Les
inégalités entre les hommes et les femmes dans le marché de l’emploi sont
monnaie courante dans notre société contemporaine. En dépit des nombreux
progrès en matière d’accès à l’éducation et à l’emploi, l’inégalité sociale est
ostentatoire, notamment au près du sexe féminin. La précarité des sous-emplois,
le chômage, l’égalité des carrières et l’émancipation professionnelle sont des
constats d’actualité qui doivent être corrigés. C’est ce qu’écrivent Margaret
Maruani, sociologue et directrice au CNRS, et Rachel Silvera, économiste et maître
de conférences à l’université Paris Ouest – Nanterre dans l’article «Dans l’emploi, les inégalités font de la résistance» paru dans MEDIAPART. Plus spécifiquement, les auteures avancent que depuis la
fin des années quatre-vingt, les femmes en France occupent plus de 80% des
emplois à temps partiel. Indignées, elles ajoutent que le temps partiel «correspond
pas à une demande des salariés, mais à des offres d’emplois dans des secteurs
féminisés […]».
À
la lumière de leurs observations, l’égalité entre les hommes et les femmes
n’est pas d’actualité. L’offre massive du travail à temps partiel dans des
secteurs féminisés « s’accompagne non seulement de salaires partiels, mais
aussi de promotions et de carrières partielles, d’accès partiels à la formation
et aux primes sans oublier les retraites plus que partielles ». L’écart entre les pensions de retraite des
femmes et des hommes est encore plus important que les écarts de salaires. Plus
précisément, les femmes ont une pension inférieure de 42% à celle des hommes. Dans
la grande majorité des employées à temps partiel (70%) « qui n’arrivent pas à
gagner leur vie de façon décente», 22% d’entre elles sont touchées par «la
pauvreté économique individuelle». La ségrégation professionnelle est un phénomène
social qui consiste à immobiliser les femmes dans un petit nombre de métiers et
secteurs propre à leur sexe. Secrétaires, employées administratives de la
fonction publique, infirmières ou aides-soignantes, vendeuses, enseignantes,
etc.; l’accès aux postes de décisions est toujours limité. « Les femmes se
heurtent […] au fameux ‘plafond de verre’, alors qu’elles sont plus diplômées
que les hommes dans de nombreux cas. Seulement 39% des cadres et 10%
des chefs d’entreprises sont des femmes. Elles sont non seulement moins
nombreuses dans les emplois bien rémunérés, mais la répartition des tâches et
des responsabilités diffèrent fortement selon le sexe.
Cette
discrimination systémique fondée sur le sexe joue un impact majeur contre l’émancipation des femmes dans la société française. En l’an 2015 le concept de
la parité, qui vise à augmenter la proportion des femmes occupant des postes
liées aux prises de décisions, ainsi que le principe d’équité, qui consiste à
payer les femmes et les hommes au même salaire pour un travail différent, mais
équivalent, sont les outils dont se servent les femmes pour atteindre leur
objectif de reconnaissance professionnelle et sociale, loin d’être pleinement
atteint.
-Youssef Jadal
-Youssef Jadal
MURUANI.
Margaret, SILVERA. Rachel, «Dans l’emploi, les inégalités font de la
résistance», MEDIAPART, 26 MARS 2015
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