mercredi 23 septembre 2015

Le modèle social bâti sur le salariat est en train de s'effondrer

Le modèle social bâti sur le salariat est en train de s'effondrer


Un article très intéressant traitant sur le sujet du salariat de nos jours, paru dans Tendance trends, un magazine d’actualité Belge, a capté mon attention. Selon Monsieur Denis Pennel, directeur général de la Confédération mondiale des agences d'intérim (agence de placement ou agence de travail temporaire), l'emploi sous la forme du salariat répond à un besoin désormais démodé. Il soupçonne que nous sommes rendus à la fin de l’ère du salariat.

Ceci est l’opinion d’un seul homme qui défend avant tout une corporation de travail temporaire, celle de l'intérim. Par contre, son point de vue mérite quand même d’être discuter.

Et si c’était vrai que le salariat tire à sa fin ? Quelles seront les conséquences pour notre modèle social et pour les générations futures ?

Comme nous avons discuté brièvement en classe, le salariat était adapté et créé pour la production industrielle du 20e siècle : des ouvriers payés pour effectuer une tâche répétitive, bien définie, avec une rémunération et une durée fixées d’avance, dans un lieu donné. Ceci n’est supposément plus notre réalité. La production a beaucoup changé. La production industrielle et les tâches répétitives sont de plus en plus souvent accomplies par des machines. Les entreprises ne fonctionnent plus du tout de la même manière : elles sollicitent davantage des ressources extérieures qui détiennent les nouvelles technologies numérique. De plus, elles ont tendances à former des équipes pour des projets qui durent que quelques jours ou quelques mois, elles ne ressentent plus le besoin d’avoir tous leurs employés sur place. Si les salariés ne doivent plus être fixés en un même lieu en tout temps, la relation salariée perd de son intérêt. Les aspects de stabilité et de sécurité financière engendrés par le salariat sont tranquillement en train de disparaître.  Le salariat ne garantit plus la sécurité de l'emploi. Pour ces raisons, il semble véridique que le modèle social du salariat perd de son attraction.

L’opinion de monsieur Pennel est supportée par quelques statistiques. Selon l’article, le nombre de travailleurs indépendants a progressé l’an dernier (2014) tandis que le nombre de salariés a diminué. Aux États-Unis, un actif sur quatre n’est pas salarié.

Si on se dirige vraiment vers un monde du travail plus individualiste, quels seront les conséquences sur les travailleurs ? Qui en profitera et qui en subira ?

Il est réaliste de croire que les travailleurs plus qualifiées, qui détiennent une expertise, qui sont souples et ouverts au changement, s'en sortiront sans problème. Ces gens détiennent les outils pour réussir indépendamment. Et ceci est aussi vrai pour les personnes peu qualifiées. Par exemple, il y aura toujours un besoin pour les femmes/hommes de ménage, les secrétaires, les laveurs de vitre, les gardiennes, etc. Je crois qu’il faut surtout s’interroger sur les conséquences éventuelles pour les employés de bureaux qui effectuent des tâches routinières. Ce sont ces individus qui subiront le plus. L’éducation, l’envi d’autonomie et le numérique (développement technologique) font en sorte que la demande et l’offre pour cette catégorie d’employés est à la baisse.


Du côté de l’employeur, il semble plus rentable de profiter du progrès technologique. La technologie peut souvent remplacer le travail réalisé par la classe moyenne et cela à un rythme jamais vu auparavant. De plus, l’économie numérique crée des emplois qui ne seront pas forcément du modèle salarié.


Du coté de l’employé, le salariat répond de moins en moins aux attentes de la génération « Y ». Ces travailleurs sont prêts à changer d'emploi dès qu'il ne leur convient plus. Cette nouvelle génération veut plus, elle veut s’épanouir au travail et aspire pour l’autonomie et la divergence des tâches. Le salariat ne semble plus captivant pour une grande majorité des jeunes employés d’aujourd’hui.

Le fait est là : il existe un mouvement profond et croissant de remise en cause du salariat comme modèle dominant. Comme on peut le constater, cette remise en question se fait très bien des deux côtés : pour l’employeur et l’employer. Les formes de travail telles que le temps partiel, le CDD (contrat à durée déterminée), le travail indépendant, l’auto-entreprenariat, la sous-traitance, etc. substituent tranquillement le salariat. Ces formes de travail sont de plus en plus présentent partout dans le monde et plus populaire que jamais car elles procurent cette sorte d’autonomie que le jeune travailleur réclame.

Je crois qu’il est vrai que nous sommes en transition et que nous entrons dans une nouvelle ère du travail. Cette nouvelle génération y et la technologie numérique sont en train de transformer la société et redéfinir le rapport au travail. Alors, à quoi pouvons-nous s’attendre dans les prochaines années si on continue sur ce chemin du post-salariat ? Selon monsieur Pennel, les travailleurs seront de plus en plus individualisés, ils devront s’assurer eux-mêmes de leur employabilité. Ceci veut aussi dire qu’ils devront veiller davantage à entretenir leurs compétences/connaissances et devront compter beaucoup plus sur la qualité de leur réseau/contact personnel que sur la solidarité au sein de l’entreprise.


Références:

http://trends.levif.be/economie/entreprises/le-modele-social-bati-sur-le-salariat-est-en-train-de-s-effondrer/article-normal-396295.html 




Mélissa Busque

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