samedi 30 novembre 2013

« Le plus vieux métier du monde » au cœur des débats



         
            « Touche pas à ma pute » voilà comment se nomme le manifeste des 343 salauds, en réponse à la proposition de loi concernant la pénalisation du racolage en France. Ce manifeste fait référence à celui des 343 salopes qui prônaient la liberté pour toutes les femmes de pouvoir disposer de leurs corps, l’avortement fut légalisé en France après cet épisode.
           Le manifeste « Touche pas à ma pute » met l’accent sur un sujet assez sensible et au cœur des débats en France et partout dans le monde : « la prostitution ». Peut-on la considérer comme un métier ou la qualifier d’exploitation sexuelle ?
 

            Le plus vieux métier du monde fait aujourd’hui la une des journaux français. En effet, suite à la proposition de loi de Maud Olivier, Député socialiste de pénaliser les clients ayant recours à la prostitution, plusieurs voies se sont faites entendre pour soit prendre position pour cette loi ou la dénoncer. En s’inspirant du modèle suédois qui apparemment serait une réussite, la France voudrait lutter contre la prostitution. Cette lutte est portée par de nombreux politiques de tous bords qui veulent rappeler la position abolitionniste de la France en matière de prostitution et leur soutien à la défense de la traite des êtres humains et de la prostitution.
Plusieurs pays comme la Suède cité précédemment, la Suisse, l’Allemagne ou les Pays-Bas ont mis en place des actions soit pour lutter contre ce système ou le légaliser. Au Québec, nous en sommes encore au débat sur la pénalisation ou la légalisation de la prostitution mais qui montre une certaine scission des féministes en deux groupes : les féministes abolitionnistes et les féministes favorables à la prostitution. Cette tendance est assez présente dans les pays émergents.

            Les féministes sont assez divisées concernant la prostitution. La prostitution est un mal de la société, une atteinte à la dignité humaine, un privilège masculin et qui montre encore une fois sa domination, elle relève de l’esclavage et de la traite humaine, paroles que crient les féministes abolitionnistes. Pour elles, il ne faut pas oublier la violence exercée dans ce milieu par les clients et les proxénètes. La réinsertion de ces personnes : les prostituées, dans la société est difficile du fait de séquelles psychologiques qu’elles auront gardée de leur ancienne activité «  les abolitionnistes croient que les personnes prostituées sont des inadaptées nécessairement victimes de traumatismes psychologiques.». Le fait de légaliser la prostitution comme le veulent leurs adversaires entraine une croissance de cette industrie et contribue à l’isolement des victimes de ce milieu : les prostituées.
D’autre part, nous avons des féministes engagées dans la reconnaissance du métier de prostituée, qui veulent le décriminaliser. Pour cela, elles veulent la suppression de certains articles du code criminel au Canada et la hausse de prestations sociales. Cela favoriserait  une augmentation de la sécurité et a une réduction de la violence à l’égard des prostituées, donc un meilleur encadrement de la profession.

            La loi pour la pénalisation des clients des prostituées encouragée par le gouvernement socialiste français, rejoint le point de vue des féministes abolitionnistes. Elle règle un problème, mais pas tous. Elle ne prend pas en compte la précarité de ce travail, ou sa diversité : il n’y a pas que les prostituées dans la prostitution, mais aussi des Escort, des bars à hôtesses, d’autres qui travaillent pour des proxénètes, la dimension n’est pas la même partout. Cette loi oublie aussi les droits sur les migrants, ces travailleuses du sexe ne sont pas toutes en règle avec leur papier, la question de santé ou de la réinsertion sociale ne se pose pas aussi dans ce débat. Toutes ces revendications portées par les prostituées et leurs syndicats poussent ces derniers vers les féministes prônant la légalisation de la prostitution.
           Quel choix sera fait entre les causes abolitionnistes et décriminalisant ? La question se pose vu qu’il y débat concernant le sens même donné au travail.

 

Alice KIPRE



 

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