Ah l'Islande!
Bonjour à tous,
Malgré ma fin de session, j’ai décidé d’aller voir ma grand-mère en fin de semaine. Je m’installe à la table, le temps qu’elle finisse de préparer le thé, j’ouvre son exemplaire du Journal de Montréal. Je commence toujours par la fin pour lire les BD (ce qu’il y a de mieux dans ce journal à mon humble avis) et je tombe sur un article sur l’Islande dans la section voyage. Il titre : Explosion du tourisme : la gastronomie islandaise en plein changement. Ce qui attire mon œil contenue que j’ai visité ce pays de feu et de glace pas plus tard qu’au début de la session. En soi, l’article n’est pas mauvais, il dresse un portrait sommaire de la nouvelle réalité de l’Islande : le tourisme. En effet, le tourisme est en forte croissance depuis 2010. Il faut dire que l’éruption du Eyjafjallajökull[1] a mis cette petite ile de 330 000 habitants sur la carte. Ce qui s’est traduit par une croissance moyenne de 22 %, ce qui représente 1,6 million de touristes, en 2016[2]. Ça commence à faire beaucoup de monde.
Ce que le Journal de
Montréal ne parle pas, c’est que cette transformation ne s’est pas faite dans
la douceur et que c’est les jeunes en paye le prix. Le Journal Le Monde nous
fait un petit rappel que la crise de 2008 a fait effondrer le secteur bancaire
islandais[3]
ce qui a plongé le pays dans la tourmente. Dévaluation de la couronne
islandaise de plus de 50 %, et ce, accompagné d’une inflation frôlant les
18 %. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les ménages, mais aussi sur
les entreprises. C’est 30 % des entreprises qui fermeront leur porte
pendant cette période. Conséquemment, le PIB chute de 6,9 % en 2009[4].
Si l’éruption du Eyjafjallajökull a donné un nouveau souffle à l’économie
islandaise avec la venue du tourisme de masse[5],
cela n’est pas sans conséquence. Par exemple, la beauté vierge de la nature,
principal attrait touristique, est menacée par cette harde de touristes qui ne
sont pas toujours des plus respectueux de cette dernière. Il y aussi, le réseau
routier qui est désadapté[6].
Pour vous donner une idée, il y a de nombreux ponts à une seule voie sur la
route N.1, l’équivalant de notre Transcanadienne. En d’autres mots, le
pays n’a pas les infrastructures pour accueillir autant de tourisme. Pour les
jeunes, les millions de touristes ont eu comme impact une hausse marquée du
prix des logements et des petits emplois peu rémunérés. Ce qui est en train de
provoquer une véritable rupture entre les générations, mais aussi une fuite des
jeunes comme le dit l’économiste Olafur Margeisson[7].
Ce portrait que dresse le Journal le Monde de cette Islande
post crise, montre bien sur difficultés rencontrées par les jeunes Islandais,
je l’ai vue et en entendus pendant mon cours séjour. Que ce soit la guide du
glacier ou encore le groupe d’Islandais que rencontré dans un bar de la petite
localité de Seydisfjordur, tous ont dit la même chose : « si tu n’es pas
dans le tourisme, tu n’as pas d’avenir » ou encore « il
n’y a plus d’avenir pour les jeunes sur cette ile ». Cette désillusion de l’avenir provoqué à la fois par la
crise de 2008 et la hausse du tourisme est en train d’effriter cette société.
Toutefois, s’il y a une chose que j’ai apprise lors de mon voyage, c’est que
cette petite ile regorge de surprises. La troisième place du Parti Pirate aux
dernières élections en dévoile peut-être la prochaine, mais cela est une autre
histoire.
Bibliographie
RelaxNews. 19 novembre 2016. « Explosion du tourisme:
la gastronomie islandaise en plein changement». Journal de Montréal. Url : http://www.journaldemontreal.com/2016/11/19/explosion-du-tourisme-la-gastronomie-islandaise-en-plein-changement
CHARREL, Marie.
28 octobre 2016. «Inquiétudes
et euphorie dans l’Islande d’après-crise».
Le Monde. Url : http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/10/28/inquietudes-et-euphorie-dans-l-islande-d-apres-crise_5021855_3234.html.
[1] Vous savez ce volcan
islandais au nom imprononçable qui a bloqué la circulation aérienne pendant
presque une semaine.
[2] RelaxNews. 19 novembre
2016. « Explosion du tourisme: la gastronomie islandaise en plein changement».
Journal de Montréal.
[3] Il n’est pas sans rappeler
que certains responsables de cette déconfiture financière ont été traduits
devant les tribunaux et envoyés en prison.
[4]CHARREL, Marie. 28 octobre
2016. «Inquiétudes et euphorie dans l’Islande d’après-crise». Le Monde.
[5] Le secteur du tourisme
représente plus de 20 % du PIB aujourd’hui : CHARREL, Marie. 28
octobre 2016. Le Monde.
[6] Il faut savoir que le
meilleur moyen de visiter l’île est encore en voiture, si qui augmente encore
la pression sur ce réseau routier.
[7] Ibid
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