Dans l’article
Les défis de l’équité entre femmes et hommes, paru le 30 septembre 2016 dans Le Devoir,
Yolande Cohen, professeur à l’UQAM qui a assisté au forum du PLQ qui traitait
du salaire minimum à 15$ et du revenu universel garanti. Madame Cohen dresse le
portrait de certaines inégalités qui existent toujours dans le travail des
hommes et des femmes, au niveau de la rémunération, des conditions de travail
et de la conciliation travail famille. Elle aborde aussi la situation des
nouveaux arrivant ainsi que des jeunes qui débutent sur le marché du travail. Elle
traite plus en profondeur ce qu’elle nomme le travail de « prendre soin »
qui regroupe les métiers de l’enseignement, de la santé et surtout la situation
des aidants naturels.
À mon avis, l’auteur
confond le problème de reconnaissance des acquis (expérience) et des diplômes
des immigrants avec celui de l’équité salariale entre hommes et femmes qu’elle
confond aussi avec la reconnaissance du « prendre soin ». En quoi reconnaître et rémunérer le travail
des aidants naturels s’occupant de leurs parents gravement malades et reconnaître
des diplômes obtenus à l’étranger serait du même combat ?
La situation
des aidants naturels d'aujourd’hui est similaire à celle des employés de bureau
étudiés par Kracauer au début du vingtième siècle. Il s’agit d’une occupation
qui est de plus en plus rependue de nos jours, pourtant, la vie de ces gens est
mal connue, comme a pu l’observer Kracauer en Allemagne à son époque, au sujet
des employés de bureau. Les aidants naturels sont aussi très peu considérés et peu
soutenus par le gouvernement qui accorde seulement des crédits d’impôts. Pour
la plupart de ces personnes c’est plus qu’un travail à temps plein, elles sont
souvent obligées de quitter leur emploi pour s’occuper de leur famille. À quoi
sert un crédit d’impôt quand on a plus de salaire ? Ces gens devraient être compensés
financièrement et devraient pouvoir faire reconnaître leur expérience en tant
que soignant comme une expérience applicable sur le marché du travail.
Les
immigrants qui ont des difficultés à faire reconnaître leurs compétences
acquises à l’étranger, mènent un combat d’une autre nature avec les ordres professionnels
qui souvent ne reconnaissent même pas les diplômes obtenus ailleurs au Canada.
Selon moi, amalgamer
tous les petits problèmes du système en dénonçant le patriarcat, comme le fait
madame Cohen et comme le faisait aussi Marx en dénonçant le capitalisme, n’est
pas la solution. J’estime que le système n’est pas un échec, il nécessite des
améliorations et on réussit à le faire. On peut constater ces améliorations en
considérant tous les avancements des dernières décennies dans le droit des
femmes et des immigrants. Il est possible d’améliorer un système, sans jeter le
bébé avec l’eau du bain.
Raphaël Bergeron
SOL 2015
(http://www.ledevoir.com/politique/quebec/481178/les-defis-de-l-equite-entre-femmes-et-hommes)
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