dimanche 1 novembre 2015

Dans l'emploi, les femmes se heurtent de plein fouet au plafond de verre

Les inégalités entre les hommes et les femmes dans le marché de l’emploi sont monnaie courante dans notre société contemporaine. En dépit des nombreux progrès en matière d’accès à l’éducation et à l’emploi, l’inégalité sociale est ostentatoire, notamment au près du sexe féminin. La précarité des sous-emplois, le chômage, l’égalité des carrières et l’émancipation professionnelle sont des constats d’actualité qui doivent être corrigés. C’est ce qu’écrivent Margaret Maruani, sociologue et directrice au CNRS, et Rachel Silvera, économiste et maître de conférences à l’université Paris Ouest – Nanterre dans l’article «Dans l’emploi, les inégalités font de la résistance» paru dans MEDIAPART. Plus spécifiquement, les auteures avancent que depuis la fin des années quatre-vingt, les femmes en France occupent plus de 80% des emplois à temps partiel. Indignées, elles ajoutent que le temps partiel «correspond pas à une demande des salariés, mais à des offres d’emplois dans des secteurs féminisés […]».

À la lumière de leurs observations, l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas d’actualité. L’offre massive du travail à temps partiel dans des secteurs féminisés « s’accompagne non seulement de salaires partiels, mais aussi de promotions et de carrières partielles, d’accès partiels à la formation et aux primes sans oublier les retraites plus que partielles ». L’écart entre les pensions de retraite des femmes et des hommes est encore plus important que les écarts de salaires. Plus précisément, les femmes ont une pension inférieure de 42% à celle des hommes. Dans la grande majorité des employées à temps partiel (70%) « qui n’arrivent pas à gagner leur vie de façon décente», 22% d’entre elles sont touchées par «la pauvreté économique individuelle». La ségrégation professionnelle est un phénomène social qui consiste à immobiliser les femmes dans un petit nombre de métiers et secteurs propre à leur sexe. Secrétaires, employées administratives de la fonction publique, infirmières ou aides-soignantes, vendeuses, enseignantes, etc.; l’accès aux postes de décisions est toujours limité. « Les femmes se heurtent […] au fameux ‘plafond de verre’, alors qu’elles sont plus diplômées que les hommes dans de nombreux cas. Seulement 39% des cadres et 10% des chefs d’entreprises sont des femmes. Elles sont non seulement moins nombreuses dans les emplois bien rémunérés, mais la répartition des tâches et des responsabilités diffèrent fortement selon le sexe.

Cette discrimination systémique fondée sur le sexe joue un impact majeur contre l’émancipation des femmes dans la société française. En l’an 2015 le concept de la parité, qui vise à augmenter la proportion des femmes occupant des postes liées aux prises de décisions, ainsi que le principe d’équité, qui consiste à payer les femmes et les hommes au même salaire pour un travail différent, mais équivalent, sont les outils dont se servent les femmes pour atteindre leur objectif de reconnaissance professionnelle et sociale, loin d’être pleinement atteint.

-Youssef Jadal

MURUANI. Margaret, SILVERA. Rachel, «Dans l’emploi, les inégalités font de la résistance», MEDIAPART, 26 MARS 2015

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