Le
phénomène de l’intelligence artificielle et de la robotique est en pleine
expansion dans les pays développés. Certains diront que ce progrès de la
technologie permettra à l’humain d’être plus efficace ou de le remplacer dans les
tâches désagréables, alors que d’autres diront que l’intelligence artificielle
est une menace pour le travailleur et qu’elle pourrait être responsable de la suppression
de beaucoup d’emplois.
Déjà
aujourd’hui, quelques formes d’intelligence artificielle sont développées.
Récemment, le géant d’internet Amazon a développé une nouvelle application pour
le téléphone intelligent, Amazon Go,
qui évite aux utilisateurs de devoir passer à la caisse en magasin. En effet,
l’acheteur ne fait que prendre les items dont il a besoin en magasin et grâce à
un mélange de technologies (dont l’intelligence artificielle), les articles
sont enregistrés par le téléphone dans l’application et la personne reçoit sa
facture par courriel quelques temps après. Même si pour le moment cette
application ne peut être utilisée que par des employés de la firme, Amazon rêve
grand et désir rendre accessible l’application pour tout le monde. Le rôle des
caissiers et des caissières semblent déjà être menacé par ce projet en voie
d’expansion.
Selon
les experts, la révolution technologique entraînera la perte de cinq millions
d’emplois d’ici les cinq prochaines années et la création de deux millions de
nouveaux emplois. Les secteurs les plus menacés sont ceux où les travailleurs
sont le plus enclin à faire des gestes répétitifs, comme par exemple les
caissiers, les vendeurs et les cueilleurs de fruits. L’intelligence
artificielle permettrait donc d’être plus efficace que l’humain et d’accroître
la productivité, cette dernière étant un principe central dans nos sociétés
capitalistes. Par contre, ces emplois sont peut-être répétitifs et moins
stimulants, mais ils ne requièrent pas de compétences professionnelles exclusives
et beaucoup de personnes occupent ces postes. Ainsi la question se pose : que
feront-nous des milliers d’individus qui souffriront de la pénurie d’emplois ?
Comment l’État s’adaptera-t-il à cette situation, spécialement en ce qui
concerne les prestations sociales telles que l’assurance chômage et l’aide
sociale ?
Les
nouveaux emplois créés avec l’avènement de l’intelligence artificielle
nécessiteront des travailleurs hautement spécialisés ayant des qualifications
professionnelles particulières. Ce type de professionnels représente présentement
une faible proportion des salariés dans la société. Le besoin de formation
spécifique s’impose, considérant le peu de personnes aptes à travailler avec
l’intelligence artificielle. Présentement, l’offre de ce genre de formation
n’est pas élevée, malgré la demande. Les entreprises dépensent plutôt des
sommes gigantesques en nouvelles technologies, mais ne prennent pas le temps de
former leurs employés pour utiliser ces technologies.
Les
travailleurs les moins qualifiés seront donc de plus en plus nombreux à se
battre pour les emplois ne demandant aucune qualification spécifique. C’est à
se demander si la quantité d’emplois sera suffisante pour satisfaire une
population entière dans quelques décennies.
Selon
les experts de l’Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE), les nouvelles technologies permettront d’augmenter la productivité des
entreprises, ce qui au final permettra d’enrichir l’économie. Par contre, les
experts semblent s’inquiéter du fait que les robots seront responsables de
cette richesse. «L’économie sera
en effet plus riche, mais cette richesse sera de plus en plus produite par des
robots et profitera d’abord et avant tout à leurs propriétaires et à une petite
élite de travailleurs hyperspécialisés» (Le Devoir, Desrosiers, 2018). Fidèle
au capitalisme, la richesse enrichit les plus riches et appauvrit les moins
riches.
En
conclusion, le fait d’imaginer une partie de la population privée d’emploi dû
au manque de travail disponible pourrait nous amener à re-questionner le sens
de la vie, sachant que le travail fait partie intégrante de l’être humain.
Laurie-Anne
Sanscartier
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