La décision
de partir pour une terre inconnue n'est pas toujours la plus facile. Pour la plupart,
c'est une décision où on laisse derrière plusieurs choses qui ont de la signification
pour la personne en question. Le travail, les amis, l’école. Ce sont des
facteurs qui peuvent influencer telle décision. On n’est pas obligé de partir
mais les opportunités dans terres inconnues sont si attrayantes, qu’on est prêt
à tourner la page et prendre un nouveau départ. L’opportunité suscite d’attentes
comme l’obtention d’un meilleur emploi, trouver de la compagnie, poursuivre des
études. Bref, on s’attend à trouver une vie meilleure qui accroîtra nos chances
de succès. Le Canada est un tel pays. Reconnu par sa position privilégiée dans
le G-20, réunion qui vient tout récemment de se passer dans l’Australie, et le
G-8, le Canada est une sorte de terre promise. Avec telle position enviable, ce
n’est pas une surprise donc que le Canada reçoit des milliers des immigrants chaque
année. Cela a été la position du gouvernement depuis la fondation de la confédération
en 1867. Bien sûr, il y a eu des différentes priorités et patrons d’établissement
mais l’objectif a été toujours le même : le peuplement de la confédération.
Surtout,
ces priorités ont amené les anciens gouvernements et dirigeants à dessiner des
politiques que, selon leurs administrations, peuvent non seulement améliorer la
qualité de vie mais bâtir une société plus diverse. Cela a été le cas notamment
pendant les quarante dernières années où les
gouvernements ont y contribué. On commença par Pierre Elliott Trudeau
qui dans les années 1970 est décidé d’ouvrir les portes de la nation et laisser
entrer des immigrants provenant des régions antérieurement pas ciblées comme l’Amérique
latine et l’Afrique. Cette ouverture a été institutionnalisée avec la Charte
canadienne des droits et libertés et est encore une fondation, si on veut, de
la société canadienne. Ce n’est pas bizarre de trouver dans un restaurant des
gens provenant de différents pays avec différentes cultures, religions et
coutumes. En tant que nation multiculturelle,
le Canada a fait des avances.
Cependant,
en tant que nation égalitaire il reste beaucoup à faire. Surtout, en matière d’emploi.
Lorsqu’on compare les salaires et professions des immigrants, tant récents qu’établis,
avec ceux qui sont nés ici, les disparités son énormes. Dans un article paru au
site web rabble, on remarque comme cette différence ne cesse d’accroitre.
Récemment, M. Chris Alexander, Ministre de citoyenneté et de l’immigration, a déclaré
s’engager vers une politique de high-calibre, lequel suggère que la
situation va en bas. En d’autres mots, le gouvernement continue à recevoir des
immigrants mais ne dit pas qu’est-ce qu’ils vont faire une fois arrivés. Le ministère,
comme exemple, vient de célébrer la publication d’un de ses publi-reportages
dont on fait allusion à la situation des chauffeurs de taxi. Provenant en sa majorité
de l’Inde et du Pakistan, ledit reportage inclue des informations que pour
plusieurs pourrait signifier un changement de carrière même si n’est pas
choisie. Bienvenu au monde du cab-driving, où les médecins et autres
professionnels bien élevés vont terminer par conduire sur la Saint-Denis tant
samedis que dimanches.
Dans
un sens, le rapport ressemble quelques caractéristiques de la centrifugation de
l’emploi, mais vers le marché interne.
Tel que stipule par le ministère, un grand nombre de chauffeurs ont un
niveau de scolarité élevée avec au moins un diplôme de secondaire. Avec un ton
un peu naïf et quelques statistiques pour renforcer la confidence, le rapport
produit des types idéaux de l’industrie.
Des immigrants, plusieurs d’eux professionnels, et qui habitent dans une région
métropolitaine de recensement, sont venus pour conduire des taxis. C’est un
exemple d’un gouvernement qui met la main pour amener des professionnels et les
sous-employer. En se profitant de la docilité d’une main d’œuvre récemment arrivée,
le gouvernement confirme ses intentions en tant que commanditaire officiel de
la précarité de l’emploi. Des employés hautement qualifiés, sans avantages
sociaux, avec des bas salaires et où l’organisation collective est déficiente semble
bien s’adapter aux priorités du gouvernement. C’est un modèle dont la précarisation
fait partie de ce projet conservateur de multiculturalisme dont le American dream
nous permet de rêver mais une fois réveillés c’est sûr que le vent va
souffler.
Sources
Syed, Fatima. 2014. « Canada : the land of jobless
immigrants ». Rabble.
En ligne. Novembre. http://rabble.ca/news/2014/11/canada-land-jobless-immigrants
Citoyenneté et immigration Canada. 2014. Qui conduit un taxi au Canada ?. 17 pages. En
ligne. http://www.cic.gc.ca/francais/pdf/recherche-stats/taxi.pdf
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