dimanche 30 novembre 2014

Il faut craindre le pire, selon les syndicats


Il faut craindre le pire, selon les syndicats

Tout d’abord, le projet de loi 15 se définit comme étant une loi entourant la gestion et le contrôle des effectifs des ministères.  En effet, la loi 15 ne laisse pas tout le monde indifférent ;  « des organismes et des réseaux du secteur public ainsi que des sociétés d’État fait craindre le pire aux représentants de syndicats, qui voient là une manière de sabrer dans l’autonomie des ministères et des institutions tout en procédant à une centralisation des pouvoirs.» (Alary, M-H, 2014). Autrement dit, le projet de loi 15 propose un gel des effectifs dans plusieurs domaines publics, tels que le réseau de la santé et de l’éducation.  De ce fait, une multitude d’acteurs syndicaux, dont Richard Perron, président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, le SPGQ, qui représente plus de 25 500 personnes dans la fonction publique, des sociétés d’État, des réseaux de l’éducation et de la santé, s’opposent à ce projet. Francine Lévesque, première ministre à la confédération des syndicats nationaux, la CSN, appuie le mécontentement des autres syndicats, car elle stipule que la vision du gouvernement ne s’arrête pas au fait de vouloir imposer à tout le monde un nouveau contrôle sur les effectifs, mais que, réellement, l’opération a pour but une hypercentralisation bureaucratique, afin d’effectuer des coupes. Le rôle de l’état-régulateur cible activement leurs coupures sur les personnes en situations précaires.

Si tel est le cas, les syndicats redoutent la sous-traitance qui est répandu dans l’appareil gouvernemental et ses faces cachées. Partant de ce fait, « Les budgets de la sous-traitance sont passés de 228 millions de dollars en 2003 à 778 millions de dollars en 2013. 41% de ces contrats auraient dû être donnés à l’interne ; il y a là des sommes astronomiques à économiser.»(Alary, M-H, 2014). Bien souvent un sujet délicat, la limite entre la sous-traitance et la privatisation est mince, offrant ainsi davantage de place au secteur privé. De surcroît, on tente de diminuer le travail des syndicats, malgré le fait que les employés de la fonction et des réseaux publics sont confrontés à des conditions de travail défavorables. Il est évident que la sous-traitance est avantageuse pour les entreprises, car elle exige un salaire moins élevé, réduisant également les avantages sociaux ou les négociations syndicales à une partie de la production. De ce fait, l’essoufflement des travailleurs témoigne de la mesure des heures supplémentaires obligatoires dans le secteur de la santé. Par conséquent, les gens ont des salaires plus élevés, mais en fin de compte, leur santé se dégrade. À ce propos, les taux d’absentéisme et les congés de maladie se voient augmentés dans tous les réseaux publics. D’ailleurs, le marché du travail a connu plusieurs transformations, comme l’État-employeur, la flexibilisation du travail et la sous-rémunération du travail atypique. Il y a une réduction des effectifs au sein des entreprises publiques, ce qui fait que l'on voit apparaître davantage de privatisation, un partenariat public privé et finalement de la sous-traitance. On retrouve la prolifération du travail atypique au cœur de la fonction publique ainsi que dans le secteur parapublic.

Dans les réseaux de santé et d’éducation, les besoins sont en constante évolution et en progression, malgré le gel d’effectifs potentiel, en raison des pressions budgétaires de plus en plus imposantes. Le 31 mars 2015, les employés entreront dans un débat contre le gouvernement entourant les conventions collectives du secteur public qui viendront à échéance. Aux prochaines revendications, les syndicats tenteront d’améliorer leurs conditions de travail, mais plus encore, la préservation des services sociaux adéquats. En raison de la montée du travail atypique et de la précarisation du travail qui touche le secteur public, les travailleurs ont un accès restreint aux assurances collectives privées et aux régimes publics de protections sociales. Par conséquent, les avantages associés à la syndicalisation sont également restreints. La dynamique de l’emploi au Québec se tourne vers les marchés périphériques de l’emploi, ce qui a pour conséquence une segmentation et une fragmentation des marchés du travail. Pour ces motifs, on assiste à la flexibilisation du travail, plus spécifiquement dans les entreprises produisant des biens et des services. Il faut repenser l’organisation du travail et les priorités salariales afin de satisfaire les travailleurs dans le domaine public. Bref, l’État veut adopter la loi 15 afin de contrôler la taille de la fonction publique.
Standing, Guy. 2011. « The Precariat », dans The Precariat : The New Dangerous Class,

Bloomsbury, New York. Pp. 1-25.
Alary, M-H. (2014). Projet de loi 15, il faut craindre le pire, selon les syndicats. Le Devoir, Repéré à http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/424359/projet-de-loi-15-il-faut-craindre-le-pire-selon-les-syndicats
Audrey Rioux

 

1 commentaire:

  1. Dans le blog d’Audrey, je saisie mieux le désarroi des gens à mon travail. Je travaille dans le réseau de la santé. En effet, cette loi ne laisse personne indifférente.

    D’après mon expérience de travail, le gouvernement tente de couper des milliards et des milliards de dollars, depuis 2011. À cette époque, le projet de loi 15 n’était pas aussi clair, mais le gouvernement affichait une certaine «gestion et le contrôle des effectifs des ministères».

    Pour ma part, je peux dire que j’ai longtemps eu l’idée que la fonction publique était, en quelque sorte, un employeur où les conditions de travail pouvaient assurées une stabilité et un équilibre dans la vie d’un travail, voire une plus grande assurance collective privée et un plus grand régime public de protections sociales. Alors que sur le terrain, je me rends compte que c’est tout autre.

    Il est difficile à croire que la fonction publique soit composée de conditions de travail «défavorables». Je peux vous en citer quelques-uns : les départs hâtifs des travailleurs en raison de leurs âges, la création d’une équipe de travailleurs qui sont expérimentés et formés à travailler à tous les centres médicaux du CSSS (sous-traitance à l’interne), la réduction du nombre d’employés à travailler à la réception du centre médical, par surcroit, accroissement de tâche, etc.

    Par conséquent, la santé mentale des travailleurs qui est teinté d’absentéisme, de dépression, de congés de maladie prolongé, demande de congé sans solde et j’en passe.

    Heureuse de lire cet article me permet de dire que mes collègues pourront avoir de meilleures conditions de vie au travail, à compter du 31 mars 2015. Il n’y a pas une journée où ces dernières me parlent de leurs craintes et inquiétudes envers leur travail.

    À quand, le gouvernement va-t-il cessé de créer des projets de loi et agir conformément ?

    Merci Audrey pour cet article.

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