« Touche
pas à ma pute » voilà comment se nomme le manifeste des 343 salauds, en
réponse à la proposition de loi concernant la pénalisation du racolage en
France. Ce manifeste fait référence à celui des 343 salopes qui prônaient la
liberté pour toutes les femmes de pouvoir disposer de leurs corps, l’avortement
fut légalisé en France après cet épisode.
Le
manifeste « Touche pas à ma pute » met l’accent sur un sujet assez sensible et
au cœur des débats en France et partout dans le monde : « la
prostitution ». Peut-on la considérer comme un métier ou la qualifier
d’exploitation sexuelle ?
Les
féministes sont assez divisées concernant la prostitution. La prostitution est
un mal de la société, une atteinte à la dignité humaine, un privilège masculin
et qui montre encore une fois sa domination, elle relève de l’esclavage et de
la traite humaine, paroles que crient les féministes abolitionnistes. Pour
elles, il ne faut pas oublier la violence exercée dans ce milieu par les
clients et les proxénètes. La réinsertion de ces personnes : les
prostituées, dans la société est difficile du fait de séquelles psychologiques
qu’elles auront gardée de leur ancienne activité « les abolitionnistes
croient que les personnes prostituées sont des inadaptées nécessairement
victimes de traumatismes psychologiques.». Le fait de légaliser la prostitution
comme le veulent leurs adversaires entraine une croissance de cette industrie
et contribue à l’isolement des victimes de ce milieu : les prostituées.
D’autre part, nous avons des
féministes engagées dans la reconnaissance du métier de prostituée, qui veulent
le décriminaliser. Pour cela, elles veulent la suppression de certains articles
du code criminel au Canada et la hausse de prestations sociales. Cela
favoriserait une augmentation de la
sécurité et a une réduction de la violence à l’égard des prostituées, donc un
meilleur encadrement de la profession.
La
loi pour la pénalisation des clients des prostituées encouragée par le
gouvernement socialiste français, rejoint le point de vue des féministes
abolitionnistes. Elle règle un problème, mais pas tous. Elle ne prend pas en
compte la précarité de ce travail, ou sa diversité : il n’y a pas que les
prostituées dans la prostitution, mais aussi des Escort, des bars à hôtesses, d’autres
qui travaillent pour des proxénètes, la dimension n’est pas la même partout.
Cette loi oublie aussi les droits sur les migrants, ces travailleuses du sexe
ne sont pas toutes en règle avec leur papier, la question de santé ou de la
réinsertion sociale ne se pose pas aussi dans ce débat. Toutes ces
revendications portées par les prostituées et leurs syndicats poussent ces
derniers vers les féministes prônant la légalisation de la prostitution.
Quel
choix sera fait entre les causes abolitionnistes et décriminalisant ? La
question se pose vu qu’il y débat concernant le sens même donné au travail.
Alice KIPRE
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