Beaucoup
de gens aiment et achètent régulièrement des crevettes, sans vraiment savoir
d`où elles viennent ni comment elles se rendent dans nos épiceries.
La
production commerciale de crevettes d`élevage a débuté dans les années 1970 et
a connu une croissance très rapide poussée par la demande aux États-Unis, au
Japon et en Europe occidentale. Près des trois quarts des crevettes d’élevage
sont produites en Asie, en particulier en Chine et en Thaïlande. Le principal
pays exportateur est la Thaïlande. Les progrès technologiques ont permis
d`élever des crevettes avec dans des quantités de plus en plus élevées pour
ainsi être expédiées dans le monde entier.
Ce
qu`on dit dans cet article apparu dans la presse plus en date du 22 septembre
2013, c`est que non seulement l`augmentation de la demande des crevettes a eu
des répercussions sur les conditions de travail mais aussi sur la qualité de celles-ci.
Dans
le premier onglet, on aborde la maladie dont certaines crevettes sont
atteintes. La moitié des crevettes thaïlandaises proviennent de la pêche tandis
que l`autre provient des élevages. Les crevettes blanches sont vastement
touchées par une maladie nommée le syndrome de mortalité précoce. Les crevettes
meurent donc prématurément alors qu`elles sont jeunes. Pour le moment on parle
d`une baisse de 25% de la production. Selon un spécialiste nommé Dr
Pratuangtun, le problème est lié à un mauvais entretiens des étangs d`élevage. Autre fois tout le monde utilisait des
antibiotiques, heureusement aujourd’hui ce n’est plus le cas. Pour éviter cette
maladie, il faut simplement bien
oxygéner l`eau, surveiller la qualité de l`eau et ne pas mettre trop de
nourriture. J’ai l’impression que cette maladie est en fait le résultat d’un
travail bâclé afin de produire le plus possible, étant donné la forte demande,
les travailleurs ont beaucoup de pression pour aller plus vite et brulent des
étapes importantes.
Dans
le deuxième onglet, on explique que les canadiens n`ont pas à cesser d`acheter
des crevettes venant de la Thaïlande car c`est ce qui permet aux thaïlandais de
manger. Par contre, il y a un prix à payer car eux aussi ont droits à de bonnes conditions de travail ainsi qu`un
bon salaire. Dans l`article on parle aussi d’un ancien éplucheur de crevettes
qui a quitté son travail parce qu`il était payé 160 bahts (équivalent à 5.30$)
pour des journées de 16 heures, et qui aujourd’hui travail dans une conserverie
de thon où il gagne 200 bahts (équivalent à 6.60$) pour une journée de 8
heures. Selon Elton Mayo, cette manière de faire est contre l’école des
relations humaines. Dans ce cas-ci, valoriser les travailleurs les rendrait
vraisemblablement encore plus efficace. Je suis tout à fait d’accord avec lui,
avoir des employés heureux, donnent de meilleurs résultats de production pour
l’entreprise.
Dans
le troisième onglet, les gens de la presse nous racontent ensuite leur visite
dans une usine de crevettes. Une fois à l’intérieur, on y aperçoit des
centaines d`ouvriers qui décortiquent, trient, placent et emballent les
crevettes. Il y a deux groupes habillés tout deux de couleurs pastel différentes
selon la partie de crevettes cuites ou crues. Ils sont couverts de la tête aux
pieds et portent des numéros sur leurs vêtements. L`usine compte 3000 employés
dont une grande majorité est nourrie sur place, dont on fait leur lessive et
qui, contrairement à bien d`autres entreprises, sont payés en respectant les
règles du salaire minimum. La loi veut qu`ils soient payés 300 bahts par jour
ce qui équivaut à environ 10$ selon le taux de change actuel. Ceux qui pèlent
les crevettes plus rapidement ont droit à 25 bahts de plus.
Cette
usine qui est impeccablement propre et bien rodé éprouve actuellement une
baisse de production due aux problèmes de production dans les fermes touchées
par la maladie des crevettes blanche. Le propriétaire de cette usine se dit
conscient de l`importance de bien traiter ses employés et que ce n`est malheureusement
pas le cas dans toutes les usines de production de crevettes.
Dans
le dernier onglet, on parle de la consommation éthique. Les groupes
environnementaux montrent souvent du doigt les exportateurs de crevettes
qu`elles soient d’élevage ou sauvages. Les
techniques de pêches entrainent trop de prises secondaires, le dragage est très
dommageable pour les fonds marins et les
élevages polluent et détruisent les habitats naturels. La Thaïlande est au banc
des accusés mais a fait plus que la plupart pour régler les problèmes. Voici
donc quelques changements qui ont été apportés au cours des dernières années
afin de régler certains de ces problèmes : Depuis 10 ans l`usage
d`antibiotiques est interdit dans les fermes, les élevages sont de plus en plus
retirés des bords de mer et la grande association d`éleveurs, la Thai
Marine Shrimp Farmers Association, cherche à décourager la vidange des boues souillées
des fonds d`étang d`élevage dans les conduites d`eau publiques pour éviter la
contamination.
Ces changements
ont coutés cher, c`est pourquoi plusieurs se demandent si l`industrie de la
crevette ne ferait pas d`économies ailleurs comme par exemple en engageant de
la main-d`œuvre moins bien payée et dans des conditions inacceptables. Les
questions environnementales sont prises très au sérieux mais on oublie parfois
de se préoccuper des droits humains, des droits des travailleurs. Ils sont
souvent payés moins que le salaire minimum et travaillent régulièrement plus
que 8 heures par jours. Dû à la maladie de la crevette, il y
a récemment eu plusieurs licenciements dans l`industrie. Plusieurs employés ont
sauvagement été mis à la porte. Les normes de santé et sécurité ne sont pas
respectées au travail et les birmans subissent de la discrimination de la part
des thaïlandais.
Par
Anie-Claude Lemieux
Références :
Aucun commentaire:
Publier un commentaire