Au mois de mai dernier, les
boutiques de thés David's Tea ont faits parties d'une controverse par
rapport aux conditions de travail de leurs employés, plus précisément les
quarts de travail sur appel. En effet, ceux-ci devaient téléphoner à leur
patron pour s'informer s'ils devaient rentrer ou non, alors que nous savons
très bien que de nos jours, les horaires de travail sont faits, pour la
majorité, à l'avance.
« Ces quarts de travail sur appel sont
injustes pour les travailleurs, écrit le procureur général de l'État de New
York Eric T. Schneiderman, soulignant la difficulté de concilier ces horaires
de travail imprévisibles avec la garde d'enfants ou des soins aux parents âgés,
notamment. Ce qui ne peut qu'accroître le stress et entraîner des effets
néfastes sur la santé de travailleurs qui vivent déjà dans la précarité. »[1]
On peut aussi penser aux travaux
d'Elton Mayo sur les relations humaines et l'identification à l'entreprise. En
étant constamment dérangé par des quarts de travail sur appel, le lieu de
travail n'est plus en soi un lieu agréable à vivre pour le travailleur et les
rapports entre dirigeants/dirigés se font plus distant. On peut parler, encore
une fois, d'une baisse de motivation chez l'employé face à son travail car le
sentiment d'importance n'est pas présent, donc l'augmentation de la
productivité non plus. « […] l’efficacité et les gains qu’elle entraîne ne
provoquent pas, à eux seuls, la satisfaction, mais c’est la satisfaction qui
devient un préalable à l’efficacité. Il faut d’abord chercher à avoir des
employés « psychologiquement satisfait », le rendement suivra et
sera, alors, durable, sinon il déclinera vite. » [2]
Je vois les quarts de travail sur appel comme
un énorme recule dans le passé. Ce genre de chose aurait très bien pu voir le
jour avant les travaux de Mayo, mais de nos jours, c'est inacceptable. On ne
peut prendre en considération que les autres sphères de vie de l'employé seront
mises de côté aussi facilement et sans mécontentement de la part de celui-ci,
car il n'est jamais à cent pour cent sûre de ses quarts de travail donc de comment
il doit gérer le reste de son temps. En faisant cela, on met tous les individus
dans le même bateau et on ne considère aucunement qu'ils aient une vie en
dehors du travail. Ce genre de règlement montre que la compagnie met la
priorité sur leur rendement et non sur leurs employés, ce qui est, encore une
fois, une régression dans le monde du travail. Nous avons qu’à repenser à l’expérience
chez Western Electric et le facteur « humain »,
soit du besoin de considération pour un meilleur rendement. Je ne vois aucune
considération de l’employé par l’employeur dans les quarts de travail sur
appel.
Bref, en 2016, les quarts de
travail sur appel n’ont plus leur place selon moi, et il serait intéressant de
se questionner sur différentes méthodes pour prévenir l’achalandage que les
quarts de travail sur appel.
Marie-Jeanne Bernier
[1] http://fr.canoe.ca/argent/actualites/archives/2016/04/20160413-192438.html
[2] Aktouf, Omar. 1989. « Elton Mayo et les sciences du comportement face au
management du comportement organisationnel », dans « Le management : entre
renouvellement et tradition », Gaetan Morin Éditeur, Montréal. p. 172
http://fr.canoe.ca/argent/actualites/archives/2016/04/20160413-192438.html
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