Dans
sa politique en matière d'immigration, le gouvernement du Québec sélectionne
les immigrants en fonction des besoins des entreprises qui sont à la recherche
de main d'œuvre. Selon la chercheuse Julia Posca, cette politique entraînera un
surplus d'employer étant sur-qualifier pour le travail qu'ils occupent une fois
arrivé au Québec puisque les immigrants sélectionnés sont ceux ayant un maximum
de qualification pour subvenir aux besoins des entreprises, alors que les
postes disponibles sont souvent des postes ne demandant pas de grandes
qualifications, il n'est pas non plus garanti que l'immigrant puisse conserver
le poste de façon permanente. De son côté, le gouvernement Couillard affirme
que cette politique favorise l'intégration des immigrants dans le marché du
travail puisqu'ils sont accueillis avec un travail en lien avec leur domaine
d'expertise. Madame Posca dit qu'une hausse de l'immigration est souhaitable
seulement si les ressources mises en œuvre pour les intégrer sont
proportionnelles à cette hausse.
Pour
ma part, je crois qu'on peut observer
dans ce phénomène une forme de taylorisme puisque les entreprises ont un accès
facile à des employés hautement qualifié pour le travail disponible ce qui à
pour effet d'augmenter leur rendement. Le principe de base de la politique
d'immigration est, avant tout, de favoriser l'accès au pays des personnes
pouvant contribuer au développement économique du Québec et de ses entreprises,
ce qui peut sembler logique du point de vue d'un investisseur. Cependant, on y
perd un peu l'aspect humain dans le traitement des demandes d'immigration
puisque les emplois que l'on offre aux travailleurs peuvent sembler dégradants pour les études faites par les immigrants.
Cependant, il faut partir du principe qu'un nouvel arrivant ne sera pas
forcément familier avec la langue et la culture du Québec lors de son arrivé.
Dans cette optique l'accès à un emploi, aussi précaire soit-il, permettrait
d'offrir une base d'intégration à la société. Après tout, ne dit-on pas que le
travail est un des vecteurs de base de la socialisation? Je crois donc que la
politique de sélection des nouveaux arrivants à des bons et des mauvais côtés.
Il est vrai que dans l'optique du taylorisme, il peut sembler profitable
d'employer de la main-d'œuvre qualifiée, mais on ne donne pas forcément la
chance à ces employés de se réaliser et de travailler à leur plein potentiel,
ce qui pourrait créer en eux certaines frustrations. Cependant, bien que
n'étant pas de la meilleure qualité, ce premier emploi leur offre des balises
de repérage sociales ainsi qu'un espace de socialisation afin de s'intégrer
davantage à la culture québécoise.
Alexandre De Bordeaux SOL2015
http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/480913/immigration-le-quebec-fait-il-fausse-route
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