Le modèle
social bâti sur le salariat est en train de s'effondrer
Un article très intéressant traitant sur le sujet du
salariat de nos jours, paru dans Tendance trends, un magazine
d’actualité Belge, a capté mon attention. Selon Monsieur Denis Pennel, directeur général de la
Confédération mondiale des agences d'intérim (agence de placement ou
agence de travail temporaire), l'emploi sous la forme du salariat
répond à un besoin désormais démodé. Il soupçonne que nous sommes rendus à la
fin de l’ère du salariat.
Ceci est l’opinion d’un seul
homme qui défend avant tout une corporation de travail temporaire,
celle de l'intérim. Par contre, son point de vue mérite quand même d’être
discuter.
Et si c’était vrai que le salariat tire à sa fin ? Quelles seront les conséquences pour notre
modèle social et pour les générations futures ?
Comme nous avons discuté brièvement en classe, le salariat était adapté et créé pour la
production industrielle du 20e siècle : des ouvriers payés pour effectuer
une tâche répétitive, bien définie, avec une rémunération et une durée fixées
d’avance, dans un lieu donné. Ceci n’est supposément plus notre réalité. La
production a beaucoup changé. La production industrielle et les tâches
répétitives sont de plus en plus souvent accomplies par des machines. Les
entreprises ne fonctionnent plus du tout de la même manière : elles sollicitent
davantage des ressources extérieures qui détiennent les nouvelles technologies numérique. De
plus, elles ont tendances à former des équipes pour des projets qui durent que quelques jours ou quelques mois, elles ne ressentent plus le besoin d’avoir
tous leurs employés sur place. Si les salariés ne doivent plus être fixés en un même lieu en
tout temps, la relation salariée perd de son intérêt. Les aspects de stabilité
et de sécurité financière engendrés par le salariat sont tranquillement en
train de disparaître. Le salariat ne
garantit plus la sécurité de l'emploi. Pour ces raisons, il semble véridique
que le modèle social du salariat perd de son attraction.
L’opinion
de monsieur Pennel est supportée par quelques statistiques. Selon l’article, le
nombre de travailleurs indépendants a progressé l’an dernier (2014) tandis que
le nombre de salariés a diminué. Aux États-Unis, un actif sur quatre n’est pas
salarié.
Si
on se dirige vraiment vers un monde du travail plus individualiste, quels
seront les conséquences sur les travailleurs ? Qui en profitera et qui en subira ?
Il
est réaliste de croire que les travailleurs plus qualifiées, qui détiennent une
expertise, qui sont souples et ouverts au changement, s'en sortiront sans
problème. Ces gens détiennent les outils pour réussir indépendamment. Et ceci
est aussi vrai pour les personnes peu qualifiées. Par exemple, il y aura
toujours un besoin pour les femmes/hommes de ménage, les secrétaires, les
laveurs de vitre, les gardiennes, etc. Je crois qu’il faut surtout s’interroger
sur les conséquences éventuelles pour les employés de bureaux qui effectuent
des tâches routinières. Ce sont ces individus qui subiront le plus. L’éducation,
l’envi d’autonomie et le numérique (développement technologique) font en sorte
que la demande et l’offre pour cette catégorie d’employés est à la baisse.
Du
côté de l’employeur, il semble plus rentable de profiter du progrès
technologique. La technologie peut souvent remplacer le travail
réalisé par la classe moyenne et cela à un rythme jamais vu auparavant. De
plus, l’économie numérique crée des emplois qui ne seront pas forcément du modèle
salarié.
Du
coté de l’employé, le salariat répond de moins en moins aux attentes de la
génération « Y ». Ces travailleurs sont prêts à changer d'emploi dès qu'il ne
leur convient plus. Cette nouvelle génération veut plus, elle veut s’épanouir
au travail et aspire
pour l’autonomie et la divergence des tâches. Le salariat ne semble plus captivant
pour une grande majorité des jeunes employés d’aujourd’hui.
Le fait est là : il existe un mouvement profond et
croissant de remise en cause du salariat comme modèle dominant. Comme on peut le
constater, cette remise en question se fait très bien des deux côtés : pour l’employeur
et l’employer.
Les formes de travail telles que le temps partiel, le CDD (contrat à
durée déterminée), le travail indépendant, l’auto-entreprenariat, la
sous-traitance, etc. substituent tranquillement le salariat. Ces formes de
travail sont de plus en plus présentent partout dans le monde et plus populaire
que jamais car elles procurent cette sorte d’autonomie que le jeune travailleur réclame.
Je
crois qu’il est vrai que nous sommes en transition et que nous entrons dans une
nouvelle ère du travail. Cette nouvelle génération y et la technologie numérique sont en
train de transformer la société et redéfinir le rapport au travail. Alors, à quoi
pouvons-nous s’attendre dans les prochaines années si on continue sur ce
chemin du post-salariat ? Selon monsieur Pennel, les travailleurs seront de
plus en plus individualisés, ils devront s’assurer eux-mêmes de leur employabilité.
Ceci veut aussi dire qu’ils devront veiller davantage à entretenir leurs
compétences/connaissances et devront compter beaucoup plus sur la qualité de leur
réseau/contact personnel que sur la solidarité au sein de l’entreprise.
Références:
http://trends.levif.be/economie/entreprises/le-modele-social-bati-sur-le-salariat-est-en-train-de-s-effondrer/article-normal-396295.html
Mélissa
Busque
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