mardi 4 novembre 2014


Ça va le marché du travail?

  

Le taux de chômage est un outil souvent utilisé par les économistes et par les politiciens pour qui ces chiffres sont très important. Aux États-Unis le résultat des élections de mi-mandat en cours en dépend largement, aux côtés de la confiance des consommateurs. Rudy Le Cours de La Presse nous explique cependant, dans un article du 3 novembre 2014 que le taux de chômage est insuffisant pour connaître l’état du marché du travail ce à quoi il est pourtant appliqué le plus souvent. Il ne tient pas compte de la participation de la population au marché du travail, ne mesure pas la sous-utilisation de la main-d’œuvre ou la durée du chômage pour donner quelques exemples.
L’auteur nous fait connaître L’IMT, un nouvel indicateur développé par la Banque du Canada, qui consiste aux mesures suivantes:

  • Quelle est la situation actuelle du marché du travail ?
  • Dans quels métiers ou professions la demande est-elle la plus forte ?
  • Quel est le salaire généralement payé dans telle ou telle profession ?
  • Quelles formations offrent les meilleurs débouchés ?
  • Quelles sont les perspectives d’emploi, par profession ou par secteur d’activité, pour les prochaines années ?
  • Quel est le volume de main-d’œuvre disponible, par profession ou par secteur d’activité ?
  • Les chances de trouver un emploi sont-elles meilleures dans une région en particulier ?
  • Quelles compétences faut-il mettre en valeur dans un CV ou en entrevue ?

Ensemble de ses indicateurs peut nous donner une image plus en détail du marché du travail selon Le Cours. L’article parle aussi de l’ICMT (Labor Market Condition Index [LMCI]) aux États-Unis présentés ici.

 Il est vrai que plus d’indicateurs nous permettent l’accès à plus de données. Cependant, il faut se demander, si les informations sont intéressantes, et si le point de vue économique est la bonne à adopter ou bien si elle peut être seule à nous informer sur la santé du marché de l’emploi du côté humain. Les compétences mises en valeur, les perspectives d’emploi et même le salaire ne nous racontent pas l’expérience que l’on peut avoir comme travailleur/travailleuse en 2014.

Dans une récession comme celle qui suivait la crise économique de 2008 les conditions du travail ont tendance à s’aggraver rapidement. On pourrait dire que les employeurs gagnent le pouvoir des employés. Il n’y a plus autant besoin de la main-d’œuvre, ce qui baisse presque automatiquement les demandes vis-à-vis des stipulations des contrats des candidats. Moins d’employés auraient plus de tâches à faire souvent en moins de temps, vu l’augmentation de la précarisation du travail. On est obligés d’accepter les emplois à temps partiel et en suite il faut trouver se présenter chez plusieurs entreprises pour gagner sa vie. Équilibre travail-famille ou travail-loisir pour ceux qui ne sont pas dans une famille, déplacé, rend la qualité de vie en risque de diminuer.
Les fonctionnaires prennent moins la pause et font plus d’heures pour assurer leur emplois. Les travailleurs font moins attention à la sécurité au travail. Le résultat : plus d’erreurs, plus de stress, plus d’accidents , et par conséquent plus de frais pour l’employeur, pour l’employé et pour l’état. Le résultat d’une économie basée sur les forces du marché, sans vouloir négliger leur importance pour la qualité de vie et la démocratie des pays occidentaux. Mais le marché, profitant des ressources humaines, oublie souvent qu’elles sont des êtres humains et pas des machines. On ne peut que rendre les procédures de travail plus efficace jusqu’à un certain point sans épuiser ces mêmes ressources. En fait, la science nous montre que le bien-être des employés n’importe le genre du travail, influence favorablement la productivité :

« Economists carried out a number of experiments to test the idea that happy employees work harder. In the laboratory, they found happiness made people around 12% more productive. […] We have shown that happier subjects are more productive, the same pattern appears in four different experiments. This research will provide some guidance for management in all kinds of organizations, they should strive to make their workplaces emotionally healthy for their workforce. »

Ainsi , The Globe and Mail publie le 4 novembre 2014, la liste des entreprises avec un lieu de travail exceptionnel, faite par Mediacorp Canada. Les indicateurs utilisés pour identifier ces entreprises sont :

·         physical workplace

·         work and social atmosphere

·         health, financial and family benefits

·         vacation and time off

·         employee communications focused on how employers capture employee feedback

·         performance management

·         training and skills development

 
Pour vraiment connaître la santé du marché du travail, ces deux listes susmentionnées d’indicateurs ou mesures devraient être fusionnées. Une tâche à résoudre pour les syndicats qui ont besoin de se renouveler pour rester pertinents aux travailleurs.  

 

 

 

 

 

 


 

 

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