UberX contre Taxis réguliers
Dans
notre société contemporaine, nous sommes habitués de manipuler des téléphones
intelligents qui peuvent être munis d’application de tout genre. Le nombre de
nouvelles applications ne cesse d’augmenter, que ce soit pour des jeux, des
outils tels que des lampes de poches ou des agendas et des applications de
transport comme l’application de la Société de transport de Montréal (STM).
Cependant, une nouvelle application de covoiturage urbain à fait son apparition
à Montréal récemment et déjà plusieurs débats ont étés engagés à propos de
celle-ci. Cette application, c’est UberX et elle permet de commander des taxis
partout dans la ville de Montréal à des prix moins élevés que ceux qu’offrent
les taxis réguliers, ce qui est une des causes de la colère des chauffeurs de
taxis réguliers qui voient leur clientèle diminuer.
Tout
d’abord, UberX a été inventé en 2009 et ne cesse de s’accroître, étant
aujourd’hui une application accessible dans plus de 300 villes à travers le
globe. Si quelqu’un dispose de l’application dans son téléphone intelligent, il
peut commander un chauffeur en moins de 5 minutes et à un prix modeste. De
plus, l’application offre une description détaillée de l’auto et du chauffeur,
avec un score pour chacun d’entre eux fait par les anciens clients. De ces
faits, on peut ajouter que devenir chauffeur pour UberX semble relativement
simple. Quelqu’un qui a un permis de conduire et une auto n’a qu’à faire sa
demande en ligne et après quelques vérifications par la compagnie, le chauffeur
pourra commencer à gagner de l’argent s’il n’a pas de casier criminel et si son
auto passe l’inspection au bout de seulement quelques jours. De plus, les
chauffeurs font eux-mêmes leurs horaires et n’ont pas à payer de permis spécial
contrairement aux chauffeurs de taxis réguliers.
Inversement,
les chauffeurs de taxis réguliers doivent payer un permis spécial pour
reconduire des clients. Déjà, ceux-ci trouvent cela injuste que la situation ne
soit pas la même pour les chauffeurs d’UberX, mais ce sont aussi leurs prix
moins élevés qui sont la cause de disputes entre ces deux types de chauffeurs
de taxi puisque les réguliers n’ont pas le droit de baisser leurs prix.
Compte
tenu de ce qui précède, une bonne partie des taxis réguliers ont commencé à
manifester pour exprimer leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent une
injustice. Ils exigent que le gouvernement interdisse UberX, comme c’est le cas
en France, en Belgique et en Inde. Autre que des manifestations, plusieurs
confrontations entre taxi et UberX ont eu lieu cet été à Montréal. Des
chauffeurs de taxis déguisés ont lancés des œufs sur des autos UberX à
plusieurs reprises, d’autres ont volé le téléphone d’un chauffeur d’UberX sans
lequel celui-ci ne peut travailler, et récemment on aussi vu l’inverse arriver
alors que des chauffeurs d’UberX ont commencés à répliquer aux attaques des
autres taxis.
Par
ailleurs, il est intéressant de constater que les manifestations des taxis ne
font pas l’unanimité chez les taxis réguliers, mais pourquoi? Pour avoir
utilisé le service UberX à plusieurs reprises et avoir parlé avec les
chauffeurs, j’en suis venu à comprendre que plusieurs chauffeurs de UberX sont
aussi des chauffeurs de taxis réguliers. De ce que j’ai cru comprendre, les
chauffeurs d’UberX sont moins bien rémunérés que les taxis réguliers, mais la
différence ne semble pas énorme. De plus, les chauffeurs d’UberX peuvent
choisir leurs heures de travail, et finalement c’est un petit bonus pour les
chauffeurs de taxi réguliers qui veulent compenser avec plus d’heures la fin de
semaine, par exemple. C’est une raison qui peut expliquer pourquoi les taxis
réguliers ne sont pas tous en défaveur d’UberX, puisqu’il est possible de
travailleur dans les deux camps.
Enfin,
il y a présentement des négociations qui se déroulent entre les deux sortes de
taxis, alors que les réguliers veulent interdire UberX, l’équipe adverse tient
à réviser les lois pour pouvoir continuer d’exercer dans un cadre légal :
«On souhaite que ces lois soient revues pour créer un cadre réglementaire
entourant le covoiturage urbain» a précisé Jean-Nicolas Guillemette, le
directeur général d’UberX au Québec. La balle semble dans le camp d’UberX
puisque Philippe Couillard a mentionné qu’il était prêt à encadrer ce genre de
service, mais seul le temps et la fin des négociations pourront nous informer
sur le futur d’UberX ou des taxis réguliers au Québec.
Bibliographie
Radio-Canada, «Mobilisation à Montréal et à
Québec contre UberX», La presse canadienne, 25 août 2015 http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2015/08/25/001-industrie-taxi-mobilisation-uber-quebec-montreal-mardi.shtml.
Sébastien Lucas Alzate
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