dimanche 27 septembre 2015


D’autres suppressions d’emplois auront lieu chez TransCanada


« TransCanada est une entreprise canadienne qui, depuis plus de 60 ans, construit des pipelines sécuritaires et fiables. […] Ses services sont essentiels pour assurer les transports, alimenter en énergie les entreprises, chauffer les foyers et déplacer les produits pétroliers nécessaires à la fabrication de millions de produits destinés à être consommés au Canada ou exportés ». [1]
 

Le 24 septembre dernier, la société Transcanadienne était dans l'obligation d'annoncer à ses employés qu'il allait supprimer à peu près un cinquième des principaux postes de direction de l'exploitant d'oléoducs. C'est pourtant la deuxième fois de cette année, en juin dernier 185 postes avaient été éliminées même si c'est dans le cadre d'un projet connexe. S'agit-il d'un phénomène courant qui va s’accroître  de jour en jour ? Ou, beaucoup plus inquiétants, assisterons-nous à davantage de gens qui seront dans l'incapacité de subvenir au besoin de leur famille dans les jours à venir?
 

Selon statistique Canada « l'emploi a connu peu de variation (+12 000 ou +0,1 %) en août. Toutefois, le taux de chômage a augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 7,0 % en raison d'un nombre accru de personnes à la recherche de travail. Avant le mois d'août, le taux de chômage s'était maintenu à 6,8 % pendant six mois d'affilée »[2]. En dépit de toutes ces personnes qui n'ont pas de travail vont s'ajouter les employés de cette entreprise. Friedmann et Naville n'ont pas dit que « le travail est un commun dénominateur et une condition de toute vie humaine en société »[3]. Le travail n'est-il pas l'essence de l'homme ? Le travail ne nous rend-il pas tous interdépendants des uns et des autres ?

Selon d'éminents chercheurs,  la perte d'un emploi peut occasionner chez quelqu'un de nombreux dommages, elle peut avoir des conséquences néfastes sur la santé d'un individu et peut même amener celui-ci à mettre fin à sa vie. En effet, dans toute société occupée un emploi ou avoir un poste de travail dans n'importe quelle institution constitue pour une personne une source de bénédiction. En d'autres termes, la personne en question à l'impression d'être utile, d'être quelqu'un qui contribue au bon fonctionnement de sa communauté et surtout au plein épanouissement de sa famille. Cependant, le perdre peut faire augmenter  le sentiment de nullité que du point de vue social et psychologique chez une personne. « La perte d'emploi, l'expérience du chômage et de l'instabilité constituent effectivement une profonde remise en cause individuelle, quels que soient la situation professionnelle antérieure et le milieu considéré »[4]

 

Il est pourtant clair qu'il y a une baisse considérable du prix de pétrole actuellement et celle-ci a de fortes répercussions sur les consommateurs. Certes, ils n'ont pas vraiment le choix et cette diminution les contraint à faire des choix pouvant ne pas convenir à tout le monde.  Les secteurs les plus vulnérables sont surtout des entreprises comme TransCanada et autres qui s'adonnent dans la fabrication des Oléoducs et dans le secteur pétrolier. Comme le porte-parole de la société transcanadienne, James Millar a mentionné, « Nous allons maintenant procéder à des changements significatifs qui feront de nous une organisation plus agile qui s’assurera que chacune des trois divisions d’affaires — les oléoducs de gaz naturel, les canalisations de liquides et l’énergie — soit capable de prendre les décisions nécessaires pour maintenir la compétitivité et maximiser la valeur des actionnaires. »[5]. Il est plus que normal que les dirigeants de cette société mettent en œuvre toutes les dispositions nécessaires pour le bon fonctionnement ou du moins pour tenir en vie cette société et surtout d'atteindre les objectifs fixés pour cette année. Néanmoins, ce n’est pas au détriment  de certains employés, qui ont une vie, une famille et des attentes envers cette société pour tant d'années de services. Est-ce vraiment le licenciement de ces employés qui va réellement résoudre le problème de TransCanada​ ? N'y a-t-il pas un autre moyen plus efficace pour faire face aux problèmes actuels. Il est pourtant facile pour cette dernière de recourir en premier lieu au licenciement que de trouver d'autres moyens plus appropriés afin de surmonter les difficultés. Et si toutefois, ce genre de situation persiste ou s'il y a pire à l'avenir va-t-elle se permettre le luxe de supprimer plus de postes ? Où envisagerait-elle de perdre une société comme celle-ci après tant d'années de services ?

En sommes, l'important est d'avoir une équipe solide pour contribuer à la bonne marche de l'entreprise et de tous ceux qui le constituent, que ce soit du plus petit au plus grand. Sinon on ne peut qu’interpréter autrement cette vague de licenciement que comme un cri d'alerte qui menace une fois l’homéostasie de notre société. Car, nous sommes tous concernés et ce n'est peut-être pas votre situation aujourd’hui, mais en êtes-vous à l’abri d'un licenciement?

 

 

                                                                                                                          Mirlande Fleuriot

Références

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/03/07/le-suicide-releve-aussi-du-fait-social_1844381_3232.html

Consulté le 26 septembre 2015, écrit par Nicolas Ranahy le 07/03/2013



http://www.oleoducenergieest.com/a-propos/transcanada/ consulté le 26 septembre 2015, publié le 3 avril 2013

Georges Friedmann et Pierre Naville, Traité de sociologie du travail, 1970 3e édition,  page 11

 

 



[2] http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/150904/dq150904a-fra.htm
 
[3] Greorges Friedmann et Pierre Naville, Traité de sociologie du travail, 1970 (3e  édition), p 11
[4] Nicolas Renahy, Le suicide relève aussi du fait social, 2013
[5] http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/450909/transcanada-avertit-que-de-nouvelles-mises-a-pied-s-en-viennent

Aucun commentaire:

Publier un commentaire