Je lisais un
article sur la loi 70 au début du mois de septembre et quelque chose a capté
mon attention. Pour ceux et celles qui ne savent pas ce qu’est la loi 70, je
vous l’explique. La loi 70 consiste à réduire et à couper de moitié les
prestations des nouveaux demandeurs d’aide sociale « apte à travailler » qui
refusent d’aller travailler. Avant tout, je tiens à dire que je suis un peu en accord
avec certains faits. Je ne tiens pas à ce que les foudres frappent sur moi de
la part des autres et je tiens aussi à spécifier que je ne tends pas à
généraliser certaines exceptions sur l’ensemble de la population. Je sais que
lorsqu’il est question des gens plus démunis, souvent le ton monte et je ne
tiens pas à ce que cela arrive. Seulement, je crois que cette question d’aide
sociale (qui traîne depuis assez longtemps, selon moi) mérite qu’on s’y attarde
un peu.
Je suis d’accord
avec le fait que les jeunes âgés de 18 ans ne devraient pas faire de demande de
bien-être social. Je crois qu’il est possible de se trouver un emploi assez
facilement même lorsque l’on a peu ou pas d’expérience. Je ne suis pas contre
le fait que quelqu’un s’inscrive là-dessus pour se dépanner aussi (des imprévus
arrivent à tous, j’en suis amplement consciente). Je ne vise pas non plus les
mères monoparentales, les personnes ayant des restrictions (physiques, mentales
ou autres) ou les personnes (comme mentionné plus haut) ayant des difficultés
et ayant besoin d’un aide supplémentaire le temps de se replacer. Il faut aussi
rappeler que pour certains prestataires, le programme d’aide sociale n’est pas
quelque chose qui les rend fiers. En effet, dans la génération dans laquelle
nous nous trouvons, plus exactement depuis le 19ème siècle, la
société a tendance à valoriser le travail et à le concevoir comme une façon de
s’émanciper et de s’épanouir. Cependant, j’ai beaucoup de difficulté à
concevoir que quelqu’un de 18 ans ne soient pas capable de trouver un emploi
correspondant à ses capacités. Je
comprends aussi que l’accès à l’emploi à temps pleins n’est pas aussi facile
pour tout le monde. Je comprends aussi que pour les travailleurs temporaires et
à temps partiels ce n’est pas évident, car ceux-ci cotisent, mais non pas accès
au chômage. Je conçois que le droit du travail est de plus en plus
difficilement applicable. Mais qu’en est-il des gens qui sont sur l’aide sociale
(qui rappelons-le, est une aide de dernier recours pour des gens en ayant
vraiment besoin) qui se permettent de travailler en « dessous de la table ? »
Ce que je
trouve intéressant avec le programme suivant la loi 70 est que les prestations
des demandeurs d’aide sociale augmentent s’ils suivent le programme et font les
démarches pour se trouver un emploi. Ce que je trouve qui ne fonctionne pas
avec cette loi est le fait que quelqu’un qui refuse de travailler à un emploi
se trouvant à plus de 300 km de chez lui se voit couper son allocation. En d’autres
mots, la distance n’est pas un critère pour refuser un emploi. C’est un fait de
dire que la province de Québec pourrait faire des économies de 50 millions de
dollars par année. Mais à quel prix ? Quelle personne accepterait de travailler
dans un rayon de 300 km de chez elle pour un salaire minimum ? Dans cette partie de la loi 70, j’ai l’impression
que l’économie semble être au-dessus de tout, c’est-à-dire qu’elle prévaut sur
la question de dignité des individus.
Cindy Daigneault-Robert
Lien vers l’article --» http://www.ledevoir.com/politique/quebec/479452/projet-de-loi-sur-l-aide-sociale-philippe-couillard-brandit-le-baillon
Article de référence :
http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201511/10/01-4919394-aide-sociale-quebec-serre-la-vis-aux-nouveaux-prestataires.php
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