jeudi 24 novembre 2016



Ah l'Islande!



Bonjour à tous,
Malgré ma fin de session, j’ai décidé d’aller voir ma grand-mère en fin de semaine. Je m’installe à la table, le temps qu’elle finisse de préparer le thé, j’ouvre son exemplaire du Journal de Montréal. Je commence toujours par la fin pour lire les BD (ce qu’il y a de mieux dans ce journal à mon humble avis) et je tombe sur un article sur l’Islande dans la section voyage. Il titre : Explosion du tourisme : la gastronomie islandaise en plein changement. Ce qui attire mon œil contenue que j’ai visité ce pays de feu et de glace pas plus tard qu’au début de la session. En soi, l’article n’est pas mauvais, il dresse un portrait sommaire de la nouvelle réalité de l’Islande : le tourisme. En effet, le tourisme est en forte croissance depuis 2010. Il faut dire que l’éruption du Eyjafjallajökull[1] a mis cette petite ile de 330 000 habitants sur la carte. Ce qui s’est traduit par une croissance moyenne de 22 %, ce qui représente 1,6 million de touristes, en 2016[2]. Ça commence à faire beaucoup de monde.
 Ce que le Journal de Montréal ne parle pas, c’est que cette transformation ne s’est pas faite dans la douceur et que c’est les jeunes en paye le prix. Le Journal Le Monde nous fait un petit rappel que la crise de 2008 a fait effondrer le secteur bancaire islandais[3] ce qui a plongé le pays dans la tourmente. Dévaluation de la couronne islandaise de plus de 50 %, et ce, accompagné d’une inflation frôlant les 18 %. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les ménages, mais aussi sur les entreprises. C’est 30 % des entreprises qui fermeront leur porte pendant cette période. Conséquemment, le PIB chute de 6,9 % en 2009[4]. Si l’éruption du Eyjafjallajökull a donné un nouveau souffle à l’économie islandaise avec la venue du tourisme de masse[5], cela n’est pas sans conséquence. Par exemple, la beauté vierge de la nature, principal attrait touristique, est menacée par cette harde de touristes qui ne sont pas toujours des plus respectueux de cette dernière. Il y aussi, le réseau routier qui est désadapté[6]. Pour vous donner une idée, il y a de nombreux ponts à une seule voie sur la route N.1, l’équivalant de notre Transcanadienne. En d’autres mots, le pays n’a pas les infrastructures pour accueillir autant de tourisme. Pour les jeunes, les millions de touristes ont eu comme impact une hausse marquée du prix des logements et des petits emplois peu rémunérés. Ce qui est en train de provoquer une véritable rupture entre les générations, mais aussi une fuite des jeunes comme le dit l’économiste Olafur Margeisson[7].
Ce portrait que dresse le Journal le Monde de cette Islande post crise, montre bien sur difficultés rencontrées par les jeunes Islandais, je l’ai vue et en entendus pendant mon cours séjour. Que ce soit la guide du glacier ou encore le groupe d’Islandais que rencontré dans un bar de la petite localité de Seydisfjordur, tous ont dit la même chose : « si tu n’es pas dans le tourisme, tu n’as pas d’avenir » ou encore « il n’y a plus d’avenir pour les jeunes sur cette ile ». Cette désillusion de l’avenir provoqué à la fois par la crise de 2008 et la hausse du tourisme est en train d’effriter cette société. Toutefois, s’il y a une chose que j’ai apprise lors de mon voyage, c’est que cette petite ile regorge de surprises. La troisième place du Parti Pirate aux dernières élections en dévoile peut-être la prochaine, mais cela est une autre histoire.

Bibliographie

RelaxNews. 19 novembre 2016. « Explosion du tourisme: la gastronomie islandaise en plein changement». Journal de Montréal. Url : http://www.journaldemontreal.com/2016/11/19/explosion-du-tourisme-la-gastronomie-islandaise-en-plein-changement
CHARREL, Marie. 28 octobre 2016. «Inquiétudes et euphorie dans l’Islande d’après-crise». Le Monde. Url : http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/10/28/inquietudes-et-euphorie-dans-l-islande-d-apres-crise_5021855_3234.html.


[1] Vous savez ce volcan islandais au nom imprononçable qui a bloqué la circulation aérienne pendant presque une semaine.
[2] RelaxNews. 19 novembre 2016. « Explosion du tourisme: la gastronomie islandaise en plein changement». Journal de Montréal.
[3] Il n’est pas sans rappeler que certains responsables de cette déconfiture financière ont été traduits devant les tribunaux et envoyés en prison.
[4]CHARREL, Marie. 28 octobre 2016. «Inquiétudes et euphorie dans l’Islande d’après-crise». Le Monde.
[5] Le secteur du tourisme représente plus de 20 % du PIB aujourd’hui : CHARREL, Marie. 28 octobre 2016. Le Monde.
[6] Il faut savoir que le meilleur moyen de visiter l’île est encore en voiture, si qui augmente encore la pression sur ce réseau routier.
[7] Ibid

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