jeudi 21 novembre 2013

S'en sortir dans une économie globalisée

La compétition entre pays développés et pays en voie de développement a évolué, au point où les Occidentaux, et dans le cas présent, la Belgique, se préparent à réanimer le milieu industriel. En effet, le ton de l'article de Sandrine Vandendooren, portant sur le besoin d'une « réindustrialisation de la Belgique », porte à croire que l'économie tournée vers les services n'est plus suffisante dans une économie qui se globalise. C'est ce qu'affirme le bureau de Roland Berger, célèbre consultant en stratégie pour plusieurs organisations oeuvrant dans des domaines divers allant de l'aéronautique au transport. Qu'est-ce qu'implique cette analyse de la situation ?

Désinsdutrialisation ?

Dans cet article, l'auteure cite l'Académie Royale de Belgique et leur manifeste sur la désindustrialisation de la Belgique. Mais à quoi fait référence cette désindustrialisation ? Elle comprend une réorientation de l'économie belge vers la recherche et le développement s'inscrivant dans une économie tournée vers le savoir. Depuis plusieurs années, ce pays d'Europe ne cesse d'investir, comme plusieurs autres pays de l'Union européenne, dans les programmes de recherches et dans une économie de service qui propose des emplois dans ce domaine. Chemin faisant, le milieu industriel perd de son importance dans le secteur du travail. À l'inverse, les pays «émergents » (autrefois en voie de développement) comme la Chine et l'Inde misent fortement sur le secteur de la construction et de la conception de produits finis. La croissance de cette industrie, dans ces pays, mixée à une globalisation de l'économie, révèle au grand jour le laisser-aller de certains pays d'Europe. En effet, l'économie tournée vers les services qui est privilégiée dans certains pays de l'occident semble ne pas avoir pris en considération les effets de la mondialisation sur les autres secteurs et leur importance. La Belgique, plus particulièrement, a toujours été un pays au centre de la chaîne de production, c'est-à-dire qu'ils ont plutôt des emplois dans la production indirecte. Ils offrent les matériaux pour la production, sans toutefois créer des produits finis (voir Castell, 1998 : 267). Alors qu'en Chine, par exemple, les emplois augmentent dans la production directe. Le groupe relié à l'agence de consultation de Roland Berger, spécifie, entre autres, que la situation du Royaume belge est le fruit d'un « manque de flexibilité de notre tissu industriel du fait, notamment, d'un dialogue social complexe ». En effet, les emplois n'étant pas nécessairement plus stables dans une économie informationnelle (Castell, 1998), il est vrai que les rapports entre les employés, les employeurs et les différentes entreprises ne sont pas toujours aisés. Cependant, on peut imputer cette communication tendue à l'économie chancelante de la Belgique. Il ne faut pas perdre en tête que cette communication est importante pour assurer aux travailleurs des conditions de travail raisonnables. Est-ce qu'une réindustrialisation pourrait améliorer cette situation et augmenter le nombre d'emplois stables et bien rémunérés?

Les nouvelles technologies et l'environnement : La solution

Sous le sentiment d'urgence inéluctable transmis par l'auteure au sujet de la désindustrialisation, une option est proposée par le bureau de Roland Berger. En effet, la réorientation vers des technologies futuristes et des entreprises donnant dans des domaines d'avenir semble être la solution selon le bureau de consultation. On cite, par exemple, l'économie verte, les nouveaux matériaux et les technologies de l'information et des communications. Cette solution est inspirée, notamment, par l'économie allemande, qui favorise, plus que d'autres pays d'Europe, la production directe. Dans cette optique, on peut espérer que les emplois dans ces domaines seraient plus stables, donc moins atypiques, sans pour autant éliminer les emplois dans les secteurs de l'information et du service qui sont plutôt irréguliers. En effet, ce pays jouissant d'avoir investi, plusieurs années durant, dans le savoir pourrait en tirer bénéfices. Suivant le plan exposé des consultants, la Belgique pourra créer une meilleure communication entre ses entreprises et les employés de celles-ci et tendre à baisser le taux de chômage dans le pays. Les spécialistes cités affirment que la Belgique pourrait devenir un grand joueur dans ces domaines et raviver son économie et l'importance de celle-ci dans une économie globale en créant des entreprises de transformation de produits à valeurs ajoutées dans les secteurs mentionnés et devenir un joueur plus compétitif. Ainsi, le post-industriel ferait place à une industrialisation avancée comprenant de nouveaux secteurs d'exploitation, rentrant encore et toujours dans un capitalisme avancé dangereusement influencé par les politiques d'une économie globale néo-libérales (Stiglitz, 2002).

Par Simon Charron

Liens utiles :

Académie Royale de Belgique : Manifeste sur la désindustrialisation de la Belgique, Juillet 2010, Belgique
http://www.calameo.com/read/00033942805cf6e97aa6f

Article Comment réindustrialiser la Belgique, Sandrine Vandendooren, Trends.be, 18 novembre 2013
http://trends.levif.be/economie/actualite/politique-economique/comment-reindustrialiser-la-belgique/article-4000452947094.htm

Site de l'agence Roland Berger Strategy Consultant
http://www.rolandberger.com/expertise/

Castell, Robert : La société en réseau. L'ère de l'information, 1998, Fayard, Paris

Stiglitz, Joseph : La grande désillusion, 2002, Paris, Plon

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