dimanche 1 octobre 2017

Les Amabots et l'ambition Amazonienne

 Le discours politique est tapissé de stratégies pour se faire aimer du public, subséquemment avoir une meilleure chance d’être élu. Dans nos sociétés occidentales, le roulement économique et la création d’emploi ont toujours eu une consonance gagnante avec l’électorat. Voilà pourquoi, lorsqu’Amazon a annoncé son intérêt d’implanter un siège social au Canada (HQ2), les maires des trois villes ciblées par la nouvelle ; Toronto, Vancouver et Montréal ne se sont pas fait attendre longtemps avant de démontrer leur excitation pour la nouvelle sur les médias sociaux. Amazon se laisse désirer avec la promesse d’une création de 50 000 emplois à la clé payé 100 000$ chacun raconte-t-on, en plus de déclarations de la part du fondateur Jeff Bezos telle qu’: « Amazon HQ2 va apporter des milliards de dollars d’investissements en amont et des milliers d’emplois bien rémunéré après sa construction ». Bref les deux facteurs mentionnés plus haut qui font saliver nos politiciens dans un monde où l’appât du gain semble encore mener les décisions de l’élite. Après s’être bien assujettis au capital et ses promesses, il serait néanmoins pertinent de vérifier ce que le géant du commerce électronique veut en échange d’un ci ‘’généreux cadeau’’. Car en effet, une compagnie faisant partie de l’oligarchie, avec un fondateur qui a une fortune personnelle estimé par Forbes à 81.6 milliards U.S ne semble pas au premier abord le type qui donne sans rien espérer en retour. Bien qu’il pratique la philanthropie à petite dose, le minimum pour être qualifier ainsi, Jeff Bezos à une liste de critère pour que soit viable le projet HQ2.

         Amazon aura besoin d’un terrain de 7.5 millions de pieds carrés, de l’énergie propre et peu coûteuse, un accès à un métro, une autoroute ainsi qu’un aéroport à proximité et de la main d’œuvre suffisante. Toutes des demandes raisonnables me direz-vous pour une entreprise qui veut construire quelque chose de gigantesque, mais lorsque la candidate aura trouvé le site parfait, celui-ci pourrait être vendu beaucoup moins chère en guise de bonne foi pour un partenariat à long terme, le tout accompagné allègements fiscaux et d’une électricité vendue sous le prix du bon goût. Cela peut paraître alarmiste, mais la réalité est que nous ne connaissons pas la marge de contrôle qu’un gouvernement est prêt à donner à une compagnie, juste pour la voire s’implanter et se vanter en conférence de presse d’avoir créé des emplois dans la région, mais à quel coût social ? 

         Nous n’avons qu’à prendre l’exemple de Seattle, où en 1994 l’entreprise débute dans le garage de son fondateur, 20 ans plus tard, en plus du principal bureau (une tour de 150 mètres), quatre autres sont en construction et les employés du siège social sont répartis pour l’instant dans une trentaine d’édifices, bref près d’un cinquième du centre-ville de Seattle dépend d’Amazon. Cette ville est pratiquement un test pour voir jusque où leurs pratique et leur influence peuvent s’étendre; surveillance de ses consommateurs et combines fiscales (facturation depuis un autre pays) sont des outils qui ont permis la croissance fulgurante d’Amazon. De plus, le centre-ville de Seattle a subi une importante gentrification suite à l’implantation de la compagnie, en effet une importante hausse du coût des logements ainsi que des taxes foncières ont fait exploser le coût de la vie dans le centre-ville. L’impact de ses mesures, s’est bien sûr fait ressentir sur les moins fortunés qui ont été repoussé en périphérie du centre-ville, ne pouvant plus s’offrir le logement où ils habitaient autrefois. En plus des impacts à l’extérieur des murs de la compagnie, le patronat d’Amazon a une style gestion plutôt discutable.  Jetons un coup d’œil à l’intérieur des murs des ‘’Amazonians’’ comme ils aiment bien se faire surnommer. Selon l’article du New York Times, les employés sont conditionnés dès leur arrivé à adopter les habitudes d'Amazon et oublier leurs anciennes façons de travailler.  S’entre déchirer en réunion et critiquer les idées de ses collègues est bien vue par la direction, plusieurs nouveaux appliquant ne sont plus là l’année suivante, le taux de roulement d’employé est astronomique, cela est du ‘’purposeful Darwinism’’. en terme Amozonian.  La culture d’entreprise prône le dévouement inconditionnel à l’entreprise, plusieurs sources affirme qu’après avoir été atteint par un cancer, une fausse-cou ou la perte d’un proche, ils ont été poussés vers la sortie au lieu de se voir accorder du temps pour se remettre d l’épreuve.  Les patrons ne servent qu’à maintenir la culture de l’entreprise en place en ne se souciant peu des inégalités et des injustices, leur but est que l’employé ne fasse qu’un avec le système. Une fois cet objectif atteint, le valeureux travailleur reçoit le titre ‘’d’amabots’’, ce qui signifie qu’il ne fait qu’un avec le système. Bref, oubliez qui vous êtes et devenez un amabot pour ne pas vous questionner et bien vivre votre aliénation au sein des rois du capitalisme. Il est évident que certains consommateurs se réjouissent de payer le moins chère possible et de recevoir leurs articles dans des délais toujours plus rapide. Cependant, cette attitude naïve et individualiste est un outil dont se servent les dirigeants d’Amazon pour exploiter leurs employés en brandissant la mission de la satisfaction du client. Bref, tant que les clients se réjouirons de recevoir des selfiesticks, des épices, ou des faux cils pour les phares de leurs voitures sans se questionner des conséquences de tels gestes. Amazon poursuivra sa quête vers le sommet en étant vu comme un modèle d’affaire à répliquer et à attirer à tout prix.

Cédrik Bérubé

Sources :

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