lundi 5 novembre 2018

Résumé de Table ronde II : Syndicalisme et travail précaire.


Le samedi, le 29 septembre de 12 h 30 à 13 h 30, j’ai présenté à la conférence du Comité organisateur du colloque (GIREPS).

Les représentants ont discuté autour du thème du syndicalisme et du travail précaire. Ils ont soutenu que moins des gens travaillent à long terme moins il y a de solidarité sociale.

De prime abord, ils ont parlé des conditions politiques et historiques de l'émergence du néolibéralisme. Le néolibéralisme existait de manière latente, mais cette philosophie politico-économique s’établit véritablement dans les années 80. Les conséquences notamment dans le travail syndical est la baisse des salaires et la perte du pouvoir d'achat des familles. Une autre conséquence psyschologique ou non-matérielle est la recherche des propres intérêts égoistiques des individus.

Puis, ils ont exposé les droits syndicaux menacés par le néolibéralisme. En effet, un gouvernement néolibéral attaque les syndicats sur trois droits fondamentaux: les droits de négociation, droit d’association et droit de grève. Dans le droit d’association, le gouvernement, par matraquage médiatique, suscite la peur au sein en vilipendant ou en dénonçant les syndicats (Couche-Tard et le Journal de Montréal). Dans le droit d’association, on peut recenser l’exemple de Couche-Tard et la Loi sur le financement des syndicats. C’est une loi qui exige des syndicats à dévoiler leur budget. La conséquence manifeste est créer une sorte de rétince auprès des gens à s'engager dans la lutte syndicale et de freiner sa participation syndicale. Pour ce qui est du droit de grève — Loi spéciale où le gouvernement peut empêcher arbitrairement une grève syndicale. L’enjeu est de s'attaquer au droit de négociation en donnant plus de pouvoir aux compagnies privées et inéluctablement de réduire considérablement l'influence des syndicats.

Toutefois, les luttes syndicales ont permis d’avoir des gains sociaux. En effet, les syndicats ne parlent plus uniquement de salaire des employés mais aussi de toutes les conditions du travail.

Aujourd’hui, on peut noter un recul du syndicalisme avec pour cause la floraison des emplois atypiques (Uber en est un exemple). Le défi nouveau est donc de repenser le fonctionnement, les objectifs les importants des syndicats. Il faut que les syndicats s’adaptent au changement de  réalité. Il faut être proactif en sensibilisant, regroupant, sous forme syndicale ou associative, les employés qui sont atypiques car ce type d'emploi n'encourage pas la communications et la création de liens forts ( les chauffeurs de taxi).

En outre, il faut changer la structure syndicale si on veut rapprocher le plus possible les syndicats des réalités du moment. Toutefois, l'obstacle est de convaincre les personnes qui sont réfractaires au changement, car tout changement ne s'impose pas naturellement très souvent.

La tâche des syndicats s'avère encore plus difficile devant le coût élévé de la vie et la stabilité des salaires. Aussi, la classe moyenne et la classe à faible revenu développent peu de solidarité parce que la première ne veut pas être associée à la seconde, ils ne sont pas dans le même rapport au pouvoir.

Il y a une différenciation dans la conscience sociale selon les secteurs. La majorité des gens qui sont syndiqués au public ont plus conscience du problème social alors que dans le secteur privé, cette conscience syndicale est moins forte. C’est un problème d'autant plus sérieux, car la majorité des gens travaillent dans le secteur privé.

Un autre obstacle à la lutte syndicale est la difficulté à attirer les jeunes. Ceux-ci participent moins et ils y sont moins intéressés.  Donc, il y a un problème de renouvellement au sein du mileu syndical. Devant ces différents obstacles, il faut penser plusieurs solutions, disent les conférenciers.

Devant l'émergence grandissante des emplois atypiques où le travail est en dehors du bureau, il faut transformer, "moderniser" le syndicat pour l'adapter à cette nouvelle réalité et participer activement au vote de lois en faveur d'une couverture syndicale plus large d'emplois.

Une piste de solution est de syndiquer les agences de main d’œuvre. L’idéal serait d’obliger le patronat à faire affaire avec les agences de main-d’œuvre syndiquées. Mieux, il faut organiser les projets à long terme.

En somme, cette conférence a été très instructive et a discuté un thème fort intéressant (contemporain). En effet, notre temps est marqué par une sorte d'"uberisation" de la société avec le développement d'emplois auto-entrepreneurs, précaires et atypiques. L'individualisme qui incarne notre société y joue un rôle majeur dans l'effritement de la solidarité sociale. Un reproche ou une critique aux syndicats est de n'avoir été avant-gardistes en mesurant à sa pleine ampleur les emplois atypiques pour mieux s'y adapter. Une autre critique est le manque d'aide à la formation à l'action syndicale des plus jeunes pour que ceux-ci voient dans la lutte syndicale une valeur significative ou un bien fondé. Toutefois, les animateurs de cette conférence sont conscients de ces obstacles et les pistes de réflexion qu'ils sont soulevées sont très pertinentes.



Par Yuliya Kiyashko

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