Le discours politique est tapissé de
stratégies pour se faire aimer du public, subséquemment avoir une meilleure
chance d’être élu. Dans nos sociétés occidentales, le roulement économique et
la création d’emploi ont toujours eu une consonance gagnante avec l’électorat.
Voilà pourquoi, lorsqu’Amazon a annoncé son intérêt d’implanter un siège social
au Canada (HQ2), les maires des trois villes ciblées par la nouvelle ;
Toronto, Vancouver et Montréal ne se sont pas fait attendre longtemps avant de
démontrer leur excitation pour la nouvelle sur les médias sociaux. Amazon se
laisse désirer avec la promesse d’une création de 50 000 emplois à la clé
payé 100 000$ chacun raconte-t-on, en plus de déclarations de la part du
fondateur Jeff Bezos telle qu’: « Amazon HQ2 va apporter des milliards de
dollars d’investissements en amont et des milliers d’emplois bien rémunéré
après sa construction ». Bref les deux facteurs mentionnés plus haut qui font
saliver nos politiciens dans un monde où l’appât du gain semble encore mener
les décisions de l’élite. Après s’être bien assujettis au capital et ses
promesses, il serait néanmoins pertinent de vérifier ce que le géant du
commerce électronique veut en échange d’un ci ‘’généreux cadeau’’. Car en
effet, une compagnie faisant partie de l’oligarchie, avec un fondateur qui a une
fortune personnelle estimé par Forbes à 81.6 milliards U.S ne semble pas au
premier abord le type qui donne sans rien espérer en retour. Bien qu’il
pratique la philanthropie à petite dose, le minimum pour être qualifier ainsi,
Jeff Bezos à une liste de critère pour que soit viable le projet HQ2.
Amazon
aura besoin d’un terrain de 7.5 millions de pieds carrés, de l’énergie propre
et peu coûteuse, un accès à un métro, une autoroute ainsi qu’un aéroport à
proximité et de la main d’œuvre suffisante. Toutes des demandes raisonnables me
direz-vous pour une entreprise qui veut construire quelque chose de
gigantesque, mais lorsque la candidate aura trouvé le site parfait, celui-ci
pourrait être vendu beaucoup moins chère en guise de bonne foi pour un
partenariat à long terme, le tout accompagné allègements fiscaux et d’une
électricité vendue sous le prix du bon goût. Cela peut paraître alarmiste, mais
la réalité est que nous ne connaissons pas la marge de contrôle qu’un
gouvernement est prêt à donner à une compagnie, juste pour la voire s’implanter
et se vanter en conférence de presse d’avoir créé des emplois dans la région,
mais à quel coût social ?
Nous n’avons qu’à prendre l’exemple de Seattle, où en
1994 l’entreprise débute dans le garage de son fondateur, 20 ans plus tard, en
plus du principal bureau (une tour de 150 mètres), quatre autres sont en
construction et les employés du siège social sont répartis pour l’instant dans
une trentaine d’édifices, bref près d’un cinquième du centre-ville de Seattle
dépend d’Amazon. Cette ville est pratiquement un test pour voir jusque où leurs
pratique et leur influence peuvent s’étendre; surveillance de ses consommateurs
et combines fiscales (facturation depuis un autre pays) sont des outils qui ont
permis la croissance fulgurante d’Amazon. De plus, le centre-ville de Seattle a
subi une importante gentrification suite à l’implantation de la compagnie, en
effet une importante hausse du coût des logements ainsi que des taxes
foncières ont fait exploser le coût de la vie dans le centre-ville. L’impact de ses mesures, s’est bien sûr fait ressentir sur les moins
fortunés qui ont été repoussé en périphérie du centre-ville, ne pouvant plus s’offrir
le logement où ils habitaient autrefois. En plus des impacts à l’extérieur des
murs de la compagnie, le patronat d’Amazon a une style gestion plutôt
discutable. Jetons un coup d’œil à l’intérieur
des murs des ‘’Amazonians’’ comme ils aiment bien se faire surnommer. Selon l’article
du New York Times, les employés sont conditionnés dès leur arrivé à adopter les
habitudes d'Amazon et oublier leurs anciennes façons de travailler. S’entre déchirer en réunion et critiquer les idées de ses collègues est bien vue par
la direction, plusieurs nouveaux appliquant ne sont plus là l’année suivante, le
taux de roulement d’employé est astronomique, cela est du ‘’purposeful Darwinism’’. en terme Amozonian. La culture
d’entreprise prône le dévouement inconditionnel à l’entreprise, plusieurs
sources affirme qu’après avoir été atteint par un cancer, une fausse-cou ou la
perte d’un proche, ils ont été poussés vers la sortie au lieu de se voir
accorder du temps pour se remettre d l’épreuve.
Les patrons ne servent qu’à maintenir la culture de l’entreprise en
place en ne se souciant peu des inégalités et des injustices, leur but est que l’employé ne fasse qu’un avec le système. Une fois cet
objectif atteint, le valeureux travailleur reçoit le titre ‘’d’amabots’’, ce
qui signifie qu’il ne fait qu’un avec le système. Bref, oubliez qui vous êtes et
devenez un amabot pour ne pas vous questionner et bien vivre votre aliénation
au sein des rois du capitalisme. Il est évident que certains consommateurs se réjouissent
de payer le moins chère possible et de recevoir leurs articles dans des délais
toujours plus rapide. Cependant, cette attitude naïve et individualiste est un
outil dont se servent les dirigeants d’Amazon pour exploiter leurs employés en
brandissant la mission de la satisfaction du client. Bref, tant que les clients
se réjouirons de recevoir des selfiesticks, des épices, ou des faux cils pour
les phares de leurs voitures sans se questionner des conséquences de tels gestes. Amazon poursuivra sa quête vers le sommet en étant vu comme un modèle d’affaire
à répliquer et à attirer à tout prix.
Cédrik Bérubé
Cédrik Bérubé
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