En Europe, fin juillet,
le chômage dans la zone euro touche encore 13.4 millions de personnes, soit un
taux de 8.2% selon Eurostat. Ce phénomène est énoncé comme un « retour à
la case départ » et se réfère directement à la crise économique de 2008.
Ainsi, près de 1.4 millions de personnes sont sorties des dispositifs
d’accompagnement vers l’emploi, en seulement un an. A cela s’ajoute que même
l’indicateur mesurant la part des employés au sein de la population en âge de
travailler s’est redressé. En effet, son ratio se rapproche de celui de 2007
soit 65.5%. Par ailleurs, même si la zone euro se porte mieux qu’il y a cinq
ans, il n’en reste pas moins qu’il aura fallu attendre 2015 et les premiers
rachats de dettes par la Banque centrale européenne, pour que les taux
commencent à se refermer. Cependant, cette crise est considérablement marquée
par un décrochage entre le nord et le sud du continent européen. Les pays
germaniques ont été plus ou moins épargnés grâce à la flexibilisation de leurs
marchés du travail avant la crise. Aussi, l’Allemagne est le seul pays de la
zone euro à avoir vu son taux de chômage diminuer ces dix dernières années. Du
côté des espagnols, malgré une chute de la part de chômage, ces derniers
avoisinent toujours les 15%. L’Italie, quant à elle, ne parvient pas à
redescendre sous la barre des 10% et ce sont le Portugal et l’Irlande qui s’en
sortent le mieux. Néanmoins, leur rattrapage s’est fait au prix d’une mise en
concurrence fiscale entre les Etats.
La crise économique dont
l’article fait référence ici, renvoie à la Grande Dépression de 1929 et c’est
pour cette raison qu’elle est appelée Grande Récession dans le monde
anglophone. Cette dernière a été marquée par une forte hausse des prix du
pétrole et des produits agricoles. De plus, des régulations et supervisions
inadéquates ainsi que des inégalités croissantes ont été les principales
conséquences de cette montée exorbitante des prix des actifs. Cela a conduit à
un ralentissement du commerce international, à une hausse du chômage et à une
baisse des prix des produits de base. Aujourd’hui, l’Europe fait de nouveau
face à ce phénomène avec une multiplication des contrats à courte durée, la
dérégulation du marché du travail et l’écrasement des salaires qui pénalisent
particulièrement les jeunes.
Par conséquent, c’est par
ce retour de crise, que le marché de l’emploi est renvoyé à l’essor du travail
atypique et la segmentation des marchés du travail, plus particulièrement chez
les jeunes. On pourra alors parler d’une classe précaire dont l’identité
professionnelle sera détruite, dont les relations avec l’entreprise et l’Etat
seront éphémères, ce qui procurera un faible salaire et donc entraînera une
insécurité par rapport à l’emploi. De ce fait, les pays européens énoncés sont
eux aussi frappés par une certaine austérité, flexibilité et précarité sur le
marché de l’emploi. Ce qui nous fait poser la question de l’avenir des jeunes
qui se retrouvent en marge de la vie professionnelle, ainsi que la question des
mesures misent en place pour déréguler l’emploi dans les pays touchés par ce
phénomène.
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