Cette
semaine s’instaure le deuxième tour de négociation à Bruxelles sur l’accord de
libre-échange entre les États-Unis et l’Union Européenne. Ces rencontres visent
la création du plus gros marché mondiale, soit couvrant plus de 46% du PIB
mondial. On retrouve en marge des négociations du même ordre entre le Canada et
l’Union Européenne.
Les discussions
tournent surtout autour de l’assouplissement des régulations environnementales et
alimentaires européennes afin de favoriser la vente de produit sous des
conditions unifiées. Ce genre d’accommodement permettrait à des compagnies
comme Monsanto de poursuivre en justice plusieurs gouvernements européens qui
interdissent actuellement l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés.
Les supposés bénéfices d’une telle entente sont principalement axés sur les
gains liés à l’abolition des barrières tarifaires et de norme de sécurité, par exemple dans le secteur
de l’automobile où une voiture testée aux États-Unis n’aurait plus
besoin de faire le test en Europe.
Cela
suppose que tous les états du traité seront soumis aux mêmes conditions,
empêchant l’intervention directe des gouvernements sur leurs économies,
particulièrement en matière de réglementation environnementale, mais aussi sur
les normes du travail. Bien que celle-ci ne soit pas directement un enjeu des
négociations, les disparités régionales en termes de protection des
travailleurs profiteront aux entreprises qui jouissent d’un marché global. L’intégration du travail, de la terre et l’argent
au marché et maintenant l’intégration des marchés transatlantiques participent
au renforcement de la séparation entre l’état et le marché. La production de
richesse par la vente est augmentée le retrait de barrière tarifaire (ce qui
finançait l’état) au profit d’une plus grande part de la plus-value appropriée
par les entreprises. Ces surplus ensuite versés aux actionnaires accentuent
l’appropriation du capital par le secteur financier qui pousse le monde dans
une logique de consommation/production de plus en plus profonde, en plus d’affaiblir les leviers de l'état.
L’intégration
des marchés n’est pas sans impact sur la flexibilisation du travail, où un plus
grand marché implique plus de compétition, plus de pression sur l’organisation
du travail et donc plus d’exigence pour le travailleur. Il est difficile de
concevoir dans cette optique le renouvellement syndical sans l’apport de l’état
qui se trouve maintenant les mains liées devant un traité international.
Celui-ci se déresponsabilise d’une certaine façon de son devoir de protection
des citoyens (travailleur et consommateur), les laissant seuls devant les
corporations de plus en plus mondialisée et avide de profits.
Par Ali Romdhani
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