lundi 2 novembre 2015

Le taux de chômage des personnes trans (transgenre et transsexuels) : une histoire de discrimination d’identité de genre.



Selon la loi, au Canada lorsqu’on engage une personne il est illégal de la discriminer en fonction de sa race, de son genre ou de son orientation sexuelle. Par contre cette loi ne s’applique pas à la discrimination en fonction de l’identité de genre d’une personne. Le 1er  septembre 201, un article apparait sur le site web de CBC Toronto racontant l’histoire d’une femme trans) qui, malgré ses qualifications et des nombreux appels pour des entrevues, arrive pas à trouver un emploi, ni même un deuxième entretien. Malheureusement sont histoire n'est pas un cas isolé, mais bien monnaie courante au sein de la communauté trans.
  Malgré un taux de scolarisation plus élevé, les personnes trans font face à un plus haut taux de chômage que la moyenne canadienne[1]. Les études démontrent que le taux de chômage des personnes trans  est le double du reste de la population, et parmi les personnes trans sur le marché du travail, 44% d’entre eux occupent un poste en dessous de leurs capacités[2].

Les vecteurs d’inégalité et de discrimination
Cette difficulté à accéder à un emploi peut s’expliquer en partie par des politiques discriminatoires envers les personnes trans venant  du gouvernement fédérale et, jusqu’à très récemment du gouvernement du Québec aussi. Au Québec, jusqu’à il y a environ un mois, une personne trans ne pouvait changer de nom sur ses documents officiels, sans en premier avoir eu un diagnostic de dysphorie de genre par un psychologue ou un psychiatre et  payer environ 1000$ pour changer de nom dans tous ses documents.  Et pour qu’une personne trans puisse changer de mention de sexe dans ses document il fallait qu’elle ait fait la «la chirurgie» c-à-d une ablation du pénis ou une hystérectomie, pour ensuite payer encore 1000$ pour faire le changement de mention de sexe. Or les personnes trans n’ont pas beaucoup d’argent. Le salaire annuel d’une personne trans tourne aux alentours de 10 000$ et 15 000$ par an[3][4]. Il faut croire que si une personne trans doit dépenser 2000$ pour se faire reconnaitre par les institutions (gouvernementales, bancaires, scolaires, etc.),  en plus de devoir prendre des congés non payés au travail car beaucoup d’employeurs  considèrent les interventions médicales liées au changement de sexe comme électives[5] elle peut se retrouver très rapidement dans la pauvreté.  
Lorsqu’une personne trans, n’ayant pas le capital nécessaire, décide de ne pas faire le changement de nom officiel elle se retrouve devant un employeur avec un mon et un genre qui ne correspond pas à ceux dans ses document, et par manque de connaissance ou d’ouverture d’esprit de la part de l’employeur elle ne sera pas engagée.  Le même résultat peut se produire lors qu’elle présentera un diplôme affichant un autre nom[6].
Au canada et aux États-Unis il n’existe pas de loi contre les discriminations faites aux personnes trans dans les milieux de travail[7] [8]. Effectivement, les personnes trans doivent faire leurs plaintes en fonctions d’autres lois pour essayer d’avoir un minimum de justice. Souvent les personnes trans n’entreprennent pas de recours légaux pour lutter contre la discrimination à leurs égards car cela peut couter beaucoup d’argent[9], or nous avons peut établir que les personnes trans ont peu, ou pas, d’argent.

Nous pouvons conclure que le taux de chômage au sein de la communauté trans s’explique par une discrimination systémique de ces personnes sur le marché du travail et par le gouvernement. Il y a une importante lacune à combler au niveau des lois  visant à protéger les droits des personnes trans et pour faciliter leurs transitions personnelles et sociales. Le Québec a récemment adopté le projet de loi 35, qui facilite le processus de changement de nom et celui de changement de mention de sexe; c-à-d que l’ablation du pénis et l’hystérectomie ne sont plus obligatoire pour pouvoir faire le changement de mention de sexe. Il est  grand temps que le reste du Canada fasse des changements semblables!



Allbvaneaa De sousa


[1] http://www.cbc.ca/news/canada/toronto/transgender-unemployment-is-a-result-of-discrimination-advocate-says-1.2752459
[2] http://www.hrc.org/blog/entry/transgender-workers-at-greater-risk-for-unemployment-and-poverty
[3] Ibid.,
[4] http://www.cbc.ca/news/canada/toronto/transgender-unemployment-is-a-result-of-discrimination-advocate-says-1.2752459
[5] http://www.hrc.org/blog/entry/transgender-workers-at-greater-risk-for-unemployment-and-poverty
[6] http://www.cbc.ca/news/canada/toronto/transgender-unemployment-is-a-result-of-discrimination-advocate-says-1.2752459
[7] Ibid.,
[8] http://www.hrc.org/blog/entry/transgender-workers-at-greater-risk-for-unemployment-and-poverty
[9] Ibid.,

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