Soins à domicile - Le virage proposé exigera
plus de ressources
Ce n’est pas un secret de dire que
les personnes âgées constituent le groupe d’âge dont la croissance demeure la
plus rapide au Québec, dû à de multiples facteurs, entres autres, le fait que
les femmes font de moins en moins d’enfants et que l’espérance de vie ne cesse
d’augmenter. Selon la présidente de L’APTS, Caroline Dubé :
« En 2031, on estime
que 200 000 personnes nécessiteront des soins de longue durée en établissement,
tandis que de 90 000 à 292 000 autres devront recevoir des soins à domicile,
selon l’Institut national de santé publique du Québec. Dans ce contexte, le
gouvernement a indiqué sa volonté de prendre un virage vers une amélioration
des soins à domicile, en publiant le printemps dernier son livre blanc, L’autonomie pour tous.» (Rodgers, 2013)
Il demeure donc favorable pour le
Gouvernement de mettre son argent dans les centres pour personnes âgées, soit
les résidences et les CHSLD. Les personnes âgées vont de moins en moins
s’installer chez leurs familles de peur de les déranger et préfèrent rester
chez eux ou bien ailleurs dans un centre qui leur est destiné. Par rapport à
cela, Carole Dubé,
présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et
des services sociaux (APTS) dit que :
« Pour nous, c’est un virage positif. L’amélioration des soins
à domicile fait en sorte que les gens seront moins hospitalisés. D’une part,
c’est ce qu’ils souhaitent en majorité : demeurer à la maison le plus longtemps
possible. D’autre part, cela représente une économie pour le réseau de la
santé, car l’hospitalisation coûte très cher.» (Rodgers, 2013)
Par
contre, il faut trouver un équilibre budgétaire pour les soins à domicile
consacrés aux personnes âgées et pour l’urgence qui demande du personnel à temps
pleins dû aux multiples besoins de la population : « Il ne faudrait pas
que les établissements soient obligés d’utiliser des budgets affectés à
d’autres services pour améliorer les soins à domicile». L’urgence demande toujours
un surplus de personnels médicaux qui n’est pas toujours disponibles,
puisqu’ils sont débordés par les multiples besoins de la population et la
charge de travail présente.
« Le traité de sociologie du
travail», de Friedman, fait part de
différentes manières de voir le travail. D’une part, l’auteur parle du travail
comme: « Un commun dénominateur et une condition de toute vie humaine en
société». Dans ce cas-ci, il tendrait à effacer les autres aspects de la vie
prenant toute la place. Dans
la fonction publique, les professionnels sont poussées à travailler dans des
conditions défavorables où les risques de blessures sont nettement supérieurs.
Ils se donnent aux meilleurs de leur capacité, et à la moindre petite erreur,
ils n’ont plus aucun crédit. Ils sont perçus comme des machines et c’est comme
s’ils n’avaient aucune vie à l’extérieur du travail. La présidente dénonce le
mode de gestion s’apparentant au taylorisme qui ne peut pas avoir cours sans
dommage en santé. Concevoir le travailleur comme une machine et chercher le
«one best way», la manière la plus rapide et efficace de poser les gestes, est
impossible dans le milieu de la santé qui demande une approche plus
personnalisée. Elle renvoie directement au mode de gestion fordiste
fonctionnant par chaîne de montage décrivant comment, dans cet univers
professionnel, il est impossible de fonctionne de la même manière :
« Donner des soins de santé, ce n’est pas
travaillé [sic] à une chaine de montage. Quand on intervient auprès d’un
patient, une foule de situations peuvent faire en sorte que l’intervention soit
plus longue. On ne peut pas imposer aux intervenants de minuter ce qu’ils font.
