lundi 17 octobre 2016

Sans-abri et diplômé: un phénomène de plus en plus fréquent

En France, une récente étude de l'Insee (l'institut national de la statistique et des études économiques) et de l'INED (l'institut national d'études démographiques) révèle que 14% des sans-abri en France ont suivi des études supérieures et 10% sont diplômés [1].

Un article parut dans Le Monde analyse en détails les données de cette étude. Les travaux de l'Insee et l'INED reposent sur un recensement conduit en janvier et février 2012 dans les centres d'hébergements,  les hôtels, les centres maternels, les lieux de distribution de repas et les banques alimentaires [1]. L'article nous offre une explication basique des chiffres. Il y est notamment question d'une augmentation importante du nombre de sans-abri (qui est encore plus importante aujourd'hui).

Ce qui est vraiment marquant, et surtout moins connu du grand public, c'est qu'un certain nombre de ces sans-abri ont eu accès a une éducation supérieure. Les deux auteurs de l'étude, le démographe Philippe Cordazzo et le sociologue Nicolas Semble expliquent que "le phénomène de déclassement s'étend et le diplôme ne protège plus de la précarité" [1]. Le phénomène est notamment expliqué du fait que le suivit d'étude n'est pas un échappatoire certain aux maladies psychologiques et aux addictions pouvants mener a une perte de logement. Il est aussi question des français ayants étudié a l'étranger et qui, lors de leur retour en France ont des difficultés à trouver une équivalence pour leur diplôme ou bien des personnes françaises ou francophones nées a l'étranger qui ont fait leurs études en France mais qui ont du mal à s'intégrer au sein du monde du travail français. La dernière partie de l'article explique que, un quart des SDF ont, au moment de l'enquête, qu'ils soient diplômés ou non, un emploi. Encore plus marquant, parmi les SDF diplômés, 41% ont régulièrement travaillés [1].

Comme nous le disons précédemment, l'article du Monde nous donne une description basique des chiffres offerts par ces recherches. Cependant l'analyse de ces chiffres, d'un point de vue sociologique, nous ramène à plusieurs concepts que nous avons étudié lors des séminaires. Premièrement, le fait qu'il y ait de plus en plus de sans-abri détenteurs d'un diplôme est une conséquence logique du monde du travail dans lequel nous vivons. La société capitaliste, a travers la centrifugation du travail , le renforcement de la compétitivité et la course aux bénéfices en baissant au maximum le prix de la main d'oeuvre a provoqué un phénomène de déqualification [2]. Ainsi, de nombreux travailleurs qualifiés occupent des emplois qui sont bien en dessous de leur qualification. On se rend compte en observant les chiffres que le phénomène est tel que certains d'entre eux se retrouvent soi sans emploi, soi exerçant une profession avec un salaire ne leur permettant pas de pouvoir se payer un logement. Cela nous emmène logiquement a la deuxième partie de l'article ou nous nous apercevons que de nombreux SDF ont un emploi mais que cet emploi ne leur permet pas non plus de se payer un logement. Ceci est également la conséquence direct de l'idéologie capitaliste qui pousse les entreprises a réduire au maximum le cout de la main d'oeuvre. De ce fait, les salaires stagnent tandis que le cout de la vie augmente. La finalité de tout ça est inévitable: De plus en plus de personnes se retrouvent dans l'incapacité de se loger.



Laurent Garcin


Bibliographie

[1] http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/09/29/un-sans-abri-sur-dix-est-diplome-de-l-enseignement-superieur_5005137_3224.html?utm_medium=Social&utm_campaign=Echobox&utm_source=Facebook&utm_term=Autofeed#link_time=1475111264

[2] Durand

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