Selon la
loi, au Canada lorsqu’on engage une personne il est illégal de la discriminer
en fonction de sa race, de son genre ou de son orientation sexuelle. Par contre
cette loi ne s’applique pas à la discrimination en fonction de l’identité de
genre d’une personne. Le 1er septembre 201, un article apparait sur le site
web de CBC Toronto racontant l’histoire d’une femme trans) qui, malgré ses
qualifications et des nombreux appels pour des entrevues, arrive pas à trouver
un emploi, ni même un deuxième entretien. Malheureusement sont histoire n'est pas un cas isolé, mais bien monnaie courante au sein de la communauté trans.
Malgré
un taux de scolarisation plus élevé, les personnes trans font face à un plus
haut taux de chômage que la moyenne canadienne[1].
Les études démontrent que le taux de chômage des personnes trans est le double du reste de la population, et
parmi les personnes trans sur le marché du travail, 44% d’entre eux occupent un
poste en dessous de leurs capacités[2].
Les vecteurs d’inégalité et de
discrimination
Cette
difficulté à accéder à un emploi peut s’expliquer en partie par des politiques
discriminatoires envers les personnes trans venant du gouvernement fédérale et, jusqu’à très
récemment du gouvernement du Québec aussi. Au Québec, jusqu’à il y a environ un
mois, une personne trans ne pouvait changer de nom sur ses documents officiels,
sans en premier avoir eu un diagnostic de dysphorie de genre par un psychologue
ou un psychiatre et payer environ 1000$
pour changer de nom dans tous ses documents.
Et pour qu’une personne trans puisse changer de mention de sexe dans ses
document il fallait qu’elle ait fait la «la chirurgie» c-à-d une ablation du
pénis ou une hystérectomie, pour ensuite payer encore 1000$ pour faire le changement
de mention de sexe. Or les personnes trans n’ont pas beaucoup d’argent. Le
salaire annuel d’une personne trans tourne aux alentours de 10 000$ et 15 000$
par an[3][4].
Il faut croire que si une personne trans doit dépenser 2000$ pour se faire
reconnaitre par les institutions (gouvernementales, bancaires, scolaires, etc.),
en plus de devoir prendre des congés non
payés au travail car beaucoup d’employeurs
considèrent les interventions médicales liées au changement de sexe
comme électives[5]
elle peut se retrouver très rapidement dans la pauvreté.
Lorsqu’une
personne trans, n’ayant pas le capital nécessaire, décide de ne pas faire le
changement de nom officiel elle se retrouve devant un employeur avec un mon et
un genre qui ne correspond pas à ceux dans ses document, et par manque de
connaissance ou d’ouverture d’esprit de la part de l’employeur elle ne sera pas
engagée. Le même résultat peut se
produire lors qu’elle présentera un diplôme affichant un autre nom[6].
Au canada
et aux États-Unis il n’existe pas de loi contre les discriminations faites aux
personnes trans dans les milieux de travail[7]
[8].
Effectivement, les personnes trans doivent faire leurs plaintes en fonctions d’autres
lois pour essayer d’avoir un minimum de justice. Souvent les personnes trans n’entreprennent
pas de recours légaux pour lutter contre la discrimination à leurs égards car
cela peut couter beaucoup d’argent[9],
or nous avons peut établir que les personnes trans ont peu, ou pas, d’argent.
Nous pouvons
conclure que le taux de chômage au sein de la communauté trans s’explique par
une discrimination systémique de ces personnes sur le marché du travail et par
le gouvernement. Il y a une importante lacune à combler au niveau des lois visant à protéger les droits des personnes
trans et pour faciliter leurs transitions personnelles et sociales. Le Québec a
récemment adopté le projet de loi 35, qui facilite le processus de changement
de nom et celui de changement de mention de sexe; c-à-d que l’ablation du
pénis et l’hystérectomie ne sont plus obligatoire pour pouvoir faire le
changement de mention de sexe. Il est grand temps que le reste du Canada fasse des changements
semblables!
Allbvaneaa De sousa
[1] http://www.cbc.ca/news/canada/toronto/transgender-unemployment-is-a-result-of-discrimination-advocate-says-1.2752459
[2] http://www.hrc.org/blog/entry/transgender-workers-at-greater-risk-for-unemployment-and-poverty
[3] Ibid.,
[4] http://www.cbc.ca/news/canada/toronto/transgender-unemployment-is-a-result-of-discrimination-advocate-says-1.2752459
[5] http://www.hrc.org/blog/entry/transgender-workers-at-greater-risk-for-unemployment-and-poverty
[6] http://www.cbc.ca/news/canada/toronto/transgender-unemployment-is-a-result-of-discrimination-advocate-says-1.2752459
[7] Ibid.,
[8] http://www.hrc.org/blog/entry/transgender-workers-at-greater-risk-for-unemployment-and-poverty
[9] Ibid.,
Aucun commentaire:
Publier un commentaire