Le préventionniste incendie, de son vrai nom François
Després, employé par la
ville de Québec s’est suicidé vêtu de son uniforme. Rappelons toutefois qu’il a porté plaintes à de nombreuses reprises sans être entendu véritablement sur
son cas. Dans le cas de
harcèlement ou particulièrement de santé au travail, c’est l’employeur qui
revient souvent sur le devant de la scène. On reprochait souvent à ce dernier
des conditions de travail qui mettent les employés dans de mauvaises postures faisant que
leur santé physique se dégrade au fur et à mesure que les années passent. Avec
les nouvelles transformations du travail, nombreux sont les employés qui se
plaignent des conditions difficiles dans lesquelles ils évoluent.
Ce qui est frappant dans cette histoire, c’est que le
harcèlement qui a fait que le préventionniste se suicide est venu de la part
des autres employés. Suite aux plaintes déposées par le préventionniste sur ce
sujet, une enquête fut diligentée pour déterminer la nature de cette affaire.
En effet, la conclusion a été comme l’avait dit le préventionniste. Pour
« résoudre le problème », M. Despres a été transféré par ses
supérieurs. Le lieu de travail devenait comme un enfer pour M. Despres qui
n’en pouvait plus. Le seul moyen qu’il avait à sa défense était de s’absenter,
ce qui a servi comme motif de son licenciement et aussi pour des
« troubles de comportement » sans pour autant que les enquêteurs
expliquent pourquoi M. Despres avait ces troubles et ce comportement.
Aucun lien avec le harcèlement subi de la part de ses collègues et surtout de
ses supérieurs
M. Despres avait perdu cette fierté que tout citoyen
avait de servir sa ville et c’est pourquoi il a voulu la notifier, pour que
l’opinion publique, même à sa mort, puisse être au courant de l’affaire. Et cette
phrase qu’il a laissée dans une lettre qu’il a remise à un journaliste,
pour expliquer son geste, disait entre autres qu’il s’est suicidé : « revêtu
du symbole qui m’a tué, à l’extérieur des limites territoriales de la Ville de
Québec, afin qu’une enquête criminelle soit entreprise par la Sûreté du Québec ».
Notons qu’il n’a pas mis « harcèlement » mais de préférence
« symbole qui m’a tué » pour souligner toute la souffrance qu’il
endurait venait de son travail et en plus son employeur est resté passif face aux multiples cris d’appel
au secours qu’il avait lancé.
Ainsi une année
entière était passée, si on compte la date à laquelle ou M. Despres a
porté plainte et la date de son suicide, sans qu’aucune mesure ne fût
prise au moins punir les coupables. C’est un signe évident que les griefs des employés
sont rarement pris en compte, ils sont comme abandonnés à eux-mêmes. Notons que
le harcèlement était psychologique donc, un peu difficile à déceler, qui font
que les victimes sont souvent taxées de fous par certains. Ce cas nous a permis
de voir une autre facette de la souffrance au travail et aussi de
questionner l’attitude des employés face à leurs collègues au point de pousser
certains à mettre fin à leur vie.
Ricardo Belfort
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