lundi 28 novembre 2016

Un véritable besoin de mains-d ‘œuvres ?


Un véritable besoin de mains-d ‘œuvres ?
 «À la mode de chez nous»

De plus en plus les gens parlent de manger local, de prioriser les aliments qui viennent de chez nous avant dacheter ceux qui proviennent de lexportation. Que savons-nous de ceux qui font vivre notre agriculture locale ?
Si on remonte une cinquantaine dannées en arrière les producteurs commençaient à voir leurs mains-d’œuvre diminuées voir même disparaitre. Les fermes familiales sont remplacées par des fermes industrielles et les travailleurs désirant occuper ces postes proposés dans les champs se font rares. On parle donc dans le milieu dune pénurie de travailleurs agricoles. Ce qui pousse l’émergence de programme tel que la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FREME).  Il a le mandat de faire venir des travailleurs du sud, principalement du Mexique et du Guatemala, pour le temps des récoltes.  Aujourdhui cest plus de 10 000 travailleurs étrangers qui viennent récolter ce que nos terres du Québec ont de bon à offrir (Leduc, 2015). À la vue de ce phénomène, qui prend de plus en plus dimportance, il est important de se poser quelques questions afin de savoir si, à lorigine, il y avait un réel besoin de mains-d’œuvre. Si lon compare la situation avec celle de lindustrie du tourisme dans la ville de Québec, où dici 10 ans il y aura un grand manque demployés. Laugmentation de salaire est envisagée, mais beaucoup moins payante que de faire travailler des gens venu du sud ou des communautés autochtones (Leduc, 2016). Encore ici lexemple de laugmentation  et la promotion des emploies atypiques.  Est-ce que lon aurait pu éviter larrivée de ces travailleurs immigrant par la simple augmentation des salaires et ainsi faire  travailler notre population? La question reste sans réponse.
Cette dynamique de travail crée une fausse compétition entre les travailleurs dici et les travailleurs venus du sud. En plus, on voit apparaitre une compétition entre les pays du Sud, certains, voulant envoyer plus de travailleurs, promettent des choses comme le paiement du logement. En encourageant ce type de mains d’œuvres avec de tels programmes, on encourage le travail en périphérie et la précarisation de lemploi. Cest la matérialisation du modèle dAtknison poussé à son extrême (Durand, 2004). Ces employés venus du sud occupent un travail précaire et qui est maintenant tenu pour acquis par les agriculteurs. Ces agriculteurs nont pas avantage à offrir un autre type demploie que celui de temporaire, sans couverture sociale, car ils ne sont jamais en manque demployés Ces travailleurs, malgré leurs paiements à nos assurances public et chômage, nont jamais lopportunités dy avoir accès. Bien souvent cest la barrière de la langue, mais dans dautres cas, lorsquun travailleur est blessé il est retourné dans son pays.
De plus, les conditions de travail des hommes venues du sud, pour nos saisons de récoltes, dépendent grandement de la ferme qui les accueille. Lorsquils ne sont que quatre, les conditions sont habituellement plus humaines et souvent incomparables aux fermes qui accueillent plus de 200 travailleurs. Un encadrement en mit en place, un inspecteur assure un respect des normes dhygiène dans les logements, mais restent quencore une fois le nombre de travailleurs va beaucoup faire varier les choses (Leduc, 2015). 
Lassociation des droits des travailleurs sest positionnée sur la question de ces travailleurs migrants et déplore le lien exclusif quils entretiennent avec leurs employeurs. Les hommes venus du Sud sont donc obligés de rester «fidèles» à leur employeur, peu importe ce qui arrive. Du moins, ils ont besoin dune approbation de cet employeur pour se déplacer. On parle ici dune grande perte de liberté et dun non-respect de nos propres normes du travail québécoises. Cest exactement ce quEugénie Depatie- Pelletier déplore, les conditions administratives des gouvernements qui restreignent le droit de ces travailleurs (Depatrie, 2009). La syndicalisation pour ces travailleurs est difficile, voire même impossible, car ils sont tout éparpillés dans nos campagnes. En plus, ils ne veulent pas se voir interdire leur venue ici, puisque cest payant, même si des fois les conditions sont incertaines. Le taux de travailleur qui revient la saison suivante est de 90 % (Leduc, 2015).

Justine Dugré Lavoie 
p1053728 


Bibliographie

DEPATIE-PELLETIER, Eugénie. « La vulnérabilité des travailleurs migrants», La Presse, mise à jour le 26 mai 2009. < http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/200905/26/01-860034-la-vulnerabilite-des-travailleurs-migrants.php >. Consulté le 7 novembre 2016.

DURAND, Jean-Pierre. 2004. «Introduction» et «Fragmentation des marchées du travail et mobilisation des salariés», dans La chaine invisible, travailler aujourdhui : flux tendu et servitude volontaire, Éditions du Seuil, Paris. Pp.11-18 ; 175-206.
LEDUC, Gilbert. « La pénurie de mains d’œuvre menace lindustrie touristique», Le soleil, Mise à jour le 8 juillet 2016. < http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201607/07/01-4998967-la-penurie-de-main-doeuvre-menace-lindustrie-touristique.php >. Consulté le 7 novembre 2016.

LEDUC, Véronique. «À la mode de chez nous», Caribou, numéro 3, automne 2015. Montréal P.40-45.


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