Selon plusieurs études, les inégalités hommes femmes au travail ont
considérablement diminué au fil des ans. Néanmoins, certains écarts persistent.
En effet, les femmes semblent avoir de moins bonnes conditions de travail que
les hommes. Elles sont donc plus nombreuses que les hommes à occuper un travail
à temps partiel ainsi qu’à avoir un contrat à durée déterminé. Elles sont aussi
moins présentes sur le marché du travail.
L’écart salarial entre les deux sexes demeure toujours aussi grand, et il l’est encore plus chez les cadres. Cela
est notamment dû au fait que les femmes font en général moins d’heures de
travail dans une semaine que les hommes, à cause de leur prévalence dans les
emplois à temps partiel.
Selon une autre étude, l’égalité homme femme ne sera totalement atteinte
qu’en 2095, vu la lenteur des progressions. Les écarts semblent avoir diminué
dans le secteur de la santé publique et dans
le domaine de l’éducation. Néanmoins, il reste beaucoup de progrès à
faire quand à la présence des femmes dans la sphère politique puisqu’elles ne
représentent qu’un pourcentage minime des dirigeants politiques.
Les économistes semblent croire que plus l’écart diminue, plus il s’agit
d’une bonne nouvelle pour l’économie. En effet, ils font avancer l’argument suivant :
l’égalité des chances pour les hommes et les femmes permettrait à tous les
talents et aptitudes de se déployer en entreprise, ce qui profiterait
grandement à notre système économique.
On est loin du texte de Villermé où la recommandation principale qu’il
avait au sujet de l’organisation du travail et des conditions de travail des
ouvriers était celle de séparer les deux sexes. À l’époque même, les femmes et
les enfants étaient considérés comme une sorte de main-d'œuvre secondaire bon
marché, beaucoup moins productive et rentable que l’homme. Le fait de mettre les hommes et les femmes
dans le même environnement de travail était contraire aux mœurs de l’époque.
Personnellement, je considère les progrès remarquables, mais je reste
perplexe quant aux raisons qui font qu’il existe encore des disparités au
travail entre homme et femme. A-t-on toujours les mêmes préjugés?
Considère-t-on que les hommes travaillent plus fort que les femmes? Pourquoi
deux personnes de sexe différent, mais faisant exactement le même travail,
seraient rémunérées différemment? Pourquoi ces inégalités persistent même dans
un pays où la condition de la femme s’est nettement améliorée? Sans oublier le
fait que l’introduction des femmes au marché du travail ne date pas des années
70, mais bien de l’époque de la révolution industrielle.
Cela fait donc très longtemps que les femmes sont présentes sur le marché
du travail, et cela me choque de constater que ces inégalités persistent même
en 2015. J’aimerais comprendre pourquoi les femmes font encore face à un
plafond de verre lorsqu’elles atteignent un certain niveau dans une entreprise,
ne pouvant donc pas monter plus haut dans la hiérarchie. Certaines entreprises
vont même jusqu’à écarter les candidates mariées lors d’embauches afin d’éviter
de leur donner des congés de maternité, car elles sont plus à risque de vouloir
des enfants, et donc de tomber enceinte.
Les facteurs biologiques jouent donc encore beaucoup au niveau des
mentalités. Le fait d’avoir des enfants amènerait donc l’idée par laquelle les
femmes doivent faire de plus grosses concessions au travail que les hommes,
afin de s’occuper de leurs familles.
Dans les pays classés les plus égalitaires trônent les pays du nord de
l’Europe. Ces pays ont des politiques publiques qui permettent à parts égales à
l’homme et à la femme de s’occuper de leurs enfants. C’est notamment le cas de
l’Islande, qui donne les congés de paternité les plus longs et généreux au
monde.
L’égalité homme femme en entreprise passerait donc par une distribution des
tâches plus égalitaires au niveau familial. Selon moi, si l’égalité homme femme
n’est pas encore atteinte aujourd’hui, c’est parce que nous n’avons pas encore
fait ce travail de restructuration de nos politiques publiques. Si nous voulons
une société égalitaire, cela passe donc par l’État. La pensée Libérale de
l’époque de la révolution industrielle est donc révolue. L’hésitation qu’avaient
les penseurs libéraux à donner une place en entreprise à l’État afin d’améliorer
les conditions des ouvriers n’a plus place dans un monde où l’État se doit de contrôler
la majorité des instances afin de s’assurer du bon fonctionnement de la
société.
L’État doit non seulement se mêler
des affaires des entreprises, mais aussi faire des ajustements au niveau de ses
politiques afin d’encourager l’égalité homme-femme dans ces mêmes entreprises.
Puisque l’égalité des chances en entreprise ne risque que de nous faire
avancer économiquement parlant, pourquoi faisons-nous durer ces inégalités? Si
nous voulons avoir une économie développée et pouvoir nous mesurer à des pays
dont la qualité de vie est meilleure que la nôtre, nous nous devons de revisiter nos politiques
publiques.
Dyhia Ait yahia
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