mercredi 11 novembre 2015

Les coupures de services d'Hydro-Québec : un indice de pauvreté sociale

Un incendie. La cause : une chandelle. Banal, peut-être. Toutefois, ce que l’histoire révèle c’est le pourquoi de cette chandelle : un domicile, ou plutôt une personne, coupée des services d’Hydro-Québec. Ces services que l’ont peut qualifier d’essentiels et qui gagnent en vitalité avec l’avènement de la saison froide.

En 2014, les coupures chez Hydro-Québec atteignaient des sommets : 53 000. Un chiffre qui percute! Pourtant, 2015 n’est pas encore terminé que le pronostic s’assombri davantage. La triste réalité se chiffrerait à la barre des 58 000.

Il faut le souligner en trois ans seulement l’augmentation des tarifs d’Hydro-Québec est de l’ordre des 10%. L’augmentation des coupures pour cause de non paiement trouve donc écho à sa source.

Marc-Olivier Moisan, de l’Union des consommateurs, rappelle que pour des raisons humanitaires le courant doit être rétabli à tous les usagers entre le 1er décembre et le 31 mars. Cela est prévu par règlement. Il revendique toutefois que ce rétablissement entre vigueur à compter du 1er novembre compte du changement d’heure et de la noirceur hâtive qu’il apporte.

Un accommodement à tarif préférentiel est aussi possible pour les ménages à faibles revenus, mais il est obtenu par le biais de l’Association coopérative d’économie familiale de Québec.

Est-ce que d’autres organismes de la sorte existent dans toutes les régions du Québec?
Évidemment, Hydro-Québec ne fait pas la promotion de ces tarifs réduits car cela va à l’envers d’une société de profits.

La règlementation apporte un baume sur l’hiver et ses conséquences, mais néanmoins, les statistiques sont alarmantes. Bien qu’Hydro-Québec justifie partiellement ces chiffres en soutenant que les deux derniers hiver ont été les plus froids depuis sa création en 1944, il n’en demeure pas moins une problématique sociale. Le contribuable a de plus en plus de difficulté à s’acquitter de ses paiements, au point où il s’ensuit une coupure d’un service essentiel. La masse s’enflamme devant les augmentations des trois dernières années alors que d’une part son revenu n’augmente pas conséquemment et que d’autre part les conditions de travail des employés de la société d’État sont démesurées en comparaison avec les conditions de travail de la majorité des travailleurs du Québec.

Alors que les coupures se multiplient dans divers services au citoyen, la taxation, directe ou indirecte, elle, suit une tangente inverse et ne profite pas au contribuable. Le triste bilan des dernières années d’Hydro-Québec n’est malheureusement qu’une facette parmi plusieurs autres.


Marilynn Morin


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