Un véritable besoin de mains-d ‘œuvres ?
«À
la mode de chez nous»
De plus en plus
les gens parlent de manger local, de prioriser les aliments qui viennent de
chez nous avant d’acheter ceux qui proviennent de l’exportation. Que
savons-nous de ceux qui font vivre notre agriculture locale ?
Si on remonte
une cinquantaine d’années en arrière les producteurs commençaient
à
voir leurs mains-d’œuvre diminuées voir même disparaitre. Les fermes familiales
sont remplacées par des fermes industrielles et les travailleurs désirant
occuper ces postes proposés dans les champs se font rares. On parle donc dans le milieu
d’une
pénurie
de travailleurs agricoles. Ce qui pousse l’émergence de programme tel que la
Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère
(FREME). Il a le mandat de faire venir
des travailleurs du sud, principalement du Mexique et du Guatemala, pour le
temps des récoltes. Aujourd’hui
c’est
plus de 10 000 travailleurs étrangers qui viennent récolter
ce que nos terres du Québec ont de bon à offrir (Leduc, 2015). À la
vue de ce phénomène, qui prend de plus en plus d’importance, il est important de se poser
quelques questions afin de savoir si, à l’origine, il y avait un réel
besoin de mains-d’œuvre. Si l’on compare la situation avec celle de l’industrie
du tourisme dans la ville de Québec, où d’ici 10 ans il y aura un grand manque d’employés.
L’augmentation
de salaire est envisagée, mais beaucoup moins payante que de faire travailler des
gens venu du sud ou des communautés autochtones (Leduc, 2016). Encore ici
l’exemple
de l’augmentation et la promotion des emploies atypiques. Est-ce que l’on aurait pu éviter l’arrivée
de ces travailleurs immigrant par la simple augmentation des salaires et ainsi
faire travailler notre population? La
question reste sans réponse.
Cette dynamique
de travail crée une fausse compétition entre les travailleurs d’ici
et les travailleurs venus du sud. En plus, on voit apparaitre une compétition
entre les pays du Sud, certains, voulant envoyer plus de travailleurs,
promettent des choses comme le paiement du logement. En encourageant ce type de
mains d’œuvres
avec de tels programmes, on encourage le travail en périphérie
et la précarisation
de l’emploi.
C’est
la matérialisation
du modèle
d’Atknison
poussé
à
son extrême
(Durand, 2004). Ces employés venus du sud occupent un travail précaire
et qui est maintenant tenu pour acquis par les agriculteurs. Ces agriculteurs n’ont
pas avantage à offrir un autre type d’emploie que celui de temporaire, sans
couverture sociale, car ils ne sont jamais en manque d’employés
Ces travailleurs, malgré leurs paiements à nos assurances public et chômage,
n’ont
jamais l’opportunités d’y
avoir accès.
Bien souvent c’est la barrière de la langue, mais dans d’autres
cas, lorsqu’un travailleur est blessé il est retourné dans son pays.
De plus, les
conditions de travail des hommes venues du sud, pour nos saisons de récoltes,
dépendent
grandement de la ferme qui les accueille. Lorsqu’ils ne sont que quatre, les conditions
sont habituellement plus humaines et souvent incomparables aux fermes qui
accueillent plus de 200 travailleurs. Un encadrement en mit en place, un
inspecteur assure un respect des normes d’hygiène dans les logements, mais restent qu’encore
une fois le nombre de travailleurs va beaucoup faire varier les choses (Leduc,
2015).
L’association
des droits des travailleurs s’est positionnée sur la question de
ces travailleurs migrants et déplore le lien exclusif qu’ils
entretiennent avec leurs employeurs. Les hommes venus du Sud sont donc obligés
de rester «fidèles» à leur employeur, peu importe ce qui arrive. Du moins, ils ont
besoin d’une
approbation de cet employeur pour se déplacer. On parle ici d’une
grande perte de liberté et d’un non-respect de nos propres normes du travail québécoises.
C’est
exactement ce qu’Eugénie Depatie- Pelletier déplore, les conditions administratives
des gouvernements qui restreignent le droit de ces travailleurs (Depatrie,
2009). La syndicalisation pour ces travailleurs est difficile, voire même
impossible, car ils sont tout éparpillés dans nos campagnes. En plus, ils ne
veulent pas se voir interdire leur venue ici, puisque c’est payant, même
si des fois les conditions sont incertaines. Le taux de travailleur qui revient
la saison suivante est de 90 % (Leduc, 2015).
Bibliographie
DEPATIE-PELLETIER,
Eugénie.
«
La vulnérabilité
des travailleurs migrants», La Presse, mise à
jour le 26 mai 2009. < http://www.lapresse.ca/debats/votre-opinion/200905/26/01-860034-la-vulnerabilite-des-travailleurs-migrants.php
>. Consulté le 7 novembre 2016.
DURAND,
Jean-Pierre. 2004. «Introduction» et «Fragmentation des marchées
du travail et mobilisation des salariés», dans La chaine invisible, travailler
aujourd’hui :
flux tendu et servitude volontaire, Éditions du Seuil, Paris. Pp.11-18 ;
175-206.
LEDUC, Gilbert. « La
pénurie
de mains d’œuvre menace l’industrie touristique», Le soleil, Mise à jour le 8 juillet
2016. < http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201607/07/01-4998967-la-penurie-de-main-doeuvre-menace-lindustrie-touristique.php
>. Consulté le 7 novembre 2016.
LEDUC, Véronique.
«À
la mode de chez nous», Caribou, numéro
3, automne 2015. Montréal P.40-45.
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