Dans La
crise des emplois non qualifiés, Yerochewski et al. tentent – et
réussissent, à mon avis – de contester les explications traditionnelles
qui naturalisent le phénomène des travailleurs pauvres, en dissipant
les préjudices et les connaissances reçues à propos de travailleurs non
qualifiés. Un des aspect les plus importants qu’ils relèvent – selon moi – est
que on est en face à une déqualification du travail, plutôt que à des
travailleurs non qualifiés. Ils mettent l’accent en particulière sur les femmes
et les immigré(e)s, dont le travail est discrédité, à la base aussi des raisons
d’enjeux social. Il conclurent en disant : «C’est parce que l’on tien
pour acquises des division du travail fondées sur le genre, l’appartenance à un
groupe racial, la citoyenneté ou les qualifications, que l’on tolère ces
phénomènes de polarisations et dégradation des condition de l’emplois. […] Le
fait que ces travailleurs soient des femmes et des immigré(e)s confère une
légitimité culturelle à leur discriminations économiques et
sociale ».
Or, France
Stratégie – un organe conseilleur du gouvernement Français – vient de publier,
pour la première fois - un rapport sur les coûts de la discrimination au lieu
du travail[1].
Tout d’abord le rapport explique en ce qui concerne le problème de la
discrimination :
Les
discriminations représentent une insulte à l’ambition républicaine d’égalité.
Elles constituent un problème social parce qu’une partie de la population
concernée est pénalisée dans l’accès à l’emploi ou cantonnée dans des emplois
de moindre qualité. Elles induisent également des coûts économiques, en premier
lieu pour les individus qui les subissent, mais également pour les employeurs
et pour la société dans son ensemble. Elles posent donc un triple problème
moral, social et économique. Chaque discrimination fragilise la société,
engendre une injustice, occasionne une souffrance et bride un talent qui ne
trouve pas à s’employer.
Le but de l’étude
est une qualification et quantification, en suivant des méthodes inverses – du
moment que la discrimination à l’embauche n’est pas directement mesurable – de
la discrimination pour le sexe e l’origine des travailleurs.
Quatre dimensions
d’inégalités sont observées : trois concernent le marché du travail (accès à
l’emploi, accès au temps plein, niveau de salaire) et une le système éducatif
(proportion de bacheliers).
L’intuition sur
laquelle se base l’étude est que toute sorte de discrimination porte, en termes
économiques, à une distribution sous-optimale des ressources, en créant
ainsi défaillance du marché. Cette allocation défectueuse des ressources
induirait donc à un gâchis des talents et de conséquence à une perte
économique. Pour corriger cette défaillance il devrait y avoir une réduction
des écarts entre la population discriminée (femmes, immigré(e)s, handicapés,
résidents dans les banlieues) et la population de référence (homme, blanc, ne
pas résident en zones urbaines sensibles). Pour corriger les écarts, quatre
paramètres doivent être pris en considération.
1) Resserrement des écarts de chances d’accéder à un poste de niveau de
salaire élevé (effet « salaire »);
2) Accès élargi à l’emploi pour les populations discriminées (effet «
taux d’emploi »);
3) L’accès à un poste à temps plein, c’est-à-dire la réduction des écarts
de durée hebdomadaire du travail entre catégories (effet « heures travaillées
»);
4) Réduction des écarts de niveau d’éducation (effet « niveau
d’éducation »).
Vu les résultats
du rapport, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, promet d'être « intraitable
»[2] à
l’avenir avec les entreprises qui prendraient des mesures «cosmétiques» contre
les pratiques discriminatoires dans l’emploi. «Chacun doit comprendre que la
lutte contre les discriminations n’est pas un gadget», a-t-elle ajouté[3].
Comme note
concluante de cet article, je trouve bien ironique le fait que pour une fois ne
soient pas les demandes sociales (comme l’est d’une perspective purement
économique l’état providence) à créer une allocation sous-optimale de
ressources, mais le défaillance résulte des choix économique, prise, tout
d’abord, pour éviter de perte dans la production en embauchant des femmes,
« plus faibles et moins productives » où des immigré(e)s,
« ingérables et pas fiables ». Il ne reste à espérer que l’état des
choses va être corrigé par l'entreprise pour la société avec la même urgence,
détermination et inflexibilité que l'entreprise requéraient de la
société.
D’après les statistiques, des mesures corrigeant les écarts mentionnés ci-dessus pourrait porter à une augmentation du PIB, de +3,5 à +14%.
[1] http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/19-09-2016_fs_rapport_cout_economique_des_discriminations_final_web.pdf
[2] http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211308943985-emploi-reduire-les-discriminations-permettrait-de-doper-leconomie-2028733.php
[3] http://www.liberation.fr/france/2016/09/20/travail-reduire-les-discriminations-rapporterait-des-milliards-d-euros_1504002
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