Vivement 2095 !
L'égalité Homme-Femme sur
le plan professionnel, économique et politique devra encore attendre 80 ans
selon le rapport WEF.
Le
29 octobre, le journal français Le Figaro revenait sur le rapport rendu par le
Forum économique mondial (WEF) concernant la situation actuelle des inégalités
hommes/femmes et leur évolution. Depuis que les femmes ont eu accès au marché
du travail, voila maintenant plus d'une trentaine d'années, nous débattons
autour de la situation tout a fait injuste dans laquelle elles se trouvent vis
à vis de leurs congénères masculins. Et en dépit de toutes ces discussions, le
fait est toujours d'actualité: les inégalités entre les hommes et les femmes
ne reculent pas -pas suffisamment du moins- et ce particulièrement dans les milieux
professionnel et politique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, les
opportunités des femmes en matière d’économie et d'emploi atteignaient 56% de
celles des hommes il y a dix ans et atteignent aujourd'hui seulement 60%, soit
quatre points de plus. Et ce n’est rien comparé aux inégalités existantes dans
le milieu politique, notamment par rapport à la participation des femmes. En
effet, le rapport ajoute que ces dernières ne comptent que pour 21% des
décideurs de ce monde.
Partant
sur cette base, il faudrait donc 81 années supplémentaires pour combler
complètement cette différence. Comme souvent en matière d’égalité, les pays
nordiques se situent sur le podium des pays les plus égalitaires tandis que la
France se trouve à la 16ème place, les Etats Unis à la 20ème et la Grande
Bretagne à la 26ème. Les grands pays émergents tels que le Brésil, la Chine ou
encore l'Inde ont encore beaucoup de progrès à faire, même si on ne saurait trop les
blâmer au vue des résultats de nos pays si "développés" qui ne font
pas tellement mieux.
Le
fondateur et actuel dirigeant du WEF, Klaus Schwab, souligne que le monde
économique aurait pourtant intérêt à accélérer le processus d'égalisation car
du point de vue de la compétitivité "seules les économies qui offrent un
accès complet à tous leurs talents resteront compétitives et
prospéreront". Même s'il semblerait que tous les dirigeants ne soient pas
du même avis que lui puisque le PDG de Microsoft, Satya Nadella, déclarait il y
a un mois que les femmes ne devaient pas demander d'augmentation de salaire à
leur patron et qu'elles devaient leur faire confiance pour refermer le fossé
entre les sexes en matière de rémunération. Une déclaration plutôt mal
accueillie par le public, quand on sait qu'en 2014, les femmes et les minorités
raciales sont encore faiblement reconnues dans leur milieu professionnel.
Toujours
est-il que les femmes ne se laisseront pas faire. Après la réflexion vient le
temps de l'action et je pense que ce type de rapports et de déclarations
incitera plus que jamais la communauté féminine, et masculine espérons le, à se
saisir du sujet. Les mots et les chiffres font polémique et se propagent à
l'échelle mondiale, engageant le débat autour de l'égalité. Et pour cause, les
femmes sont de plus en plus scolarisées et éduquées par rapport aux hommes,
leurs résultats dans les écoles sont meilleurs et désormais, elles atteignent
des niveaux de carrière prestigieux. Il est déroutant de constater qu'elles
sont encore payées 20% de moins en moyenne que les hommes. L'Université d'Harvard
avait également souligné ce phénomène en menant une étude sur les différences
de salaires entre les hommes et les femmes. Il en ressortait que les
ingénieures gagnaient 89 cents pour chaque dollar gagné par leurs collègues
masculins, contre 71 cents dans le droit et 66 cents dans la finance. De plus,
dans les milieux technologiques tels que Microsoft, Google et Facebook, cinq
employés sur six sont des hommes.
Le
fait est que les femmes sont victimes et prisonnières d'une vision obsolète du
rôle de la femme au travail qui n'attend pas d'elles qu'elles négocient leurs
salaires et fassent leur propre promotion face à leur patron. Les femmes ont
certainement plus à coeur leur carrière qu’elles cherchent à faire évoluer et
avancer de sorte qu'elles n'aient pas à négocier une augmentation mais plutôt
pour que cette dernière fasse partie de leur progression. Mais cette stratégie
trouve aujourd'hui ses limites quand on sait qu’elle relève de l'espoir que
faire du bon travail suffit à recevoir une promotion. Il est temps que les
femmes osent faire face à leur patron pour percevoir ce qu'elles méritent à
juste titre. Le combat commence dans chaque bureau par de simples actions, à
condition que chacune prenne la parole pour donner son avis. Car l’espoir, ça
ne paie pas les factures, surtout si l’on doit encore attendre 80 ans que les
mentalités changent.
Source : http://www.lefigaro.fr/emploi/2014/10/28/09005-20141028ARTFIG00275-l-egalite-hommes-femmes-au-travail-sera-effective-en-2095.php
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