Les salariés de SMART sont favorables au retour des 39 heures
Eh oui, comme nous le suggèrent les dernières nouvelles en ce vendredi 11 septembre 2015, la société SMART France à Hambach en Moselle se prépare à un retour aux 39 heures. Comme beaucoup d’entre vous doivent le savoir, la question du temps de travail en France est un sujet « très sensible » depuis le passage de la loi « Aubry 2 » votée en 1999 et appliquée en l’an 2000. En effet, depuis cette loi, les entreprises françaises sont soumises à une réglementation qui réduit le temps de travail des salariés en passant de 39 heures à 35 heures par semaine. Au premier abord, cette loi allège la semaine des salariés. Cependant, cette réduction du temps de travail peut également être perçue comme une perte financière significative pour le salarié. En effet, même si une majorité d’ouvriers effectuaient le fameux « 39 heures payé 37 » une baisse de salaire n’est jamais agréable.
Eh oui, comme nous le suggèrent les dernières nouvelles en ce vendredi 11 septembre 2015, la société SMART France à Hambach en Moselle se prépare à un retour aux 39 heures. Comme beaucoup d’entre vous doivent le savoir, la question du temps de travail en France est un sujet « très sensible » depuis le passage de la loi « Aubry 2 » votée en 1999 et appliquée en l’an 2000. En effet, depuis cette loi, les entreprises françaises sont soumises à une réglementation qui réduit le temps de travail des salariés en passant de 39 heures à 35 heures par semaine. Au premier abord, cette loi allège la semaine des salariés. Cependant, cette réduction du temps de travail peut également être perçue comme une perte financière significative pour le salarié. En effet, même si une majorité d’ouvriers effectuaient le fameux « 39 heures payé 37 » une baisse de salaire n’est jamais agréable.
Dans le cas
de l’entreprise SMART France, les salariés ont été amenés à voter pour ou
contre le retour aux 39 heures. La question était simple : « Êtes-vous pour le
retour aux 39 heures hebdomadaires, payées 37 heures, entre 2016
et 2019, en échange du maintien de votre emploi
jusqu’en 2020 ? »[1]
Dans le cas
où le « pour » l’emporterait, l’entreprise affirmait vouloir revenir
aux 39 heures payées 37 heures, et ce, durant une courte période, ce qui
assurerait aux salariés une hausse de salaire de 120 euros bruts par mois. Ils
bénéficieraient également d’une prime exceptionnelle de 1000 euros sur 2 ans. Enfin,
l’entreprise promettait de créer 50 emplois CDI supplémentaires d’ici 2020.
Chose faite,
les résultats ont annoncé que 56 % des salariés sont favorables au passage
des 39 heures. Par ailleurs, les 385 cadres et les 367 ouvriers de SMART France
sont divisés, car 74 % des cadres et seulement 39 % des ouvriers ont
voté pour. L’écart est très important et non négligeable. De plus, les
syndicats semblent également méfiants vis-à-vis de ce retour aux 39 heures, car
selon eux, c’est un sacrifice pour les salariés d’effectuer « 39 heures
payées 37 ». En effet, cette demande de SMART France d’augmenter la charge
de travail salarial serait indispensable pour la compétitivité et assurer la
viabilité de l’entreprise, et ce, simplement pour éviter la délocalisation vers
une usine concurrente en Slovénie qui est capable de sortir des voitures quatre
places.
« “Avec
la concurrence actuelle dans le monde de l’automobile, je pense qu’il n’y a pas
d’autre choix que d’être pour », estime une
employée, qui redoute une délocalisation en Slovénie. »[2]
Cette
annonce de SMART France doit-elle être analysée comme un pied de nez au
gouvernement Hollande qui s’accroche tant bien que mal au maintien des 35
heures dans un contexte économique et politique chaotique ? Est-ce une
façon détournée pour le patronat et en particulier pour SMART France de
soutenir les propos d’Emmanuel Macron ? L’actuel ministre de l’Économie
avait fait trembler la gauche française en affirmant en août dernier, à
l’occasion de l’université d’été du MEDEF, que c’était une fausse idée de
penser que la « France pourrait aller mieux en travaillant moins »[3].
Au-delà du
débat politique droite/gauche et pour/contre les 35 heures, il est
indispensable de se demander si ce retour « temporaire » aux 39
heures, s’affichant comme un outil stratégique pour assurer la compétitivité
d’une entreprise pendant une durée déterminée, n’est pas simplement une
nouvelle façon de concevoir le travail et notamment la
« flexploitation » (flexibilité + exploitation) du travailleur cher à
Bourdieu[4].
[4]
Hamel, Jacques. 2001, « Sur les notions de
travail et de citoyenneté à l’heure de la précarité », Labour/Le
Travail, vol. 48. p119.
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