Pour en finir avec le mythe de l'Oisiveté.
J'étais ce soir à la conférence sur le Revenu Minimum Garanti à la Maison Bellarmin et quel ne fut pas mon étonnement !
En effet, on a pu y entendre différents chercheurs, professeurs, analystes socio-économiques et politiques nous présenter les avantages (plutôt) et les désavantages d'une telle mesure. (Pour ceux qui n'aurait pas suivi : une vidéo explicative : ici )
L'objectif étant de répondre à la question suivante ; le revenu minimum garanti est-il une mesure efficace de lutte contre la pauvreté ?
Les 3 intervenants ont tout d'abord essayé de préciser les termes de ce projet confié au Ministre de l'emploi et de la Sécurité sociale, François Blais. Notamment des définitions centrales comme celles de l'universalité et de l'inconditionnalité de ce revenu d'existence. A quel âge ? Selon la nationalité, le pays de résidence, l'activité, le patrimoine ? Non non inconditionnel, universel. Pour tous, de la naissance à la mort, quelque soit sa situation.
Alors une fois les principaux enjeux débroussaillés, il a été questions des projets pilotes ayant été menés de par le monde, notamment en Alaska, en Namibie, en Inde, à Dauphin en Manitoba et des conclusions largement positives et enthousiasmantes de ces concrétisations.
Alors ce qui m'a étonné c'est malgré tout, la frilosité de l'assistance et le poids de certains "faux" problèmes à mes yeux, invoqués.
Avec en premier lieu, le spectre de l'oisiveté. Brandi comme un épouvantail, j'avais déjà pu l'entendre dans divers milieux (de droite, de gauche, dépolitisés, travailleurs, patrons,...) transversalement imprégnés par la valeur de la vertu Travail. L'argument principal ici étant que, laissant le choix aux citoyens de travailler ou non (puisqu'ils n'y seraient plus contraints), il est à craindre qu'ils cessent toute activité.
Comme si l'aspiration principale de l'être humain était le très cliché "télé-canapé".. C'est bien connu !
Alors même si nous n'en avions pas besoin pour douter de cette prédiction, des études ont évidemment été menées pour savoir que feraient les êtres humains si leurs besoins de base (logement, nourriture) étaient assurés, soit le revenu minimum garanti. Oh surprise, seulement entre 2 et 5% (selon les études) des personnes interrogées arrêteraient totalement de travailler. L'immense majorité se concentrerait sur la réalisations justement des leurs aspirations, de leurs rêves, de leur développement personnel et l'augmentation de leur champ de possibilités par une activité rémunérée. Et vous ?
Honnêtement, combien de temps tiendriez-vous tournant en rond, à maison, sans activité ?
Et oui, parce-que revenu de base, n'est pas revenu de loisirs ! Et afin de réaliser les besoins venant après se loger et manger dans la pyramide des besoins de Maslow, c'est à dire toutes les autres activités de l'Homme tout au long de sa vie (se divertir, voyager, apprendre, etc..) il lui faudrait toujours des revenus complémentaires. En résumé, l'oisiveté avec le revenu de base (qu'il soit de 600 ou de 1000$) ne serait pas le grand luxe.
Comment douter alors que renouant avec sa dignité, sa souveraineté et sa liberté, l'Homme assuré d'un revenu minimum garanti ne se choisisse pas de nouvelles (ou d'anciennes) activités ayant un sens pour lui et lui permettant de mener sa vie comme il l'entend ?
Ce qui aurait dû être la vocation essentielle de l'activité humaine non ?
Ce qui est malheureusement devenu le Travail (de tripallium en latin, torture) tel qu'on le connaît depuis 2000 ans, absurde, abrutissant, subordonnant et contraint (surtout depuis l'avènement de l’économie de marché). Pour éviter de le nommer, capitalisme (malheureusement sauvegardé par le RMG puisque sensé aussi relancer la consommation - ce qui fait le bonheur de ses défenseurs à Droite.) Ne remettant donc pas en question l'existence même de l'argent, mais ce n'est pas la question ici.
In fine, concernant ce revenu d'existence garanti, tous les éléments sont là pour nous permettre de faire les bons choix ; c'est faisable, c'est même fait ailleurs avec de grandes réussites (chute des taux d'alcoolisme, de dépression, de suicide, de violence, autonomisation des femmes, des classes inférieures, des jeunes, retour en masse aux études, etc..). Alors qu'attendons-nous ?
A moins que l'on tienne vraiment à continuer de perdre sa vie à la gagner, plutôt qu'à la vivre !?
Amicalement,
Avec une petite chanson pour finir : ici
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