Le lock-out semble aussi
être un outil à deux vitesses : selon le gouvernement Couillard, il ne
peut pas être utilisé par les travailleurs des municipalités car il
occasionnerait la suspension de services essentiels.
Pierre Moreau, ministre des affaires
municipales, semble vouloir conférer aux villes le droit de décréter en
dernière instance les conditions de travail de leurs employés en cas d’échec
ultime de négociation. Cela semble toutefois être le résultat d’analyse de
décisions récentes de la Cour Suprême, qui a reconnu le droit de grève des
employés de municipalités de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan.
Cette décision rendra caduc le mécanisme
actuel d’arbitrage et confèrera aux syndicats le droit d’intenter des
procédures judiciaires. L’histoire ne dit toutefois pas si l’actuel débat entre
le corps policier et le gouvernement sera soumis à cette nouvelle procédure.
Dans la même foulée, les Cols bleus qui
exécutent des travaux appartenant à un corps de métier se retrouvant dans la Loi
R-20 verront cette-dernière modifiée afin qu’ils puissent bosser en toute
légitimité. Rappelons que la Loi R-20 et ses règlements régissent l’exécution
des travaux réalisés par un professionnel et appartenant à une catégorie
particulière. Chaque travailleur de la construction doit donc détenir une carte
de compétence propre à son domaine d’activité et en respecter les règles,
notamment effectuer seulement les actes réserver à son corps de métier.
Cette modification
réjouit Marc Ranger, leader du Syndicat
Canadien de la Fonction Pulbique, qui prétend que cela aura un effet
notable sur la collusion.
Depuis plus de deux ans, le Québec a été le
« témoin gentil » (ou plutôt victime!) de la Commission Charbonneau
et de négociations collectives dans le milieu de la construction, notamment
avec l’Association de la Construction du Québec. Suivant, les remous qu’ont
généré ces différents évènements, le milieu de la construction a été lourdement
entaché et la confiance du publique envers l’administration et tout ce qui est
relié de près ou de loin à la construction a été fortement ébranlée. L’opinion
et la confiance populaire en d’ailleurs souffrent toujours.
Je ne saurais affirmer que cette brèche
législative aura un effet positif quand à l’opinion du public, ni que la
souplesse interne qu’elle procurera, tel que le soutient Monsieur Ranger,
supplantera la vision laxiste qui pourrait découler de ce changement :
pourquoi les cols bleus bénéficieraient-ils d’une telle exception?
L’application, le respect et le
sanctionnement en cas de manquement aux disposition de la Loi R-20 sont assurés
par les inspecteurs de la CSST et de la CCQ, dont les décisions, si contestées,
sont déférés à la Commission des lésions professionnelles ou à la Cours du
Québec, chambre pénale.
Je me questionne sur l’impact réel qu’aura
un tel changement législatif tant sur les employés que sur les inspecteurs. « La
souplesse interne, rempart contre la collusion », tel qu’alléguée par
Monsieur Ranger, aura forcément un impact sur les travailleurs de la
construction. Ceux-ci, qui devront toujours être en règle avec la Loi R-20 et,
notamment, détenir leur carte de compétence, se font littéralement « passer
sous le nez » par les Cols bleus. La réaction et l’opinion des
travailleurs de la construction au sens strict n’apparait pas dans cet article
et l’envers de la médaille ne me semble définitivement pas dépourvu d’intérêt!
Ce qui arrange l’administration et ses gestionnaires génèrent des impacts
tentaculaires dont on fait fi dans cet article.
http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201509/22/01-4903060-les-villes-pourront-imposer-leurs-conditions-de-travail.php
Marilynn Morin
http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201509/22/01-4903060-les-villes-pourront-imposer-leurs-conditions-de-travail.php
Marilynn Morin
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