lundi 2 décembre 2013

Quand la souffrance au travail vient… des collègues.




Le préventionniste incendie, de son vrai nom François Després, employé par la ville de Québec s’est suicidé vêtu de son uniforme. Rappelons toutefois qu’il a porté  plaintes à  de nombreuses reprises sans être entendu véritablement sur son cas. Dans  le cas de harcèlement ou particulièrement de santé au travail, c’est l’employeur qui revient souvent sur le devant de la scène. On reprochait souvent à ce dernier des conditions de travail qui mettent les employés dans de mauvaises postures faisant que leur santé physique se dégrade au fur et à mesure que les années passent. Avec les nouvelles transformations du travail, nombreux sont les employés qui se plaignent des conditions difficiles dans lesquelles ils évoluent.

Ce qui est frappant dans cette histoire, c’est que le harcèlement qui a fait que le préventionniste se suicide est venu de la part des autres employés. Suite aux plaintes déposées par le préventionniste sur ce sujet, une enquête fut diligentée pour déterminer la nature de cette affaire. En effet, la conclusion a été comme l’avait dit le préventionniste. Pour « résoudre le problème », M. Despres a été transféré par ses supérieurs. Le lieu de travail devenait comme un enfer pour M. Despres qui n’en pouvait plus. Le seul moyen qu’il avait à sa défense était de s’absenter, ce qui a servi comme motif de son licenciement et aussi pour des « troubles de comportement » sans pour autant que les enquêteurs expliquent pourquoi M. Despres avait ces troubles et ce comportement. Aucun lien avec le harcèlement subi de la part de ses collègues et surtout de ses supérieurs

M. Despres avait perdu cette fierté que tout citoyen avait de servir sa ville et c’est pourquoi il a voulu la notifier, pour que l’opinion publique, même à sa mort, puisse être au courant de l’affaire. Et cette phrase qu’il a laissée dans une lettre qu’il a remise à un journaliste, pour expliquer son geste, disait entre autres qu’il s’est suicidé : « revêtu du symbole qui m’a tué, à l’extérieur des limites territoriales de la Ville de Québec, afin qu’une enquête criminelle soit entreprise par la Sûreté du Québec ». Notons qu’il n’a pas mis « harcèlement » mais de préférence « symbole qui m’a tué » pour souligner toute la souffrance qu’il endurait venait de son travail et en plus son employeur est resté passif face aux multiples cris d’appel au secours qu’il avait lancé.

Ainsi une année entière était passée, si on compte la date à laquelle ou M. Despres a porté plainte et la date de son suicide, sans qu’aucune mesure ne fût prise au moins punir les coupables. C’est un signe évident que les griefs des employés sont rarement pris en compte, ils sont comme abandonnés à eux-mêmes. Notons que le harcèlement était psychologique donc, un peu difficile à déceler, qui font que les victimes sont souvent taxées de fous par certains. Ce cas nous a permis de voir une autre facette de la souffrance au travail et aussi de questionner l’attitude des employés face à leurs collègues au point de pousser certains à mettre fin à leur vie.
 
 
 

 
 
 
Ricardo Belfort

 

 

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