Dans l’article À force de solidarité féminine publié le 17
septembre 2016 dans le journal Le Devoir, Martine Letarte nous explique
comment la société a menée à bien un long débat vers une équité salariale entre
les hommes et les femmes non seulement pour un même poste, mais également pour
différents postes pouvant être considérés comme « équivalents »[1]. Pour définir le terme de « travail équivalent »[2], Mme Letarte prend comme exemple un commis de livraison et une
secrétaire travaillant au sein de la même entreprise. Tout au long de
l’article, Mme Letarte dresse le portrait d’une lutte sans fin. De ce fait,
elle mentionne que malgré les progrès vers une équité salariale, il reste
encore beaucoup de travail à faire pour que la société reconnaisse le travail
des femmes par rapport à celui des hommes. Elle prend comme appuie une citation
de Françoise David :
« On continue de payer toujours
beaucoup plus les gens qui construisent nos routes que ceux qui s’occupent de
nos enfants et de nos personnes âgées.C’est comme si on
considérait le travail des hommes comme de l’investissement parce qu’il crée
des actifs, alors qu’on voit plus le travail des femmes comme des dépenses. […] Il reste un grand
problème de reconnaissance de la valeur du travail des femmes.»[3]
Dans le chapitre « La
société salariale »[4] Castel affirme que : « la société salariale […] est
aussi un mode de gestion politique qui a
associé à la propriété privée et la propriété sociale, le développement
économique et l’acquisition des droits sociaux. »[5] Cet extrait démontre bien que la lutte pour l’équité salariale entre
homme et femme fait partie d’un combat social et non individuel se construisant
autour du salariat puisqu’il n’est plus question d’avoir une seule personne
détenant le pouvoir et de ce fait, ayant le privilège d’imposer ses propres perceptions,
valeurs et volontés. Il y a un mouvement de solidarité au sein des travailleurs
qui tend vers de meilleurs droits sociaux pour différents groupes sociaux, dans
ce cas-ci, pour l’équité salariale des femmes par rapport aux salaires des
hommes.
Dans ce sujet d’actualité exploité par Mme Letarte, on constate
clairement l’évolution du rapport salarial. En effet, « l’inscription dans
un droit du travail »[6] dont parle Castel comme étant l’une des conditions à la transformation
de la société salariale, est le fait que chaque travailleur a un sentiment
d’appartenance à un collectif au-delà du travail individuel. L’équité salariale
entre homme et femme s’inscrit dans ce processus de transformation du rapport
salariale puisqu’elle réclame de meilleurs droits sociaux. Ainsi pour que
l’équité salariale voit le jour, il ne faut pas agir individuellement, mais de
manière collective. Nous devons nous unir à différents groupes sociaux.
Selon moi, la transformation de la société salariale dont parle Castel,
va de pairs avec l’équité salariale homme et femme, non seulement parce que
toute deux sont étroitement liées par l’aspect du travail, mais surtout parce
qu’elles favorisent la croissance d’un État social. En effet, pour une
meilleure valorisation du travail féminin, la société doit se mobiliser et
penser de manière collective. Je ne crois pas qu’il soit normal encore aujourd’hui que les femmes n’est pas la même valorisation que les hommes, on le
constate non seulement à travers la différence de salaire, mais également lors
d’une embauche pour un poste hautement convoité où les hommes sont souvent plus
priorisés que les femmes.
Neriman Basimoglu
[1] http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/479891/equite-salariale-a-force-de-solidarite-feminine
[2] Ibid.
[3] Ibid.
[4] CASTEL, Robert. «La
société salariale», dans Les métamorphoses de la
question sociale : une chronique du salariat, collection « folio
essais », Gallimard, France. Pp.543-601
[5] Ibid.
[6] Ibid.
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