Les agences de placement dans le milieu de la santé permettent à
plusieurs entreprises de couvrir les postes vacants lors de manque de
personnel. C’est le cas surtout des infirmières et les préposées aux
bénéficiaires qui partagent leurs quarts de travail à travers les résidences et
cliniques privées. Cependant, les bénéfices que peuvent retirer les employées
engagées directement à l’entreprise excluent les employées provenant des
agences malgré qu’elles fassent le même travail et disposent du même temps pour
l’effectuer. On note, parmi les plaintes enregistrées, un salaire inégal et une
qualité de vie réduite par les horaires instables et le voyagement aux
différents points de service. Les deux
individus qui sont mentionnés dans le texte croient fermement que les solutions
se retrouvent au niveau du syndicat, soit la FTQ dans leur cas. Le syndicat
doit mettre en marche des processus pour non-seulement reconnaître les
inégalités de salaires, mais aussi pour les égaliser considérant que des
négociations sont en cours pour déterminer les modalités de la prochaine
convention collective. Une autre revendication des individus interviewés pour
cet article est d’inclure les jeunes dans le processus de revendication.
Plusieurs jeunes veulent s’informer, s’impliquer et apporter leurs idées à la
table de discussion. Par exemple, en intégrant les propos des jeunes à travers
le Comité des jeunes de la FTQ, ils ont réussi à transformer la question du
salaire minimum à 15$ en revendication majeure dans la plateforme de ce syndicat.
Le profil d’un travailleur vivant dans la précarité ressemble aux
individus mentionnés dans cette article : on parle de travailleuses qui
ont des emplois atypiques comme celles dans les agences de placement. Celles-ci
sont sous-payées pour le même travail que celles engagées directement par l’entreprise
et n’ont pas d’horaire stable ou d’endroit de travail fixe. En n’étant pas une
employée véritable de l’entreprise, elles n’ont ni accès à la mobilisation
collective ou aux syndicats, ni aux assurances que procure l’entreprise pour
celles-ci, ce qui contribue d’autant plus à la précarité de ces travailleuses (Carole Yerochewski, 2014 repris par Yannick Noiseux). Comme
on peut le constater, les femmes sont celles qui sont le plus représentées dans
la catégorie du travail à temps partiel, qui elle augmente de façon fulgurante.
Ceci étant dit, l’état pourrait intervenir pour mettre fin ou
encadrer plus radicalement les agences de placement, mais il adopte un rôle
passif vis-à-vis cette problématique. On pourrait quasiment supposer que l’état,
en ne se prononçant pas sur cet enjeu, l’accepte et le reproduit. C’est au rôle
du syndicat qui représente ces travailleuses d’apporter les revendications et
le faire valoir aux yeux de l’état. Une autre partie de la solution à la
problématique des agences de placement pourrait aussi se trouver au niveau de l’entreprise.
Comme Immegryde le mentionne : « Je ne crois pas à la pénurie de
main-d’œuvre, je crois aux meilleures conditions de travail ». Les
employeurs doivent offrir des meilleures conditions de travail pour conserver
leurs employés. De cette façon, ils n’auraient pas à avoir recours aux agences
de placement pour compenser pour le manque de personnel. Inversement, puisque
même les résidences privées pour personnes âgées sont des entreprises et s’inscrivent
dans une logique capitaliste, les directeurs de celles-ci savent que malgré les
conditions de travail sont mauvaises et que les employées décident de partir,
il y aura toujours d’autres personnes qui seront en mesure de travailler dans
ces conditions grâce aux agences de placement. C’est une sorte de cercle
vicieux qui enrichit les entreprises et précarise les employés, un système
habilité par l’état.
Un autre aspect qui ressort de cet article, malgré qu’il ne soit pas
mentionné, est la valorisation du travail infirmier ou justement, la
sous-valorisation de ce travail. Les emplois dans le domaine des soins, dont
les femmes occupent en majorité, sont moindrement rémunérés (Hirata,
Helena, 2003 repris par Yannick Noiseux). De plus, on s’aperçoit
que lorsqu’il y a plus d’hommes qui entrent dans un domaine majoritairement
féminin, les conditions ont tendance à s’améliorer, comme si l’augmentation d’employés
masculins et leur intérêt au domaine ajoute de la valeur au travail qui s’y
effectuait déjà. La question pourrait se poser : la sous-traitance
est-elle « permise » parce qu’elle affecte des emplois
majoritairement occupés par des femmes?
https://www.ledevoir.com/economie/540833/travail-egal-salaire-egal
Références :
Noiseux, Y. Transformations des marchés du travail et précarisation (Power Point slides) repéré sur Studium
Noiseux, Y. Discriminations et inégalités sur les marchés du travail (Power Point slides) repéré sur Studium
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