En 2007,
la compagnie de technologies IBM comptait près de 130 000 emplois en Inde
(représentant 1/3 des employés totaux de la compagnie). En effet, on y retrouve
plus d’emplois en Inde qu’aux États-Unis, le reste de la force de production se
fait dans d’autres pays.
Ce que
IBM fait en Inde : De la recherche avant-garde de fine pointe, de la gestion de
réseaux informatiques pour plusieurs des plus grandes corporations
internationales, de la recherche web par image plutôt que par mots, de
l’intelligence artificielle, de la technologie de vision par ordinateur pour
des voitures qui se conduisent par elle-mêmes
Mais
pourquoi l’Inde ? Les compagnies de technologies américaines montreraient un
intérêt pour l’Inde en raison du coût de salaires bas et de la présence marquée
du nombre de travailleurs formés techniquement et maîtrisant l’anglais.
Coûts de
production bas…
La main
d’oeuvre bon marché s’avère d’importance vitale pour maintenir les coûts
d’opération bas à IBM. Selon des données de recherche de la firme Glassdoor,
les travailleurs Indiens gagneraient entre 1/2 et 1/5 du salaire des Américains
pour les même postes (la proportion varie en fonction des postes). L’entreprise
et leurs dirigeants, vont où c’est le plus accommodant pour eux et où le plus
grand profit réside, en accordant peu d’importance à l’intégrité au lieu de
provenance de la compagnie. En effet, Ms. Narayanan, a travaillée 12 ans pour
IBM et affirme que la mentalité de la compagnie à d’abord été d’instaurer des
emplois là où se trouvait une quantité importante de travailleurs qualifiés en
gardant en tête le budget du consommateur. On se fient donc au marché, c’est
l’économie qui mène les décisions, pas les conditions des travailleurs, pas la
solidarité nationale, mais bien le profit.
Effets
sur les Indiens…
Le texte
Invité à Nashik nous démontre une réalité que l’on peut comparer à celle
d’IBM : « ces jeunes travailleurs gagnent parfois jusqu’à l’équivalent de
80 000 $ US par année, mais doivent composer avec de très longues
journées de travail, durant parfois jusqu’à 20 heures ». Là aussi nous
avons un cas où il s’agit de postes relativement haut-placés, on ne parle pas
d’être ouvrier dans une manufacture. Les deux exemples montrent l’effet que la
mondialisation a sur les travailleurs ; les employés indiens chez IBM font un
salaire plus bas que les américains occupant le même poste, puis dans le cas
des travailleurs indiens de l’entreprise à Nashik,
ces inégalités sont plutôt simulées à travers les longues
journées de travail (des journées de travail de 20 heures ne seraient jamais
même envisagées d’être demandées de la part de techniciens informatiques américains).
Les compagnies américaines comme IBM seront toujours à la recherche de
travailleurs qui seront prêts à faire le même travail, souvent dans de pires
conditions, pour moins chers…
Effets
sur les américains…
Depuis
2007, le nombre d’employés à presque doublé en Inde tandis que les emplois aux
États-Unis ont diminués par licenciements qui a résulté en la perte de nombreux
emplois américains. La compagnie ne souhaite pas révélée cette information mais
une approximation a été faite qu’il y aurait présentement environ 100 000
employés aux États-Unis comparativement à environ 130 000 en 2007, ce qui
signifie que près de 30 000 emplois auraient été perdus du côté des Américains
depuis ce temps.
Le
président américain Donald Trump a dénoncé publiquement IBM d’avoir voler des
emplois aux Américains en les offrant aux Indiens. Celui-ci s’oppose clairement
à l’idée et a rendu l’accès au visa de travail pour travailleurs oeuvrant dans
le domaine de la technologie (H-1B) très difficile à obtenir dans le but de décourager
les entreprises à avoir recours à cette option.
Après
son élection, IBM a annoncé la création de 25 000 nouveaux emplois pour les
Américains. La compagnie planifie également de se moderniser en étendant sa
formation technologique aux personnes sans études universitaires (par exemple
ceux qui n’ont pas 4 ans d’université en bagage).
L’investissement
de 1 milliard de dollars dans les programmes de formation et dans l’ouverture
de nouveaux bureaux en terre américaine ferait également partie des plans futurs
de l’entreprise… Pendant ce temps, la compagnie prévoit investir 6 milliard de
dollars en Inde au courant des 3 prochaines années.
Ronil
Hira, un professeur à l’Université Howard qui se spécialise dans la
mondialisation et l’immigration affirme que IBM montre que la délocalisation
menace même les emplois américains en technologie les mieux payés. En effet ce
n’est plus que les emplois au bas de la chaîne qui sont affectés par le
phénomène de mondialisation mais également ceux plus hauts-placés. La qualification se voit donc perdre de la
valeur dans la mesure où il n’est plus suffisant d’être uniquement qualifié, il
faut maintenant compétitionner sa rentabilité (celui qui au bout du compte fera
faire le plus grand profit à l’entreprise ; par sa productivité, et par les
journées de travail les plus longues en fonction du salaire le plus bas
possible) avec des gens se trouvant à l’autre bout de la planète. Personne ne serait donc à l’abri du phénomène
de mondialisation, mêmes les travailleurs qualifiés.
Par Kimberly Lefebvre Lamarre
NOISEUX, Yanick. 18 septembre 2017. « Cours 1 :
Sociologie du travail présentation » ; Invité à Nashik ». Sociologie du
Travail. Université de Montréal
GOEL, Vindu, « IBM now has more employees in India
than in the U.S », New York Times, 28 septembre 2017, En ligne: https://www.nytimes.com/2017/09/28/technology/ibm-india.html
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