lundi 25 novembre 2013

Plus d'économies mais à quel prix ?


 Beaucoup de gens aiment et achètent régulièrement des crevettes, sans vraiment savoir d`où elles viennent ni comment elles se rendent dans nos épiceries.
La production commerciale de crevettes d`élevage a débuté dans les années 1970 et a connu une croissance très rapide poussée par la demande aux États-Unis, au Japon et en Europe occidentale. Près des trois quarts des crevettes d’élevage sont produites en Asie, en particulier en Chine et en Thaïlande. Le principal pays exportateur est la Thaïlande. Les progrès technologiques ont permis d`élever des crevettes avec dans des quantités de plus en plus élevées pour ainsi être expédiées dans le monde entier.
Ce qu`on dit dans cet article apparu dans la presse plus en date du 22 septembre 2013, c`est que non seulement l`augmentation de la demande des crevettes a eu des répercussions sur les conditions de travail mais aussi sur la qualité de celles-ci.
Dans le premier onglet, on aborde la maladie dont certaines crevettes sont atteintes. La moitié des crevettes thaïlandaises proviennent de la pêche tandis que l`autre provient des élevages. Les crevettes blanches sont vastement touchées par une maladie nommée le syndrome de mortalité précoce. Les crevettes meurent donc prématurément alors qu`elles sont jeunes. Pour le moment on parle d`une baisse de 25% de la production. Selon un spécialiste nommé Dr Pratuangtun, le problème est lié à un mauvais entretiens des étangs d`élevage.  Autre fois tout le monde utilisait des antibiotiques, heureusement aujourd’hui ce n’est plus le cas. Pour éviter cette maladie,  il faut simplement bien oxygéner l`eau, surveiller la qualité de l`eau et ne pas mettre trop de nourriture. J’ai l’impression que cette maladie est en fait le résultat d’un travail bâclé afin de produire le plus possible, étant donné la forte demande, les travailleurs ont beaucoup de pression pour aller plus vite et brulent des étapes importantes.
Dans le deuxième onglet, on explique que les canadiens n`ont pas à cesser d`acheter des crevettes venant de la Thaïlande car c`est ce qui permet aux thaïlandais de manger. Par contre, il y a un prix à payer car eux aussi ont droits  à de bonnes conditions de travail ainsi qu`un bon salaire. Dans l`article on parle aussi d’un ancien éplucheur de crevettes qui a quitté son travail parce qu`il était payé 160 bahts (équivalent à 5.30$) pour des journées de 16 heures, et qui aujourd’hui travail dans une conserverie de thon où il gagne 200 bahts (équivalent à 6.60$) pour une journée de 8 heures. Selon Elton Mayo, cette manière de faire est contre l’école des relations humaines. Dans ce cas-ci, valoriser les travailleurs les rendrait vraisemblablement encore plus efficace. Je suis tout à fait d’accord avec lui, avoir des employés heureux, donnent de meilleurs résultats de production pour l’entreprise.
Dans le troisième onglet, les gens de la presse nous racontent ensuite leur visite dans une usine de crevettes. Une fois à l’intérieur, on y aperçoit des centaines d`ouvriers qui décortiquent, trient, placent et emballent les crevettes. Il y a deux groupes habillés tout deux de couleurs pastel différentes selon la partie de crevettes cuites ou crues. Ils sont couverts de la tête aux pieds et portent des numéros sur leurs vêtements. L`usine compte 3000 employés dont une grande majorité est nourrie sur place, dont on fait leur lessive et qui, contrairement à bien d`autres entreprises, sont payés en respectant les règles du salaire minimum. La loi veut qu`ils soient payés 300 bahts par jour ce qui équivaut à environ 10$ selon le taux de change actuel. Ceux qui pèlent les crevettes plus rapidement ont droit à 25 bahts de plus.
Cette usine qui est impeccablement propre et bien rodé éprouve actuellement une baisse de production due aux problèmes de production dans les fermes touchées par la maladie des crevettes blanche. Le propriétaire de cette usine se dit conscient de l`importance de bien traiter ses employés et que ce n`est malheureusement pas le cas dans toutes les usines de production de crevettes.
Dans le dernier onglet, on parle de la consommation éthique. Les groupes environnementaux montrent souvent du doigt les exportateurs de crevettes qu`elles  soient d’élevage ou sauvages. Les techniques de pêches entrainent trop de prises secondaires, le dragage est très dommageable pour les fonds marins  et les élevages polluent et détruisent les habitats naturels. La Thaïlande est au banc des accusés mais a fait plus que la plupart pour régler les problèmes. Voici donc quelques changements qui ont été apportés au cours des dernières années afin de régler certains de ces problèmes : Depuis 10 ans l`usage d`antibiotiques est interdit dans les fermes, les élevages sont de plus en plus retirés des bords de mer et la grande association d`éleveurs, la Thai Marine Shrimp Farmers Association, cherche à décourager la vidange des boues souillées des fonds d`étang d`élevage dans les conduites d`eau publiques pour éviter la contamination.
Ces changements ont coutés cher, c`est pourquoi plusieurs se demandent si l`industrie de la crevette ne ferait pas d`économies ailleurs comme par exemple en engageant de la main-d`œuvre moins bien payée et dans des conditions inacceptables. Les questions environnementales sont prises très au sérieux mais on oublie parfois de se préoccuper des droits humains, des droits des travailleurs. Ils sont souvent payés moins que le salaire minimum et travaillent régulièrement plus que 8 heures par jours. Dû à la maladie de la crevette, il y a récemment eu plusieurs licenciements dans l`industrie. Plusieurs employés ont sauvagement été mis à la porte. Les normes de santé et sécurité ne sont pas respectées au travail et les birmans subissent de la discrimination de la part des thaïlandais.
Par Anie-Claude Lemieux
Références :

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