Légère baisse du salaire des vendangeurs
en Alsace
« Le
contrat vendanges vient de perdre son principal avantage : l’exonération
de cotisations salariales. Les vendangeurs sont désormais payés comme les
saisonniers, ils reçoivent environ 30 euros de moins par semaine. »[1]
En effet, le 15 septembre 2015, le site internet Rue 89 Strasbourg publiait un article concernant la baisse de
salaire des vendangeurs en Alsace.
De prime abord, cette annonce n’est malheureusement plus
« surprenante » au vu de la crise économique de 2008 qui persiste en
Europe. Seulement, en lisant plus attentivement l’article, les deux parties
concernées, les viticulteurs et les vendangeurs, ne semblent pas
particulièrement satisfaites de cette nouvelle mesure. Pourquoi ? Parce
que depuis 10 ans, les contrats des vendangeurs étaient soumis à un abattement
des taxes de 7, 80 %. Autrement dit, les salariés étaient exonérés de
certaines taxes dans la mesure où cet emploi est un contrat à durée déterminée (CDD) d’un mois, qui ne les autorise pas à toucher des allocations de chômage
une fois le contrat terminé. Ces contrats étaient perçus comme une compensation
financière pour pallier à l’absence d’allocation chômage.
Désormais, avec ce changement de contrat, la compensation financière n’a
plus lieu d’être puisque les employés perdent près de 7 euros par jour soit
près de 30 euros par semaine. Et au terme de ce contrat de travail, ils ne
touchent toujours pas d’allocation de chômage !
Pourquoi ce changement ? À qui profite-t-il réellement ?
… À la sécurité sociale ! Eh oui, les vendangeurs sont taxés pour
mieux rembourser le fameux « trou de la sécu » ! « Avec la fin de cette
exonération, l’État n’aura plus à compenser le manque à gagner pour la Sécurité
sociale, soit autour de 17 millions d’euros, d’après Le Revenu.
Chaque année, environ 315 000 contrats vendanges sont conclus. »[2]
Et voilà, tout s’explique ! L’état espère donc combler une infime partie
du déficit de la sécurité sociale en taxant les personnes qui font les
vendanges. Ces mêmes personnes qui sont majoritairement des étudiants, des
chômeurs de longue durée voire même des retraités qui espèrent compléter leur
maigre retraite. Je ne suis pas une experte sur le sujet, mais était-ce la
seule solution ? Les vendanges, c’est un travail saisonnier et plutôt
difficile et fatigant n’assurant aucune perspective d’emploi à long terme,
sinon la promesse d’une place l’année prochaine « si tout va bien ». Décidément,
ça se confirme, le gouvernement Hollande est un gouvernement proche du peuple
et attentif aux préoccupations de ces concitoyens en situation précaire !
Quelles
solutions sont possibles pour remédier à cela ? En ce qui concerne les
vendangeurs, ils ne sont pas couverts par un syndicat puisqu’ils effectuent un
travail saisonnier. Les viticulteurs quant à eux sont syndiqués, mais aucune
revendication n’est pour l’heure envisagée. Si les vendangeurs veulent se plaindre,
ils peuvent tout de même s’exprimer dans la rue. Sauf qu’à quoi bon… pour un
mois voire deux mois maximum de travail, perdre quelques jours de travail c’est
un luxe que ces saisonniers ne peuvent pas se permettre. C’est donc fort
dommageable qu’ils ne puissent pas s’exprimer sur un sujet qui les concerne. Le
marché du travail change et « évolue », c’est un fait. Mais pourquoi
la protection du droit des travailleurs ne se modifie-t-elle pas en conséquence
et surtout au même rythme ?
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