En fin de compte, cela n’améliore pas les services, car, si une visite ne dure
que quinze minutes, peut-être que l’intervenant sera obligé d’y retourner ou
que le patient devra se rendre à l’urgence ». (Rodgers, 2013)
À force d’avoir ce stress constant, le
personnel médical a de plus en plus envie de quitter ce milieu défavorable pour
leur propre santé. Leur stress et les heures supplémentaires exigées par le
personnel est assez pour sortir de cette situation néfaste pour eux-même. La fatigue rentre en ligne de compte et c’est une chose que les professionnels de la santé ne peuvent pas se permettent de laisser aller, car cela peut engendrer des risques d’erreurs au
niveau de la médicalisation. Le travail les fins de semaines et les soirs et le
risques de blessures dû au manque d’heures de sommeil poussent ainsi les
professionnels de la santé à se diriger vers le milieu privé qui semble bien
plus profitable et alléchant selon la présidente de l’APTS (Dubé, 2013). Dans ce secteur, tu as plus de choix et de
vie concernant les conditions de travail. Le personnel peut alors choisir ses
quarts de travail en fonction de ce qui l’intéresse dans sa vie. Le secteur
public devient moins alléchant et le personnel médical désire de plus en plus
se diriger vers le privé pour avoir une meilleure qualité de vie et faire son
travail sans être « chronométré» :
«
Pour nous, une fuite d’expertise
du réseau public vers le réseau privé est inquiétante. Le secteur privé offre
des conditions de travail plus alléchantes, pas toujours sur le plan du
salaire, mais sur le plan du contexte de travail» (Rodgers, 2013).
Parallèlement au secteur de la santé,
le film vu en classe : « La souffrance au travail», démontre bien comment
d’autres types d’employés sont fatigués et leurs charges de travail demeure
exigeante c’est ainsi qu’ils tombent en arrêt de travail. Les employés de la
santé n’en peuvent tout simplement plus des conditions dégradantes et de
répondre aux multiples besoins de la santé ainsi qu’ aux nombreuses plaintes effectuées contre leur travail alors qu’en fait elles ne veulent qu’aider les
autres personnes :
« Les taux d’absentéisme et de maladie du personnel de la
santé sont élevés. Quand des personnes formées pour soigner constatent qu’elles
ne sont pas en mesure de donner les services voulus, parce qu’elles n’ont pas
le temps ou les ressources pour le faire et qu’elles sont obligées de prioriser
et de gérer les urgences, cela devient difficile à accepter tant sur le plan
personnel que professionnel. » (Rodgers, 2013)
Ces
personnes âgées doivent bien souvent être rassurées lorsqu’elles sont malades
et bien souvent elles optent pour l’urgence afin d’être certaines de leur
diagnostique. Elles sont prêtes à attendre des heures de peur de manquer un
médecin, mais en fin de compte elles n’aident en aucun cas les conditions dans les
urgences. C’est donc le personnel présent qui répond aux questions des
personnes âgées et parfois n’ont pas les réponses à leurs questions ou doivent
simplement les mettent sur des listes de rappels afin de promouvoir leur soin.
Cela procurent aussi un certain stress de la part des travailleurs de la santé qui ne peuvent plus gérer tous les besoins demandés par les personnes âgées. À
force d’être dans ces conditions de travail défavorables, ils en viennent
malades et manque des journées de travail ce qui ralentit ainsi le système de
la santé. « Car, si on
examine la situation actuelle, on constate que nos gens sont déjà à bout de
souffle. Ces dernières années, on leur a demandé d’en faire plus avec les mêmes
ressources, et parfois même avec moins » (Rodgers, 2013), ajoute Dubé.
Lawrence Thibault
Bibliographie
Rodgers, C., 2013.« Soins à domicile- le virage proposé exigera plus de ressources», Le
devoir., Santé.
Friedman, G.1962.« L’objet de la
sociologie du travail», dans traité de
sociologie du travail, sous la direction de Naville et Friedmann, Armand
Colin, Paris.Pp 11-34
Film :« La souffrance au travail»
Taylor, F.
W. 1957 [1909]. La direction scientifique des entreprises, Dunond, Paris.
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