Le samedi, le 29
septembre de 12 h 30 à 13 h 30, j’ai présenté à la conférence
du Comité organisateur du colloque (GIREPS).
Les représentants
ont discuté autour du thème du syndicalisme et du travail précaire. Ils ont
soutenu que moins des gens travaillent à long terme moins il y a de solidarité
sociale.
De prime abord,
ils ont parlé des conditions politiques et historiques de l'émergence du néolibéralisme.
Le néolibéralisme existait de manière latente, mais cette philosophie politico-économique
s’établit véritablement dans les années 80. Les conséquences notamment
dans le travail syndical est la baisse des salaires et la perte du pouvoir
d'achat des familles. Une autre conséquence psyschologique ou non-matérielle
est la recherche des propres intérêts égoistiques des individus.
Puis, ils ont
exposé les droits syndicaux menacés par le néolibéralisme. En effet, un
gouvernement néolibéral attaque les syndicats sur trois droits fondamentaux:
les droits de négociation, droit d’association et droit de grève. Dans le droit
d’association, le gouvernement, par matraquage médiatique, suscite la peur au
sein en vilipendant ou en dénonçant les syndicats (Couche-Tard et le Journal de
Montréal). Dans le droit d’association, on peut recenser l’exemple de
Couche-Tard et la Loi sur le financement des syndicats. C’est une loi qui exige
des syndicats à dévoiler leur budget. La conséquence manifeste est créer une
sorte de rétince auprès des gens à s'engager dans la lutte syndicale et de
freiner sa participation syndicale. Pour ce qui est du droit de grève — Loi spéciale
où le gouvernement peut empêcher arbitrairement une grève syndicale. L’enjeu
est de s'attaquer au droit de négociation en donnant plus de pouvoir aux
compagnies privées et inéluctablement de réduire considérablement l'influence
des syndicats.
Toutefois, les
luttes syndicales ont permis d’avoir des gains sociaux. En effet, les syndicats
ne parlent plus uniquement de salaire des employés mais aussi de toutes les
conditions du travail.
Aujourd’hui, on
peut noter un recul du syndicalisme avec pour cause la floraison des emplois
atypiques (Uber en est un exemple). Le défi nouveau est donc de repenser le
fonctionnement, les objectifs les importants des syndicats. Il faut que les
syndicats s’adaptent au changement de réalité.
Il faut être proactif en sensibilisant, regroupant, sous forme syndicale ou
associative, les employés qui sont atypiques car ce type d'emploi n'encourage
pas la communications et la création de liens forts ( les chauffeurs de taxi).
En outre, il
faut changer la structure syndicale si on veut rapprocher le plus possible les
syndicats des réalités du moment. Toutefois, l'obstacle est de convaincre les
personnes qui sont réfractaires au changement, car tout changement ne s'impose
pas naturellement très souvent.
La tâche des
syndicats s'avère encore plus difficile devant le coût élévé de la vie et la
stabilité des salaires. Aussi, la classe moyenne et la classe à faible revenu développent
peu de solidarité parce que la première ne veut pas être associée à la seconde,
ils ne sont pas dans le même rapport au pouvoir.
Il y a une différenciation
dans la conscience sociale selon les secteurs. La majorité des gens qui sont
syndiqués au public ont plus conscience du problème social alors que dans le
secteur privé, cette conscience syndicale est moins forte. C’est un problème
d'autant plus sérieux, car la majorité des gens travaillent dans le secteur
privé.
Un autre
obstacle à la lutte syndicale est la difficulté à attirer les jeunes. Ceux-ci
participent moins et ils y sont moins intéressés. Donc, il y a un problème de renouvellement au
sein du mileu syndical. Devant ces différents obstacles, il faut penser
plusieurs solutions, disent les conférenciers.
Devant l'émergence
grandissante des emplois atypiques où le travail est en dehors du bureau, il
faut transformer, "moderniser" le syndicat pour l'adapter à cette
nouvelle réalité et participer activement au vote de lois en faveur d'une
couverture syndicale plus large d'emplois.
Une piste de
solution est de syndiquer les agences de main d’œuvre. L’idéal serait d’obliger
le patronat à faire affaire avec les agences de main-d’œuvre syndiquées. Mieux,
il faut organiser les projets à long terme.
En somme, cette
conférence a été très instructive et a discuté un thème fort intéressant
(contemporain). En effet, notre temps est marqué par une sorte
d'"uberisation" de la société avec le développement d'emplois
auto-entrepreneurs, précaires et atypiques. L'individualisme qui incarne notre
société y joue un rôle majeur dans l'effritement de la solidarité sociale. Un
reproche ou une critique aux syndicats est de n'avoir été avant-gardistes en
mesurant à sa pleine ampleur les emplois atypiques pour mieux s'y adapter. Une
autre critique est le manque d'aide à la formation à l'action syndicale des
plus jeunes pour que ceux-ci voient dans la lutte syndicale une valeur
significative ou un bien fondé. Toutefois, les animateurs de cette conférence
sont conscients de ces obstacles et les pistes de réflexion qu'ils sont soulevées
sont très pertinentes.
Par Yuliya Kiyashko
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