samedi 1 octobre 2016

Les défis de l’équité entre femmes et hommes

Dans l’article Les défis de l’équité entre femmes et hommes, paru le 30 septembre 2016 dans Le Devoir, Yolande Cohen, professeur à l’UQAM qui a assisté au forum du PLQ qui traitait du salaire minimum à 15$ et du revenu universel garanti. Madame Cohen dresse le portrait de certaines inégalités qui existent toujours dans le travail des hommes et des femmes, au niveau de la rémunération, des conditions de travail et de la conciliation travail famille. Elle aborde aussi la situation des nouveaux arrivant ainsi que des jeunes qui débutent sur le marché du travail. Elle traite plus en profondeur ce qu’elle nomme le travail de « prendre soin » qui regroupe les métiers de l’enseignement, de la santé et surtout la situation des aidants naturels.

À mon avis, l’auteur confond le problème de reconnaissance des acquis (expérience) et des diplômes des immigrants avec celui de l’équité salariale entre hommes et femmes qu’elle confond aussi avec la reconnaissance du « prendre soin ».  En quoi reconnaître et rémunérer le travail des aidants naturels s’occupant de leurs parents gravement malades et reconnaître des diplômes obtenus à l’étranger serait du même combat ?

La situation des aidants naturels d'aujourd’hui est similaire à celle des employés de bureau étudiés par Kracauer au début du vingtième siècle. Il s’agit d’une occupation qui est de plus en plus rependue de nos jours, pourtant, la vie de ces gens est mal connue, comme a pu l’observer Kracauer en Allemagne à son époque, au sujet des employés de bureau. Les aidants naturels sont aussi très peu considérés et peu soutenus par le gouvernement qui accorde seulement des crédits d’impôts. Pour la plupart de ces personnes c’est plus qu’un travail à temps plein, elles sont souvent obligées de quitter leur emploi pour s’occuper de leur famille. À quoi sert un crédit d’impôt quand on a plus de salaire ? Ces gens devraient être compensés financièrement et devraient pouvoir faire reconnaître leur expérience en tant que soignant comme une expérience applicable sur le marché du travail.

Les immigrants qui ont des difficultés à faire reconnaître leurs compétences acquises à l’étranger, mènent un combat d’une autre nature avec les ordres professionnels qui souvent ne reconnaissent même pas les diplômes obtenus ailleurs au Canada.

Selon moi, amalgamer tous les petits problèmes du système en dénonçant le patriarcat, comme le fait madame Cohen et comme le faisait aussi Marx en dénonçant le capitalisme, n’est pas la solution. J’estime que le système n’est pas un échec, il nécessite des améliorations et on réussit à le faire. On peut constater ces améliorations en considérant tous les avancements des dernières décennies dans le droit des femmes et des immigrants. Il est possible d’améliorer un système, sans jeter le bébé avec l’eau du bain.

Raphaël Bergeron
SOL 2015

(http://www.ledevoir.com/politique/quebec/481178/les-defis-de-l-equite-entre-femmes-et-hommes)

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