lundi 19 novembre 2018
Bientôt à l’affiche : Puces intégrées
En tant que membre du groupe de GIREPS
(groupe de recherche interuniversitaire et interdisciplinaire sur l'emploi, la
pauvreté et la protection sociale) sur Facebook, j’ai eu l’occasion de
rencontrer un article de CTV news, publié le 12 novembre 2018 : « Are
microchips for workers really 'nothing to be scared of ' ? », qui présente
la réalité de l’usage des micropuces comme élément du quotidien, que ce soit
pour démarrer notre voiture ou ouvrir une porte [1]. Celui-ci
cite un article écrit par Scott Gilfillan publié le 12 novembre 2018 pour une
fédération de syndicats représentant plus de cinq millions de travailleurs au
Royaume-Uni intitulé The Trades Union Congress.[2]
Certains ont
accès à leur environnent de travail à l’aide de carte d’accès à puce,
malheureusement ceux-ci peuvent souffrir de l’oubli de ces cartes et ne peuvent
probablement pas avoir accès à leur travail facilement. Une compagnie suédoise
apporte cette réalité dans l’environnement du travail comme solution pour
régler l’oubli des cartes d’accès à puce, bien sûr, avec quelque chose qui semble
être trop beau pour être vrai, vient avec des désavantages. Cette idée innovée
par Jowan Österlund, fondeur et chef de direction de la compagnie Biohax
International, nous assure qu’on ne devrait pas s’inquiéter avec cette mode commune
en Suède. En effet, les employé(e)s implantés avec les puces sont capables
d’ouvrir les portes, peuvent se connecter à leurs ordinateurs et peuvent même
utiliser des distributeurs automatiques en faisant un mouvement avec leur main.[3]
Sur ce point, comme
cite le titre de l’article de Scott Gilfillan : « I'm a person, not a
number ». En effet, ce
mouvement d’innovation peut faire en sorte qu’une personne se sente moins comme
un individu dans son milieu de travail et plus d’un nombre, ou dans d’autres
cas, se sentir comme un animal. Ironiquement, les micropuces discutés dans cet
article sont similaires à ceux utilisés pour suivre les traces des animaux
domestiques qui transmettent de l’information aux propriétaires. Pareillement, imaginons
l’employé(e), qui est en manque d’intimité dans son milieu de travail, et qui
risque d’être questionné sur le nombre de visites aux toilettes, ces
emplacements, ou bien être sous l’espionnage de sa vie privée par son
employeur, vu que la puce est insérée entre l’index et le pouce de la main de
la personne. Le travail ne quitte pas la personne. La psychologie du travail
amène un bagage à la maison. Ceci peut affecter la santé mentale d’une
personne, car la puce n’a pas de bouton d’arrêt. Cette nouveauté dans l’environnement
de travail fait référence à la philosophie derrière le panoptique de Bentham
dans une prison. Plutôt, dans le cas du milieu de travail, les prisonniers sont
les employé(e)s, les cellules se trouvent sous forme de bureaux, la tour est le
siège social de l’entreprise, et les gardes s’identifient comme employeur(e)s. Cette
déshumanisation des employés dans ce cercle vicieux, où ils sont constamment
sous surveillance, joue un rôle dans la destruction de l’identité de la
personne, car leurs entités appartiennent à l’employeur. Ce ne sont plus des
collaborateurs, mais des employés aliénés ou même des robots.
Le concept d’aliénation
du salariat vient en jeu dans cette situation, car le « prisonnier »
fait son travail contre un salaire. Cependant, la personne peut se retrouver à
ne pas avoir le choix d’accepter cette nouvelle forme d’innovation de faire
partie de leur corps, étant donné qu’on vit dans une société de consommation,
nous avons besoin d’un salaire pour survivre. D’ici fait appel à l’exploitation
capitaliste et le sacrifice de son soi par l’insertion du miro puce. Bref, cette technicisation dans le domaine du travail est en
fait ce qu’on peut visionner dans des films de science-fiction, mais en fait,
malheureusement, ça fera peut-être partie de notre réalité. Effectivement,
depuis 2015, plus que 3000 personnes ont accepté l’insertion de micropuce dans
leur entité, en Suède. [4]
Christine Yazbek
[1] CTV news, «Are microchips for workers really 'nothing to be scared of’?
», 12 novembre 2018, https://bit.ly/2qPIYZc, consulté le 15 novembre 2018
[2] Gilfillan, Scott, «I'm a person, not a number" - why
microchipping staff is a sinister step too far », 12 novembre 2018, https://bit.ly/2qOYEMA , consulté le 15 novembre 2018
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