La fin de la livraison du courier porte-à-porte approche
grandement chez Poste Canada. Effectivement, leur plan d’action prévoit que
d’ici 5 ans, on assistera à l’abolition de ce service, celui-ci ayant déjà été
réduit de façon significative. De plus, le prix des timbres augmentera et on
prévoit une réduction de milliers
d’employés. Ces changements de
perspective permettront à Poste
Canada de maintenir leur rentabilité, en réduisant de 500 millions leurs coûts
annuels. Selon Poste Canada « la mise en oeuvre du plan annoncé mercredi était
inévatible puisque son modèle d’affaires actuel était insoutenable ». En effet,
depuis quelques années, le volume
de lettres diminue annuellement de 5 a 7% privant ainsi la société de millions
de revenus. Ce déclin du volume correspond à une baisse significative des
besoins traditionnels en matière de communication. À l’ère actuelle, la
technologie est devenue le moyen d’échange privilégié dans les sociétés
occidentales.
Comme dans la majorité des secteurs tertiaires, l’ère technologique transforme les
besoins des consommateurs et obligent
ce secteur à transformer ses activités pour répondre aux nouveaux
besoins.. Par conséquent, les emplois traditionnels ne répondent plus aux
imperatifs du marché. Effectivement, les besoins d’aujourd’hui sont plus
complexes et variés. Ils
engendrentt une flexibilisation du travail ainsi qu’une augmentation des
emplois de type atypique.
En lien avec Poste Canada, le service de porte-à-porte qui
ne sera plus offert par les facteurs sera entre autres remplacé par la
distribution centralisée du courier dans des endroits commerciaux, comme les
dépanneurs. En effet, le plan d’action prévoit installer des boîtes postales
dans des commerces de style dépanneur, des nettoyeurs et des pharmacies. Ces
derniers commerces pourraient se montrer intéressés, dû à l’augmentation d’achalandage que cela pourrait engendrer
dans leur entreprise.
Ainsi, d’une part, les tâches de travail du facteur seront
transférees au consommateur, puisqu’il devra se déplacer pour aller chercher
lui-même son courrier. Par contre,
certains groupes sociaux déjà fragilisés en paieront le prix : par
exemple, les aînés et les handicapés ne pourront plus compter sur ce service
qui leur est essentiel.
D’autre part, ce sont des employés à statut précaire (par
exemple le commis dans un dépanneur) qui verront probablement leur volume de
travail augmenter dû à ce nouvel achalandage. Sur le plan social, on assiste
donc à l’extinction de nombreux emplois non-qualifiés (les postiers), qui
étaient syndiqués, avec des conditions d’emplois avantageuses.et un salaire
élevé. L’ abolition de ce type d’emploi n’est pas sans conséquences. Il vient renforcer
le rôle des emplois précaires et atypiques, sans en changer leurs conditions de
travail minimales et
majoritairement non-syndiqués.
Ce virage de Poste Canada met en evidence l’impuissance
actuelle du syndicat tel qu’il est conçu actuellement, encrées dans son rôle
plutôt traditionnel.. En effet, la syndicalisation demeure beaucoup plus
présente dans les emplois typiques comme l’est celui du facteur. L’exemple de Poste Canada, nous démontre que le travail est de plus en
plus éclaté et qu’il y a urgence pour
le syndicat d’actualiser sa mission par rapport à ces nouveaux enjeux
sur le marché du travail.
Marie Gareau
source de l'article : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201312/20/01-4722988-diminution-du-service-postal-et-hausse-des-tarifs-lensemble-de-la-population-est-perdant.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4722951_article_POS1
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