lundi 9 octobre 2017

Le Conflit de Bombardier et Boeing

La division d'Aéronautique de Bombardier emploie 28,500 personnes à travers le monde. Mais selon le Blogue Economique de Gérald Fillion (15 janvier 2015), Bombardier était en difficulté financière. L’entreprise a annoncé en janvier 2015 des compressions de 1000 emplois au Mexique et aux États-Unis et la suspension de tout un programme d’avions, celui des avions d’affaires Learjet 85. Selon les analystes, Bombardier avait besoin d’un minimum de liquidités de 2 milliards de dollars pour fonctionner.

Le Gouvernement du Canada surtout le Gouvernement du Québec, était sous pression d’agir pour sauver la compagnie surtout les emplois pour . Selon le journal du Québec du 14 et 15 octobre 2015, En 2015 le Gouvernement du Québec a investi 1 milliard $ US (1,37 milliard $ CAN) dans les avions de la C Séries. Et le Gouvernement fédéral de son côté a accordé un prêt remboursable de 372,5 millions $ à l’entreprise, tant pour la C Séries que pour le développement de l'appareil Global 7000.

Grace à cette financement,bombardier a continué le développement de segment CSries et en avril 2016,bombardier a conclu une entente avec Delta pour l'achat de jusqu'à 125 appareils  CSéries, un contrat qui portait sur 75commandes fermes et 50 options. Aux prix courants pour des appareils CS300 de130 à 150 places, le contrat qui se chiffre à plus de 6 milliards US pour les commandes fermes et à plus de 10 milliards US si toutes les options sont exercées. La subvention de bombardier a été contesté par beaucoup des acteurs, notamment le Brésil qui a annoncé son intention de contester le financement gouvernemental accordé à Bombardier devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Et selon le journal LaPresse (printemps 2016), Boeing a déposé une plainte demandant l'imposition d'un droit compensatoire d'au moins 79,41 %, ainsi qu'un droit antidumping de 79,82 %, sur les ventes d'appareils CSeries aux États-Unis. Et le 26 septembre Washington a annoncé l'imposition des droits compensatoires préliminaires d'environ 220 % , presque trois fois plus que les 79,82 % demandés par Boeing dans sa plainte déposée au printemps.

Ma critique est basée sur le fondement de la plainte de Boeing, la politique commerciale protectionniste et les conséquences de la décision de Washington sur le commerce international. En faisant référence à l’ouvrage de Durand Jean Pierre (2014), sur le travail et la fragmentation des marches du travail, l’auteur explique comment les grandes entreprises font recours plus souvent à la sous traitance et les employées de la périphérie par rapport au noyau de l’entreprise. Bombardier est une compagnie dont le siège social est à Montréal, mais la compagnie a des succursales un peu partout dans le monde. Selon le journal LaPresse (20 septembre 2016), bombardier a 4200 employées en Irlande du Nord, dans l’usine qui fabrique les ailes des appareils CSeries. Le premier ministre, Justin Trudeau, a reçu l'appui de son homologue britannique, Theresa May, qui souhaite protéger ces emplois en Irlande du Nord, et le 5 septembre la ministre Britannique a eu une discussion avec le président américain Donald Trump sur le sujet.

Dans ce contexte international, le litige entre bombardier et Boeing risqué d’affecter négativement les relations commerciales internationales et surtout mètre beaucoup des gens sur la liste des chômeurs. Établir un lieu entre cette décision de Washington et la politique protectionniste de Donald Trump “ Buy american and Hire american” me semble évident malgré les possibles conséquences diplomatiques entre certain pays.La concurrence déloyale et le dumping que Boeing accuse bombardier, selon moi est sans fondement. Il sera difficile au Boeing de prouver à OMC que bombardier a vendue aux Etats Unis ses appareils à bas prix par rapport au prix de ce même produit
dans le pays d’origine qui est le Canada dans ce contexte pour conquérir le marché American, surtout que Boeing n’avait pas soumissionné à l’offre de Delta, en plus selon ce qu’on entend dans les journaux, Le géant de Chicago a abandonné depuis quelques années la production de ce segment d’avion.

Jean Paul Sebagabo

Références
Jean-Pierre Durand 2004, La chaîne invisible : travailler aujourd'hui : flux tendu et servitude volontaire,Paris : Éditions du Seuil c2004

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