de défendre les droits de ceux-ci aux congés et aux soins de santé, ainsi qu’a une meilleure condition salariale plutôt que d’instrumentaliser leur exploitation pour l’ériger en modèle à suivre.
Finalement, il nous semble emblématique du néolibéralisme que de chercher à accroitre les gains en capitaux par la flexibilisation de la main-d’œuvre en affirmant que cela vise une amélioration de ses conditions d’existence. Les diverses suggestions de réformes des politiques organisationnelles et des mentalités du travail rappellent la disciplinarisation par l’incorporation propre au biopouvoir. S’intéresser au vieillissement de la population est aujourd’hui une donnée incontournable, tout comme aménager des espaces et des solutions pour éviter au maximum la pauvreté chez les plus âgés de la société. Cependant, vouloir « contrôler leurs habitudes » par des formations et des dispositifs au sein de l’entreprise afin de réduire l’absentéisme dû à la vieillesse, plutôt que de considérer leurs besoins spécifiques apparait quelque peu inhumain comme gestion. De plus, malgré un discours affirmant vouloir protéger les plus âgés de la précarité, lorsque ceux-ci ont une invalidité prolongée, il est pratique courante de les encourager à prendre leur retraite et ainsi décharger le système de prestation salariale d’un coût improductif pour l’entreprise. Je crois qu’il serait préférable de considérer le bénéfice, tant pour l’employé que pour l’employeur, du temps de repos, du temps pour soi, ainsi que la possibilité d’orienter son action vers le futur. Et de prendre en considération la signification des congés supplémentaires pour le bien-être des travailleurs des secteurs les plus exigeants. Une telle perspective nécessite une révision profonde du système de redistribution et de propriété existant dans le cadre du capitalisme financier.

           
Sarah Girard



[1] http://www.newswire.ca/fr/story/1229595/les-employes-absents-coutent-des-milliards-a-l-economie-canadienne
[2]http://www.conferenceboard.ca/francais/francais.aspx
[3] http://www.conferenceboard.ca.proxy.bibliotheques.uqam.ca:2048/temp/8a570840-96e8-4e2d-9df4-5e1258ad4fdf/14-138_missinginaction-fr.pdf
[4] http://www.cepr.net/index.php/publications/reports/no-vacation-nation-2013
[5] Guillemette, Roger, Francis L’Italien, et Alex Grey. La saisonnalité des marchés du travail Comparaison entre le Canada, les États-Unis et les provinces. Gouvernemental. Canada: Direction générale de la recherche appliquée Politique stratégique Développement des ressources humaines Canada, novembre 2000. http://www.merici.ca/Bibliotheque_pdf/dev_ress_hum_canada/saisonnalite_marches_travail.pdf.
[6] http://www.rue89.com/2013/08/24/stages-banque-daffaires-ici-part-avant-3-heures-matin-245158