lundi 24 septembre 2018


Augmenter le salaire minimum à 15$ l’heure, pourquoi?

Depuis un certain temps, le débat du salaire minimum occupe une place importante chez les québécois. Ce Débat a refait surface avec le lancement des élections provinciales de cette année. La majorité des gens associent le terme élection avec le terme promesse électorale. Durant ce temps, les différents partis tentent de convaincre la population québécoise qu’ils sont le parti adéquat pour diriger notre province.  Québec Solidaire et le parti Québécois ont promis d’augmenter le salaire minimum à 15$ de l’heure s’ils étaient élus[1]. Mais est-ce vraiment possible? Selon ces deux partis cette promesse serait possible et serait même bénéfique pour la province.

D’une part, d’après l’Institut de la Statistique du Québec(ISQ) environ 830 000 personnes seraient rémunérées à un taux horaire inférieur à 15$ l’heure. Ce serait donc un emploi sur cinq qui gagnerait moins que 15$ l’heure. Contrairement à ce que les gens pensent, ce ne sont pas seulement les étudiants qui travaillent au salaire minimum. En effet, plusieurs de ces gens ont plus de 25 ans et la majorité de ces personnes sont des femmes[2]. Présentement, le salaire minimum actuel est insuffisant pour vivre. Notre salaire de 11.25$ l’heure ne permet pas à une personne de s’alimenter sainement et de vivre dans un logement approprié. Et dans ce scénario on ne parle même pas d’une famille avec des enfants. L’augmentation du salaire minimum permettra à ceux qui travaillent à 11.25$ l’heure de retirer un meilleur salaire annuel et du même fait, leur permettre de vivre avec une meilleure aisance financière, pour finalement réduire le stress que chaque personne vit en lien avec l’aspect économique.

D’autre part, l’écart entre les pauvres et les riches se creuse de plus en plus. En effet, d’après l’Institut de recherche et d’information socio-économique (IRIS), le Québec a atteint son plus haut pic dans l’écart entre les riches et les pauvres. Non seulement l’écart augmente, mais les pauvres travaillent plus pour en gagner moins[3]. Bertrand Schepper, chercheur à l’lRIS confirme que les Québécois ont travaillé plus et l'économie a crû de 71 % pendant cette période, par contre, ce n'est pas tout le monde qui en retire un avantage. La plus grande part revient au 10 % le plus riche, alors que la majorité des Québécois (70 %) reçoivent moins de revenus »[4]. l’étude démontre aussi que les familles québécoises travaillent en moyenne 321 heures de plus par année, depuis 1996. Les gens travaillent plus, mais le revenu a diminué si on fait une comparaison avec les générations antérieures.

Enfin, la classe moyenne est en baisse. Dans les années 70, la classe moyenne représentait 42% de la population. Elle a baissé à 31% en 2006. La classe moyenne est courroie de la transmission des idées, des normes sociales, des attentes culturelles et des valeurs de notre société[5]. Qu’allons-nous faire si la classe moyenne disparait. C’est pourquoi je pense qu’augmentait le salaire minimum serait une bonne idée, car elle réduirait l’écart entre les riches et les pauvres et elle permettrait de protéger la classe moyenne, la classe qui véhicule les valeurs et les normes sociales de notre société.

Bref, il vrai de dire que la question du salaire minimum amène place à plusieurs débats. Il n’y a pas de consensus sur l’idée de savoir si augmenter le salaire serait une bonne ou une mauvaise idée. Par contre, tout le monde est d’accord pour dire que l’augmentation doit être progressive.

Kevin Chhin
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[1] http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2018/201809/03/01-5195062-salaire-minimum-a-15-qs-veut-aider-les-entreprises-a-sadapter.php
[2] Marc-André DEMERS, Plus de 450000 Québécois et Québécoises sont rémunérés au salaire minimum… ou presque, ISQ, avril 2015, [En ligne] [www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/travail-remuneration/remuneration-horaire-hebdomadaire/bas_salarie.pdf]
[3] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/473996/etude-ecart-richesse
[4] Eve-Lyne Couturier et Bertrand Schepper.(2010). Qui s'enrichit, qui s'appauvrit 1976–2006. 64 pages.
[5] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/473996/etude-ecart-richesse

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